Après toutes ces années, les Canucks de Vancouver vont peut-être remporter leur première Coupe Stanley à Boston. Pour eux, ce serait le scénario parfait, en quelque sorte. Car c'est à Boston que l'histoire de ces Canucks-là a véritablement commencé, le 26 juin 1999.

Oui, c'est ce jour-là que le club de Vancouver a repêché les deux joueurs qui allaient leur permettre d'atteindre les sommets: Henrik et Daniel Sedin, deux Suédois de la petite ville d'Ornskoldsvik, en qui le directeur général de l'époque, Brian Burke, fondait de très grands espoirs.

J.P. Barry s'en souvient très bien. Agent des frères Sedin depuis longtemps, il avait organisé un plan détaillé avec son collègue, l'agent Mike Barnett, afin de s'arranger pour que les Sedin soient repêchés par les Canucks.

Le plan en question? En gros, faire comprendre à tout le monde que les jumeaux voulaient aller jouer à Vancouver, et nulle part ailleurs.

«Les frères avaient entendu parler de Vancouver par d'autres joueurs suédois qui avaient joué pour les Canucks auparavant, se souvient J.P. Barry au bout du fil. Ils n'avaient entendu que de bonnes choses à propos de Vancouver, et ils voulaient aller jouer là-bas. Après, il fallait s'arranger pour que ça arrive...»

C'est là que Barry et son collègue Barnett sont entrés en scène. Déjà, plusieurs semaines avant le repêchage de juin 1999, Barry savait bien que Rick Dudley, alors DG du Lightning de Tampa Bay, avait les Sedin dans sa mire. Au départ, c'est le Lightning qui détenait le premier choix du repêchage cette année-là.

«Je croisais toujours Rick Dudley à chaque fois que j'allais voir les frères jouer en Suède!, se souvient Barry. C'est clair qu'il était intéressé. On lui a fait comprendre que les Sedin ne voulaient pas aller à Tampa Bay, et il n'était pas très content...»

Sans trop le vouloir, et après quelques conversations très musclées avec Brian Burke la veille du repêchage («il y a eu quelques gros mots entre ces deux-là», se souvient Barry), Rick Dudley a finalement accepté de se départir de son premier choix en retour du choix numéro quatre, qui appartenait aux Canucks. Dans l'échange, les Canucks ont aussi refilé les choix numéro 75 et 88 au Lightning.

Il faut dire que Dudley n'a pas vraiment eu le choix. Subtilement, J.P. Barry lui a fait comprendre que s'il repêchait Daniel Sedin, le mieux coté des frères, ce dernier allait tout simplement disputer deux autres saisons au hockey junior, pour ensuite redevenir libre comme l'air.  «Dudley n'était pas content, mais c'était l'avantage que nous avions», rappelle l'agent.

Les Thrashers, qui avaient le deuxième choix, ont donc accepté d'échanger ce choix aux Canucks en retour du tout premier. Encore là, Barry a fait comprendre à Don Waddell, alors DG d'Atlanta, que les frères Sedin n'étaient pas pour lui. Cette discussion fut beaucoup moins animée, puisque les Thrashers avaient déjà un jeune espoir en tête, et il ne s'agissait pas d'un Sedin.

Au bout du compte, les Canucks ont eu ce qu'ils voulaient. Les Sedin aussi.

Les jumeaux sont donc à Vancouver depuis 2000. Dur de les imaginer ailleurs, même si Brian Burke a bien tenté de les amener avec lui à Toronto il y a deux ans. «Mais nous avons décidé de rester à Vancouver, à quelques heures de l'ouverture du marché des joueurs autonomes», se rappelle J.P. Barry, à propos de ce nouveau contrat de cinq saisons signé en 2009.

Et voici que les Sedin sont tout près du but. Tout près de leur but. Et c'est ici, à Boston, que tout a commencé pour eux. Pour les Canucks aussi, qui auraient sans doute eu un destin différent si Brian Burke n'avait pas été aussi persistant lors de ce fameux repêchage.

Au fait, quel est le nom de ce jeune espoir que les Thrashers d'Atlanta ont finalement choisi au tout premier rang, en ce jour de juin 1999? Patrik Stefan, un joueur tchèque qui, au final, n'aura réussi que 64 buts en sept ans dans la Ligue nationale.

Ça explique en partie pourquoi les Canucks sont en grande finale... et pourquoi les Thrashers ne sont plus à Atlanta.



Rumeurs sur Crosby

Il est vraiment difficile de savoir ce qui se passe avec Sidney Crosby. À RDS, Mario Tremblay évoque une possible fin de carrière. Pendant ce temps, le Pittsburgh Tribune-Review affirme que le joueur vedette a reçu le OK des médecins pour reprendre l'entraînement estival.

