La barbe non rasée du défenseur de l'Avalanche du Colorado Ryan O'Byrne dissimule la marque rosée qui a nécésité 100 points de suture pour refermer la plaie.

En fait, elle tente de la cacher. La barbe ne peut pas complètement cacher cette grave blessure.

O'Byrne a été atteint directement au visage par la lame d'un patin de Taylor Hall des Oilers d'Edmonton lors d'un match il y a deux semaines, ce qui lui a causé une entaille qui part du haut du côté gauche de sa bouche et qui descend vers le bas.

Il a eu besoin de 30 points de suture à l'extérieur de la joue pour refermer la blessure et 70 autres à l'intérieur.

Il se considère toutefois chanceux. Le patin a évité de justesse un nerf de son visage et n'a pas atteint son oeil ou son cou. Il a dit après l'entraînement de lundi que «ç'aurait pu être pire, évidemment.»

O'Byrne doit même retourner dans la formation mardi soir au Minnesota, portant une visière complète pour protéger son visage.

«Je me sens bien, très bien, a noté O'Byrne. Il y aura une cicatrice, mais après tout, ce n'est pas si grave. J'aurai une barbe de quelques jours pendant un certain temps.»

Il a revu la séquence, simplement pour comprendre exactement ce qui s'était produit. Pour lui, ce moment est encore flou.

Sur le jeu, Hall a tenté de sauter par-dessus le bâton de l'attaquant Matt Duchene en zone de l'Avalanche. Alors que la recrue des Oilers tombait, son patin droit s'est retrouvé dans les airs, frappant O'Byrne en plein sur la joue.

«Il n'y a pas grand-chose que l'on peut faire. C'est arrivé très vite», a-t-il expliqué.

O'Byrne était tellement pantois qu'il est resté sur la glace pour terminer sa présence alors que le sang ruisselait de sa bouche. Sur le coup de l'adrénaline, O'Byrne a dit qu'il n'avait rien senti.

Son collègue à la ligne bleue John-Michael Liles l'a finalement sorti de son état second, criant à O'Byrne de retourner au banc.

Une fois là, O'Byrne a réalisé que c'était probablement pire qu'il ne l'avait imaginé. Le regard horrifié de ses coéquipiers lui ont donné une idée de la vraie histoire.

«Tous les entraîneurs et les joueurs me regardaient la bouche grande ouverte. C'était un peu comme «peut-être que c'est très grave', a raconté O'Byrne, qui a été acquis du Canadien de Montréal le 11 novembre. Une fois que je me suis rendu dans la salle du thérapeute, ils ont placé une serviette sur moi et ont enveloppé mon visage comme une momie. Une fois dans l'ambulance, je me suis assis et je me suis détendu. C'est à ce moment que ç'a commencé à être souffrant.»

O'Byrne a subi une chirurgie de trois heures pour arranger tout cela.

Dans les jours qui ont suivi, il a dû suivre une diète liquide - pudding, yogourt et des protéines liquides - et n'avait pas le droit de parler.

«Les premiers quatre ou cinq jours n'étaient pas très amusants, a admis O'Byrne. Mais je peux maintenant presque tout manger.»

Il sait que cela aurait pu être beaucoup plus grave.

Il y a trois ans, Richard Zednik jouait avec les Panthers de la Floride lorsque le patin de son coéquipier Olli Jokinen l'a atteint au cou, stoppant juste avant sa veine jugulaire.

Une traînée de sang suivait Zednik alors qu'il se dépêchait à rejoindre le banc des Panthers pour être transporté en ambulance. Les médecins avaient eu besoin d'une heure pour raccorder son artère carotide, qui envoie le sang au cerveau.

Deux décennies plus tôt, le gardien de but des Sabres de Buffalo Clint Malarchuk avait été atteint au cou dans un accident semblable.

«Nous avons déjà vu des blessures au cou, alors j'ai été chanceux, a dit O'Byrne, qui prévoit porter une visière complète pour le reste de la saison. C'est un sport avec de la rudesse, un sport dangereux - rondelles, bâtons, patins - ce n'est pas facile.

«Vous voyez des joueurs qui ont joué pendant 20 ans et leur visage a pas mal de cicatrices. C'en est simplement une de plus pour la collection.»