Il y a quelques jours à peine, l'affaire semblait déjà réglée. Les Kings de Los Angeles avaient une solide avance de 3-0 dans cette grande finale, les Devils du New Jersey étaient à bout de souffle, et ce n'était plus qu'une question de temps avant que les fans des Kings voient la Coupe Stanley de très près.

Sauf que les Kings et leurs fans attendent encore.

Samedi soir au New Jersey, les Kings avaient une autre occasion de conclure leur belle aventure en champions, devant parents et amis qui avaient fait le voyage pour boire un peu de champagne dans la fameuse coupe de Lord Stanley. Mais les Devils ont encore gâché la fête, cette fois grâce à une victoire de 2-1.

Cela nous mène au sixième match de cette grande finale, présenté ce soir au Staples Center de Los Angeles. Les Kings auront, une fois de plus, l'occasion d'en finir. S'ils ne le font pas, tout le monde sera de retour à Newark pour le septième match, mercredi soir.

«C'est très serré», a d'abord affirmé l'entraîneur des Kings, Darryl Sutter, à son arrivée à Los Angeles, hier. «C'est vraiment très serré. Quel est le pointage total depuis le début de cette série? C'est aussi serré que ça», a-t-il insisté, en montrant un très petit espace entre son index et son pouce.

Le pointage total? En tout, les Kings ont marqué 10 buts depuis le début de cette série et les Devils, sept. Trois des cinq rencontres ont été décidées par un écart d'un seul but.

«Nous nous attendions à une série très difficile contre les Devils, et c'est ce qu'on a, a ajouté Darryl Sutter. Nous avons déjà eu à gagner des quatrièmes matchs depuis le début des séries, les joueurs savent ce que ça prend pour y arriver. Dans cette finale, ça fait deux fois qu'on passe très près.»

Les joueurs des Kings insistent pour dire qu'ils ont encore le moral, même si ça fait deux fois que le gardien de la Coupe Stanley doit remballer le précieux objet avec ses gants blancs.

«Le moral du club est bon, a assuré le capitaine Dustin Brown. On vient d'en perdre deux de suite, et ça faisait un bout que ce n'était pas arrivé. Mais on a bien joué.»

Juste à côté, son collègue Drew Doughty a tout résumé d'une seule phrase: «Martin Brodeur est un excellent gardien, sans aucun doute, mais on le fait mieux paraître qu'il ne le faut.»

Il y a quelques jours à peine, le monde du hockey ne parlait que de Jonathan Quick, mais voilà que le vieux Brodeur n'est pas prêt à lui laisser sa place au sommet. Samedi soir, Brodeur a été le meilleur de sa bande, avec 25 arrêts. «Il a été très bon au cours des deux derniers matchs», a noté l'attaquant des Kings, Simon Gagné.

Reste à voir si Brodeur pourra mener les siens à l'exploit improbable d'un septième match. En grande finale, une seule équipe a pu se remettre d'un retard de 0-3 pour ensuite gagner la Coupe Stanley. C'était les Maple Leafs de Toronto, qui avaient réussi le coup il y a 70 ans, en 1942.

Les Kings, eux, tentent toujours de toucher à cette Coupe qui leur échappe depuis la naissance du club, en 1967.

La Coupe sera encore dans la place, ce soir. Cette fois, les Kings pourront-ils surmonter la pression et permettre à Los Angeles de faire la fête?

Une fête qu'on attend depuis très longtemps par ici.

«Il n'y a pas plus de pression sur nos épaules cette fois-ci, a tenu à dire Dustin Brown. Nous avons la chance de gagner la Coupe Stanley devant nos partisans, et je crois que cela est très excitant.»