Vous demandez à Alain Vigneault ce qu'il pense de sa renaissance avec les Canucks de Vancouver, et la réponse ne tarde pas: «Je me considère juste privilégié de pouvoir être entraîneur dans la LNH...»

Car Alain Vigneault le sait très bien: dans cette ligue, il n'y a jamais rien de certain. Après avoir passé tout près de quatre saisons comme entraîneur du Canadien, Vigneault avait dû «reculer pour mieux avancer», comme il l'avait dit à l'époque. Reculer, ça voulait dire accepter un poste d'entraîneur dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, en 2003.

Il y est resté deux ans, et à Montréal, les plus cyniques (et Dieu sait qu'il y en a) avaient affirmé que Vigneault était justement ça: un coach de junior qui méritait de rester dans le junior.

Mais il n'y est pas resté bien longtemps. Et c'est après une seule saison dans la Ligue américaine qu'Alain Vigneault est enfin remonté «en haut», comme on le dit dans le milieu. En 2006-07, il est devenu l'entraîneur en chef des Canucks de Vancouver. C'est aussi en 2007 qu'il s'est mérité le trophée Jack Adams, remis à l'entraîneur de l'année.

On ne sait trop si Vigneault sera considéré une autre fois pour ce titre, mais cette saison, son club est en feu. Les Canucks ont la meilleure fiche de la ligue, ils viennent d'en gagner cinq de suite, et ils n'ont qu'une seule défaite en temps réglementaire à leurs 10 derniers matchs.

Pas pire pour un club dirigé par un coach de junior...

«Ce qu'il ne faut jamais oublier, c'est qu'il y a juste 30 emplois d'entraîneur dans la LNH, ajoute-t-il. Et ce n'est pas facile d'en avoir un. Je suis retourné au hockey junior en 2003 parce que, comme tout le monde, j'avais des factures à payer. Dans ce milieu, il faut aller là où il y a de l'ouvrage. Ensuite, je suis allé dans la Ligue américaine, et ça, c'était un autre pas vers la LNH.

«Dans ce milieu-là, les portes ne s'ouvrent pas tout le temps. C'est toujours une question de timing. Marc Crawford venait d'être congédié par les Canucks, et j'ai reçu l'appel. Il fallait que je sois prêt.»

Sous Vigneault, les Canucks ont été des séries quatre fois au cours des cinq dernières saisons... mais n'ont jamais pu franchir le deuxième tour. C'est sans doute à cause de ce léger détail que des rumeurs de congédiement ont fait surface il y a un an.

Comme à Montréal

À Vancouver comme à Montréal, les joueurs du club sont toujours sous les réflecteurs. Le coach aussi.

«Vancouver, c'est une ville canadienne, et l'intérêt des fans est comme à Montréal... C'est la même chose, la même pression. Les exigences des médias sont les mêmes. La différence, c'est qu'à Montréal, ça se passe dans les deux langues. On a eu des hauts et des bas au fil des ans avec les Canucks. On a perdu au deuxième tour des séries deux fois contre des clubs qui ont gagné la Coupe Stanley ensuite, Anaheim et Chicago.»

Alain Vigneault sait très bien que les belles statistiques en saison régulière ne voudront rien dire si jamais son club s'écrase en séries. Il est vrai, la pression est toujours énorme sur les Canucks, mais cette saison-ci, c'est un peu la saison de la vérité. Après tout, plusieurs experts favorisent le club de Vancouver depuis trois ou quatre saisons déjà.

En tout cas, l'entraîneur est convaincu du talent de son club.

«Je dirais qu'il s'agit de notre meilleure équipe depuis que je suis avec les Canucks, ajoute-t-il. C'est probablement notre équipe la plus équilibrée aussi.»

Reste à voir si ce bel équilibre va enfin permettre à Alain Vigneault d'offrir à Vancouver sa première Coupe Stanley en 41 ans. Les fans de cette ville ne s'attendent à rien de moins...



Les Penguins sont mal pris

Pas de Crosby pour une période encore indéterminée, et en plus, voici que Malkin est perdu pour la saison en raison d'une grave blessure au genou droit, survenue vendredi soir.

Est-ce un hasard si les Penguins n'ont pu marquer un seul but, dimanche après-midi à Washington?

Ce que ça veut dire? Ça veut dire que les Penguins vont soudainement passer en mode «achats» avant la date limite des échanges, le 28 février. Le club de Pittsburgh connaissait une excellente saison, et les attentes demeuraient énormes, mais sans leurs deux plus gros canons en attaque, évidemment, les Pens ne sont plus les mêmes.

C'est drôle, mais le cas Crosby demeure plus inquiétant. Avec un bon programme de remise en forme, Malkin devrait être de retour sur patins en octobre, et devrait être en pleine forme aussi. D'autres l'ont fait avant lui. Mais en ce qui concerne Crosby et la commotion cérébrale, c'est autrement plus compliqué... et diablement plus imprévisible.

