Victime de deux affreux revers au cours desquels il a concédé 11 buts sur 44 tirs, Roberto Luongo affiche une confiance solide face au défi qui l'attend en deuxième portion de la finale de la coupe Stanley qui oppose ses Canucks aux Bruins de Boston.

«Oui on a perdu les deux derniers matchs et c'est bien évident que personne au sein de notre équipe n'est content de la façon dont nous avons joué à Boston. Mais à ce que je sache, nous ne sommes qu'à deux victoires de la coupe Stanley. On commence une série deux de trois et on profite de l'avantage de la patinoire. Si on m'avait offert ça en début de saison, j'aurais dit: où est-ce que je signe», a lancé le gardien québécois.

Rappelé au banc après le quatrième but des Bruins, mercredi, Luongo sera de retour devant le but des Canucks. Pas question pour Alain Vigneault de tenter le même coup qu'en première ronde face aux Blackhawks de Chicago alors qu'il a donné le sixième match à Cory Schneider.

«Roberto va être dans le filet. Vous pouvez gager là- dessus sans la moindre hésitation. Roberto est mon gardien, il est mon homme», a rajouté Vigneault qui affichait la même confiance que son gardien à la veille du match cinq.

«La série est égale deux à deux. Les Bruins forment une bonne équipe et ils veulent gagner. Nos formons une bonne équipe et nous voulons gagner nous aussi. On revient chez nous dans cette ville magnifique, appuyé par des partisans fantastiques. Quoi demander de mieux.»

Éveil collectif

S'il est clair que Luongo n'a pas fait le poids face à Tim Thomas lors des deux derniers matchs -Tomas n'a accordé que cinq buts en 146 tirs (96,6% d'efficacité) en finale- Vigneault a tenu à partager les critiques.

«Ce n'est pas l'affaire d'un gardien. Notre équipe doit mieux jouer qu'elle ne l'a fait à Boston pour qu'on puisse gagner. Et elle jouera mieux. Les Sedin, Kesler et Roberto ont été nos meilleurs toute l'année et ils devront l'être à nouveau. Je m'attends à ce qu'ils le soient», a ajouté Vigneault qui s'est même permis de faire une petite blague lorsqu'il a été question de l'offensive des Canucks, particulièrement de l'attaque massive que l'entraîneur-chef avait identifiée comme l'une des forces de son club.

«J'ai menti», a lâché Vigneault en riant même si le petit but en 22 occasions marquées par les Canucks en finale devrait plutôt le faire pleurer.

«On doit être meilleur en attaque à cinq. En fait, on doit être meilleur en attaque point, comme dans toutes les autres facettes du jeu. On devra aussi porter une attention spéciale aux deuxièmes périodes que les Bruins ont dominées depuis le début de la série.»

Adversité salutaire

À l'aube d'un cinquième match qui rapprochera les vainqueurs à un gain de la coupe Stanley, Bruins et Canucks tiennent tous deux à profiter des expériences passées pour se rapprocher du but.

«On est revenu de l'arrière 0-2 en première contre Montréal et cela nous a servis contre Vancouver. Les déceptions des dernières années en séries nous ont servis aussi. On a le même noyau de joueurs. On a traversé tout ça ensemble. On s'est toujours relevé et je suis convaincu que cela fait de nous un club plus solide et plus confiant», a commenté Patrice Bergeron.

«C'est dans l'adversité qu'on bâti le caractère. On l'a prouvé au cours de la saison alors qu'on a fait face à toutes sortes de problèmes. On a laissé filer le match trois, mais hier (mercredi), je ne considère pas que nous avons si mal joué que ça. Les bonds ont favorisé Boston. Il n'y a aucune raison de se sentir abattus ou négligés. Il faut simplement jouer comme nous sommes capables de le faire. Comme nous l'avons fait lors des deux premiers matchs», a conclu Roberto Luongo...

Entre les lignes

Bruins et Canucks ont passé la journée à bord de leurs avions jeudi. Ils ont dû composer avec des retards en matinée à Boston et les activités d'équipes se sont limitées à des réunions une fois débarqués au Rogers Arena...

Héros du quatrième match avec deux buts, Rich Peverley a reçu de Nathan Horton le veston remis à l'étoile de la rencontre mercredi. Hors de combat en raison d'une commotion cérébrale subie lors du deuxième match, Horton a payé une visite surprise à ses coéquipiers après la victoire. «C'était vraiment émouvant et stimulant de le voir avec nous», a commenté Peverley...

Heureux d'être de retour à la maison, les Canucks espèrent que la meilleure qualité de la patinoire à Vancouver les servira. «Nous formons l'équipe la plus talentueuse et la plus rapide. La mauvaise qualité de la patinoire à Boston n'est pas une excuse, mais nous serons plus à l'aise sur notre patinoire», plaidait Andrew Alberts qui, avec Roberto Luongo, Keith Ballard et Christian Ehrhoff sont les seuls Canucks qui ont rencontré les journalistes jeudi...