La finale de la Coupe du monde se met en branle ce soir. Et Nino Niederreiter a probablement le mieux résumé le défi qui se présente devant l'Équipe Europe, grande négligée de cette finale disputée sous le format 2 de 3.

«Ce n'est pas juste de les battre une fois, il faut les battre deux fois! C'est la partie la plus dure du tournoi», a reconnu l'attaquant suisse.

D'un côté, l'équipe canadienne n'a fait qu'une bouchée de ses adversaires jusqu'ici, gagnant ses quatre matchs par un pointage agrégé de 19-6. En première période, les Canadiens ont marqué neuf buts et en ont accordé... un seul.

L'Europe a quant à elle remporté trois de ses quatre matchs, mais avec un modeste différentiel de +2.

C'est aux tirs au but que la différence est la plus marquée. Les hommes de Mike Babcock ont dominé en moyenne leurs rivaux 44-29, tandis que l'Europe accorde en moyenne 37 tirs par rencontre, et n'en décoche que 27 qui atteignent le gardien adverse.

«Ils ne sont pas nerveux, nous non plus, a jugé le défenseur québécois Marc-Édouard Vlasic. Contre la Russie, on avait 50 tirs, on se disait que ça finirait par rentrer. On fera ça aussi contre eux.»

«Le nombre de tirs, ça dérange si tu perds au pointage. Mais si tu n'accordes pas de but et que les tirs viennent de l'extérieur, c'est correct, estime le défenseur de l'Europe Dennis Seidenberg. On est une équipe intelligente qui réussit à garder les tirs à l'extérieur.»

Le facteur X, pour l'Europe, sera évidemment Jaroslav Halak, un gardien qui avait prouvé, à Montréal au printemps 2010, qu'un volume élevé de tirs ne l'effraie pas vraiment. Et Sidney Crosby est bien placé pour en parler, puisqu'il avait vu Halak éliminer ses Penguins. Au cours de cette série de deuxième tour, le Tricolore avait remporté les quatre matchs dans lesquels le gardien slovaque avait reçu 35 tirs ou plus.

«Il avait connu une excellente série, se souvient Crosby, capitaine du Canada. Le septième match avait été un massacre, on ne l'avait pas vraiment testé. Mais il avait été solide tout au long de la série. Il avait transporté son équipe pendant la saison et l'avait fait contre nous aussi.»

Statu quo

Sans surprise, le Canada présentera une formation identique à celle qui a battu la Russie en demi-finale, du moins si on se fie aux trios observés ce matin. C'est donc dire que Jake Muzzin et Claude Giroux devraient être laissés de côté.

Du côté européen, la perte de Marian Gaborik permettra à l'attaquant Mikkel Boedker de disputer sa première rencontre du tournoi. Boedker était essentiellement victime des succès de l'équipe jusqu'ici.

«Boedker est prêt depuis le jour 1, a assuré l'entraîneur-chef de l'Europe, Ralph Krueger. Il arrivait du tournoi de qualification olympique, donc on l'avait laissé de côté pour le dernier match préparatoire, et on avait vraiment connecté ce soir-là. Marian nous a permis à trouver notre élan lors de notre deuxième match (préparatoire). Tout le monde va se battre pour combler son absence.»

Le match s'amorce à 20h.