Qui dit vrai?

Son agent Pat Brisson, lui, a émis un communiqué pour critiquer la rumeur lancée par Mario Tremblay. «À moins que ça ne provienne d'un médecin ou d'un porte-parole officiel, c'est sans fondement», a écrit Brisson.

Ce qui semble sûr, pour le moment en tout cas, c'est que Crosby sera bel et bien au camp d'entraînement des Penguins en septembre. Brisson m'avait déjà confirmé cette information il y a quelques semaines.

Mais, rappelons-le une autre fois, les commotions cérébrales sont imprévisibles, et Crosby peut toujours régresser dans sa remise en forme. C'est arrivé à quelques reprises depuis cet hiver.

Ce qui est clair, en tout cas, c'est que le joueur des Penguins ne progresse pas aussi vite que le voudrait la direction du club.

Cela nous ramène donc à l'essentiel: avec tout ça, la Ligue nationale pourrait profiter de la pause estivale pour concocter une véritable politique sur les coups à la tête. Ce serait bien la moindre des choses. Parce que, de toute évidence, ça ne va pas en s'améliorant de ce côté-là. Ce qu'on voit depuis le début des séries nous le rappelle trop bien.



Photo: AP

Sidney Crosby

Le futur de Brad Richards

Le hockey dans le Sud, c'est déjà difficile. Ça devient encore plus difficile à vendre quand il y a, en plus, un léger problème de propriétaires. Le départ des Thrashers aurait pu être évité avec des propriétaires plus efficaces, par exemple.

Les fans de Dallas sont en train de passer par là eux aussi. Le club est à vendre, il n'y a plus de pilote dans l'avion, et voici qu'on apprend que Brad Richards, la grande vedette des Stars, ne sera pas de retour la saison prochaine. Pas assez d'argent, et trop d'incertitude à la tête du club.

Déjà que les Stars arrivent bien loin au palmarès des équipes sportives au Texas, voici qu'en plus ils vont amorcer la saison prochaine sans leur joueur le plus populaire, qui est aussi leur meilleur marqueur. Ce qui ne va pas aider avec la vente des billets. Que non.

Avec tout ça, Richards, 31 ans, sera joueur autonome à partir du 1er juillet. Déjà, la machine à rumeurs commence à s'emballer, et on raconte que les Maple Leafs de Toronto vont téléphoner à son agent très rapidement. Ce serait le genre de Brian Burke...

Le Canadien? J'espère que personne ne va oser lancer cette folle rumeur. Ce serait encore pire que celle de Frolov.

Quatre divisions à la place de six?

Le retour de Winnipeg dans la LNH (et dans l'Est) vient un peu compliquer les choses. D'un simple point de vue géographique, d'abord; Winnipeg n'est pas dans l'Est (pas plus que Detroit est dans l'Ouest, d'ailleurs), mais aussi parce que les futurs Jets (ou Falcons, ou Moose, ou Whiteout) vont avoir à voyager pas à peu près la saison prochaine. Winnipeg, c'est un peu loin de la Floride...

C'est pourquoi la question du réaménagement des divisions sera abordée cet été parmi les gouverneurs.

Et voilà qu'une solution commence à être envisagée, selon mes amis de ESPN.com: une LNH nouvelle mouture, qui passerait de six divisions à quatre.

Pas fou comme idée. Et ça nous éviterait peut-être à avoir à nous taper les mêmes clubs tout le temps. Dans son empressement à vouloir créer des rivalités, la LNH a oublié qu'essentiellement, les fans de Montréal se foutent pas mal de Buffalo, par exemple, comme ceux de Washington se foutent de Sunrise ou ceux de Chicago ne savent même pas où est Columbus.

C'est carrément ridicule que le Canadien n'affronte pas les Red Wings de Detroit ou les Hawks de Chicago plus souvent. Les frères Sedin sont parmi les joueurs les plus dominants de notre époque, et le public du Centre Bell les voit combien de fois par année?

Vraiment, le concept des fausses rivalités est dépassé.

La citation de la semaine

«C'est facile de prendre un gars de 25 ans, pis de le jeter aux vidanges...»

Maxim Lapierre en arrivant à Boston, dimanche soir, en rapport à une question sur sa progression. De toute évidence, l'attaquant des Canucks n'a pas encore pardonné au Canadien.

L'autre citation de la semaine

«Un coup salaud»

Alain Vigneault et sa description du coup de Rich Peverley à l'endroit de Kevin Bieksa.

La statistique de la semaine

1-26

La fiche des Bruins en séries lorsqu'ils tirent de l'arrière 0-2 dans un quatre de sept. Leur seul triomphe est survenu face au CH, au premier tour des séries.

Photo: AP

Brad Richards