Le casier de Rich Peverley était encore orné vendredi du blouson aux couleurs des Bruins que ses coéquipiers lui ont remis après qu'il eut joué les héros, mercredi, avec ses deux buts marqués dans la victoire de 4-0 aux dépens des Canucks.

À l'image du match de mercredi, Peverley partageait le travail avec Michael Ryder afin de combler la perte de Nathan Horton au sein du premier trio piloté par David Krejci et complété par Milan Lucic.

Avant son 23e match de séries ce printemps, Peverley revendiquait quatre buts et 11 points. Il affichait aussi un différentiel de plus 7. Des statistiques confirmant sa place au sein du noyau dur des Bruins.

Pas mal, pour un gars dont personne ne voulait vraiment il y a à peine deux ans. Boudé au repêchage, Peverley a fait le saut dans la LNH à Nashville à titre de joueur autonome. Les Predators ne formaient pas alors l'équipe qui a donné des ennuis aux Canucks en deuxième ronde des séries. Malgré leurs lacunes nombreuses, les Preds après 73 matchs accordés à Peverley sur une période de deux saisons et demie ont décidé de soumettre son nom au ballottage. Cette épreuve est la plupart du temps le prélude à un retour dans les ligues mineures, voire à une fin de carrière toute proche. Elle s'est plutôt transformée en rampe de lancement pour l'attaquant qui célébrera ses 31 ans l'été prochain.

Natif de Guelph en Ontario, Peverley hoche la tête quand La Presse lui demande s'il est étourdi par le fait qu'il soit rendu en finale de la coupe Stanley deux ans à peine après être passé par le ballottage.

«Les choses changent vite et elles ont changé pour le mieux dans mon cas c'est le moins qu'on puisse dire», réplique le joueur de centre que les Bruins ont acquis le 18 février dernier des Thrashers d'Atlanta en retour de Blake Wheeler et Mark Stewart.

«Le fait d'avoir traversé les épreuves que j'ai eu à traverser pour me rendre à la LNH et y demeurer me sert de sources de motivation. Elles m'aident aussi à grandement apprécier ce que j'ai l'occasion de vivre. Quand j'y pense, il y a trois ans je ne demandais qu'à me faire une niche avec une équipe de la LNH. Je suis à deux victoires de la coupe Stanley. C'est énorme comme changement», indiquait Peverley dans le vestiaire des Bruins.

Joueur sans prétention et prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour aider la cause de son équipe, Rich Peverley considère que l'uniforme des Bruins, et surtout la philosophie de cette équipe, lui va comme un gant.

«Nathan est tombé au combat et nous étions trois à pouvoir prendre la relève. Regarde autour du vestiaire, il y a plein de gars qui peuvent venir en relève si c'est nécessaire. Un vétéran comme Mark Recchi fait sa marque et on retrouve à ses côtés une recrue comme Brad Marchand qui s'impose. C'est ça les Bruins de Boston. C'est une équipe. C'est comme ça que nous sommes revenus de l'arrière dans la série. C'est comme ça que nous arriverons à gagner un match ici à Vancouver. Car pour gagner la coupe, il nous faudra en gagner au moins un dans ce building. On va prendre les moyens pour y arriver.»

Rich Peverley vient de compléter la première saison d'un contrat de deux ans qui lui a permis d'empocher 1,25 million cette année et qui lui garantit un salaire de 1,4 million l'an prochain.