Une chance que les joueurs des Blackhawks de Chicago ont fini par gagner ce premier match, mercredi soir. Sinon, on se demande bien de quoi ils auraient eu l'air en arrivant au United Center hier midi.

Oui, les Hawks ont gagné ce premier match de grande finale, mais les longs visages et les traits tirés aperçus près de leur vestiaire, hier, laissaient croire que la victoire avait été chèrement acquise.

Patrick Kane avait du mal à parler. Nick Leddy avait l'air d'être sur le bord de s'endormir. Et Marian Hossa ressemblait à un type qui venait de passer la nuit sur la corde à linge. Ce qu'il a peut-être eu à faire, remarquez. «Je n'ai pas vraiment dormi, mon voisin a fait partir sa perceuse assez tôt [hier] matin», a-t-il dit en s'enfonçant une casquette sur le bord des yeux.

On aura compris que ce premier match de grande finale a laissé des traces. Dans le camp des Bruins de Boston, tout d'abord, qui devront tenter d'oublier cette défaite de 4-3, eux qui avaient pourtant une avance de deux buts en troisième période. Mais aussi du côté des Hawks, puisque ce match a été décidé en troisième période de prolongation et que plusieurs gars de cette équipe semblaient encore amochés hier au United Center.

Quand Andrew Shaw a fini par trancher, mercredi soir, il était minuit, heure locale. La première mise en jeu avait eu lieu environ cinq heures plus tôt...

«Je pense qu'on a eu tout un début de match, on a frappé les Bruins et nos partisans ont tout de suite été très bruyants, a expliqué Patrick Kane en tentant de ne pas s'endormir. Mais il y a eu un petit relâchement, je crois, en prolongation... On pouvait voir que ce n'était plus le même rythme.»

Ce match de fous, le cinquième en longueur de l'histoire de la grande finale, a aussi rappelé à un peu tout le monde, et surtout aux membres des Blackhawks, que Tuukka Rask est humain, après tout. Le gardien des Bruins, qui n'avait accordé que deux buts aux Penguins de Pittsburgh en finale de l'Association de l'Est, en a accordé le double aux Hawks en une seule soirée.

«Quand on doit affronter un club qu'on n'a pas vu une seule fois de l'année, des fois, ça prend du temps avant de savoir à qui on a affaire, a ajouté Kane. On a marqué quatre buts contre les Bruins et on peut seulement espérer continuer de cette façon.»

Pendant que Rask ne semblait pas très heureux au terme du match - il a qualifié de «terrible» l'erreur commise par son défenseur Torey Krug sur le deuxième but des Hawks -, les patineurs en rouge, eux, n'avaient que des fleurs à lancer aux pieds de leur gardien Corey Crawford, qui les a sauvés à plusieurs reprises.

«Il n'y a rien qui dérange Corey, a soutenu l'entraîneur-chef Joel Quenneville. Il avait l'air d'être encore plus fort à mesure que le match de mercredi avançait... Il est comme ça.»

Sagement, les entraîneurs des deux équipes ont choisi de donner congé à leurs hommes, hier. Quenneville assure que ses Hawks seront prêts pour le deuxième match de cette finale de la Coupe Stanley, présenté demain soir au même endroit. «Tout le monde va être bien reposé», a-t-il ajouté.

Les Bruins seront fin prêts, eux aussi, foi de Claude Julien.

«On a aimé disputer ce premier match, et la seule chose qu'on n'a pas aimée, c'est le résultat, a fait savoir le pilote des Bruins. On a eu tout un match et on a vu deux équipes à leur mieux. Ça ne va pas changer.»