Trois fanions! Deux accrochés aux fenêtres arrière d'un SUV et un autre flottant à l'arrière d'une petite sous-compacte hybride comme il y en a tant dans les rues de Vancouver.

On peut résumer à ces trois fanions aperçus lors de la course en taxi entre l'aéroport et le centre-ville, les seuls signes de la fièvre de la finale de la Coupe Stanley qui débute pourtant mercredi alors que les Bruins croiseront les Canucks au Rodgers Center.

Aucun risque de propagation de la fièvre au centre-ville non plus. Outre la bannière accrochée à l'avant de l'hôtel qui sert de quartier général à la LNH au coin Robson et Burrard et un bien timide «Go Canucks Go» scintillant au-dessus d'une distributrice de billets de transport en commun, rien, ou si peu, pour mousser la grande finale qui pourrait se traduire par la toute première conquête de la Coupe Stanley après 41 saisons des Canucks à Vancouver. Une ville qui est déjà très bien servie en fait de Stanley avec le parc magnifique qui borde le Pacifique.

Mais bon!

Même à la sortie du stationnement où les joueurs des Canucks garent leurs belles voitures, à peine dix chasseurs d'autographes faisaient le pied de grue. Il y en a deux, voire trois fois plus, un jour de semaine en pleine tempête de neige au Centre d'entraînement de Brossard. Pas de quoi donner raison à la CBC qui a dépêché le grand Peter Mansbridge et toute l'équipe du bulletin de fin de soirée The National pour appuyer la grosse équipe de Hockey Night in Canada...

«Attends les soirs de match, tu vas voir que ça brasse en ville. Ce n'est peut-être pas évident aujourd'hui, mais je t'assure que ça va débloquer», plaidait Alex Burrows avec une main sur le coeur.

On va le croire sur parole. Mais lundi, au centre-ville, ce ne sont pas Burrows et ses coéquipiers qui monopolisaient l'attention. Que non! C'était plutôt un forcené brandissant un sabre que les policiers ont gardé en joue avant de l'atteindre de plusieurs balles de caoutchouc et de le maîtriser après une course effrénée sur Robson, la rue Sainte-Catherine de Vancouver. On était loin du hockey et d'un éventuel défilé de la Coupe Stanley!

Congé salutaire

Loin de cette commotion susceptible de faire les nouvelles de faits divers bien plus que les manchettes sportives, les Canucks ont repris l'entraînement après un long congé de huit jours.

C'est long huit jours de congé entre deux séries. Mais est-ce trop long?

«Il n'y a jamais trop de congés, a répliqué l'entraîneur-chef Alain Vigneault. Deux journées auraient été correctes, neuf journées auraient été correctes. On en a eu huit: c'est parfait!»

Au cours de ces huit jours de congé, les Canucks ont pu panser leurs plaies et surtout renouer avec Manny Malhotra. Victime d'une blessure très sérieuse à un oeil - il a été atteint par une rondelle égarée le 16 mars dernier - Malhotra a reçu le feu vert des médecins un peu plus de deux mois après que tout le monde croyait sa carrière terminée ou à tout le moins sérieusement compromise.

À Vancouver, on est même convaincu qu'il pourrait être du premier match de la finale, mercredi.

Retour d'un miraculé

Le joueur de centre s'est entraîné avec ses coéquipiers et il partageait du temps d'utilisation en désavantage numérique en compagnie de Maxim Lapierre. Un signe que les collègues de Vancouver interprétaient comme un feu vert donné par Alain Vigneault.

«Il a connu un bon entraînement, on va voir comment il va se comporter demain. Il fait l'objet d'une évaluation quotidienne et on aura une décision à prendre», a indiqué Vigneault sans ouvrir son jeu.

«Je ne sais pas ce que les coachs décideront, mais je peux t'assurer que ce serait une très grosse nouvelle pour nous que Manny soit de retour, a mentionné Lapierre. Je n'ai jamais eu la chance de jouer avec lui. Même que sa blessure m'a sans doute donné l'occasion d'obtenir plus de temps de glace. Mais c'est tout un joueur de hockey. Un cheval au cercle des mises en jeu. Un gars important au sein de cette équipe et à l'intérieur de ce vestiaire. Un gars qui aidait le club quand il était blessé et dont le retour aurait un très gros impact sur tout le monde», a assuré l'ancien du Canadien qui prendra part à sa première finale de la Coupe Stanley en carrière et qui a bien hâte que ça commence...

Photo: Reuters

Manny Malhotra en point de presse, samedi.