Un club qui n'a jamais gagné la Coupe Stanley, contre un club qui ne l'a pas gagnée depuis 1972. Un septième match pour tout décider. Scénario hollywoodien? Sans doute. Mais c'est aussi la réalité.

Ce soir à Vancouver, dans le cadre du match numéro sept de la finale de la Coupe Stanley, les Canucks et les Bruins de Boston vont écrire le dernier chapitre d'une longue série marquée par du jeu spectaculaire, des coups déloyaux, et une mémorable guerre des gardiens.

«Nous allons devoir disputer le match de notre vie, a commenté l'attaquant Henrik Sedin, des Canucks. C'est pour des moments comme ceux-là qu'on joue au hockey. Tous les autres clubs de la ligue aimeraient être à notre place et prendre part à un septième match.»

On pourrait croire que le moral des Canucks est sérieusement miné. Après tout, ils étaient les grands favoris, à la limite de l'invincibilité. Ces Canucks n'ont-ils pas conclu le calendrier régulier avec une récolte de 117 points, 14 de plus que leurs rivaux de Boston?

Mais les Bruins sont encore là, et il y aura un septième match. Ce qui a inspiré une prédiction à la Mark Messier à Daniel Sedin.

«C'est 3-3 dans la série, nous avons gagné tous les matchs à la maison, et nous allons gagner le septième, a-t-il affirmé. Nous perdons en équipe et nous gagnons en équipe, et nous allons gagner le septième.»

Pour y arriver, les Canucks devront évidemment résoudre l'énigme Tim Thomas. Le gardien des Bruins, le grand favori au trophée Conn Smythe, n'a accordé que huit buts depuis le début de cette grande finale.

«Il a bien joué. Il a bien joué depuis l'ouverture de la série, et je le dis depuis le début», a fait savoir Roberto Luongo, qui avait pourtant critiqué le style de son vis-à-vis au terme du cinquième match.

La puissante attaque des Canucks, qui a enfoncé 262 buts en saison régulière-un sommet-devra retrouver ses bonnes habitudes. D'ailleurs, la marque totale des buts lors de la finale laisse croire que les Canucks sont un peu chanceux d'être encore là. En tout, c'est 19-8 Boston!

«Les statistiques ne sont pas notre fort dans cette série, mais qu'est-ce qu'on s'en fout, a laissé savoir le défenseur des Canucks Kevin Bieksa. Nous avons perdu le dernier match à Boston et nous n'allons pas trop nous attarder à ça.»

Mais aucun club n'a perdu un seul match sur sa patinoire en finale, et les Bruins savent très bien qu'ils devront faire mieux cette fois-ci. Ils ont réussi 17 buts au TD Garden... contre seulement deux à Vancouver.

«Nous devrons faire mieux»

«À Vancouver, nous avons réussi des bons jeux, nous avons eu de moins bons jeux aussi, et évidemment, nous devrons faire mieux, a estimé le défenseur Zdeno Chara. Nous devrons disputer notre meilleur match de la série. Il va s'agir du match de l'année pour les deux équipes.»

L'entraîneur Claude Julien sait lui aussi que ses joueurs devront avoir meilleure mine sur la patinoire ennemie.

«Nous sommes bien au fait de la façon dont on a joué à Vancouver, a-t-il dit. Ça n'a pas été suffisant, et nous voulons assurément que ça change en vue du match numéro sept.»

On pourrait croire que les Bruins ont le vent en poupe. Après tout, ils reviennent d'un gros match à la maison, dans lequel ils ont sorti Roberto Luongo. Certains observateurs prétendent que Luongo est un gardien fragile, mais les Bruins ne s'attendent pas à ce que ce soit si facile contre lui.

«Nous ne lui avons pas fait perdre sa confiance, pas du tout, a estimé l'attaquant Brad Marchand. Il est capable de tout effacer d'un trait et de revenir en force. Il l'a déjà fait par le passé, et il est très difficile de jouer contre lui à Vancouver. Alors on sait très bien qu'il va oublier ce qui s'est passé à Boston, on sait très bien qu'il va vouloir racheter sa performance du sixième match.»

Les Canucks devront se débrouiller sans l'attaquant Mason Raymond, blessé lors d'une violente mise en échec du défenseur Johnny Boychuk lundi soir. Raymond devra rater ce septième match, victime d'une fracture à une vertèbre qui pourrait le tenir loin des patinoires pour les quatre prochains mois. La LNH a choisi de ne pas suspendre Boychuk pour son geste.