On pardonnera à Dan Bylsma de se ronger les ongles en pleine télé.



Photo: PC

Evgeni Malkin

Forsberg revient

Les rumeurs étaient donc vraies: Peter Forsberg effectuera bel et bien un retour chez l'Avalanche du Colorado. La nouvelle était à prévoir, et elle a été confirmée hier par le Denver Post. L'attaquant de 37 ans devrait disputer un premier match avec son ancien et nouveau club cette semaine, possiblement mercredi soir au Minnesota.

Surprenant? Pas vraiment, parce que l'Avalanche tenait fortement à revoir le grand Foppa dans son alignement. Pour des raisons commerciales-le club n'attire en moyenne que 14 798 spectateurs par match cette saison-mais aussi parce que le Suédois a évidemment l'expérience des séries. Pour une équipe qui se bat justement afin d'obtenir une place à la grande danse du printemps, la décision était plutôt facile à prendre.

Reste une question, quand même: une ancienne gloire qui n'a pas joué un seul match dans la LNH depuis la saison 2007-08, ça a l'air de quoi?

Et voici maintenant que Jaromir Jagr serait lui aussi tenté par un retour, selon ESPN.com.

Au fait, quelqu'un sait si Mario Lemieux patine encore?



Photo Associated Press

Peter Forsberg

Latendresse bientôt de retour?

Non, ce n'était pas ce que Guillaume Latendresse avait en tête au moment de se présenter au camp d'entraînement du Wild du Minnesota, en septembre. Après une saison de 25 buts en seulement 55 matchs il y a un an, le Québécois croyait bien pouvoir fracasser la barre des 30 buts cette saison.

Évidemment, ça n'arrivera pas. Latendresse n'a pas joué depuis le 25 octobre, et il a dû être opéré à la hanche gauche en novembre. On en a vite conclu que sa saison était terminée, mais son agent Pat Brisson estime que le scénario pourrait être différent.

«Je pense qu'il pourrait jouer avant la fin de la saison, a affirmé Brisson lors d'un entretien téléphonique. Guillaume a un bon moral, et il s'entraîne. Sa saison n'est pas terminée, je pense...»

Chuck Fletcher, le directeur général du Wild, a déjà laissé entendre que le gros attaquant pourrait effectuer un retour début mars, juste à temps pour tenter d'aider son club à mettre la main sur une place en séries.



Photo: AP

Guillaume Latendresse

Rumeurs, rumeurs...

C'est peut-être le moment de l'année que j'aime le plus: plus que quelques semaines avant la date limite des échanges (le 28 février, cette fois-ci), et la machine à rumeurs qui fait du temps supplémentaire.

Un petit truc pour bien naviguer dans cet océan de suppositions: avoir le plafond salarial bien à l'oeil. On peut bien lancer tous les noms qu'on veut, les DG de cette ligue doivent quand même surveiller leurs finances. En prenant compte de ce léger détail, on peut rapidement mettre aux poubelles les rumeurs idiotes, du genre Jarome Iginla à Montréal. Iginla a encore deux ans de contrat à sept millions par année. Peut-on croire un seul instant que Pierre Gauthier va se menotter en ajoutant ce contrat aux autres contrats déjà pesants qui plombent sa masse salariale? Non, pas vraiment.

La rumeur envoyant Chris Phillips au CH fait plus de sens, par contre. Il s'agirait d'une «location» (Phillips est joueur autonome sans compensation le 1er juillet), et le Canadien est certes prêt à ajouter un défenseur d'expérience à son alignement.

Pierre Gauthier l'a déjà dit: le temps des emplettes n'est jamais terminé...

Le temps des rumeurs non plus.

Le chiffre de la semaine: 1

C'est bien ça, les Sénateurs d'Ottawa n'ont qu'une seule victoire à leurs 10 derniers matchs. S'il y a un club qui risque de procéder à une vente de feu d'ici le 28 février, c'est celui-ci.

L'autre chiffre de la semaine: 3

Le nombre de défaites à domicile subies par les Canucks de Vancouver cette saison. La mauvaise nouvelle pour les rivaux de l'Ouest, c'est que dans cette conférence, la route vers la coupe risque de passer par Vancouver.

Le bon «deal» de l'année

Jimmy Howard, le gardien des Red Wings de Detroit, a déjà récolté 25 victoires cette saison... pour un salaire de 800 000 $. Il sera joueur autonome sans compensation la saison prochaine, et il va sans doute obtenir une pas pire augmentation.

La déclaration de la semaine

«Les joueurs doivent apprendre à mieux se protéger»

L'entraîneur des Bruins de Boston, Claude Julien, tel que cité par TSN sur l'interminable débat des coups à la tête.

Archives, LeDroit

Chris Phillips