Il faut être bon pour être chanceux et il faut être chanceux pour être bon.

Roberto Luongo est un bon gardien. Ça ne fait aucun doute. Seul un très bon gardien peut jouer de façon régulière dans la Ligue nationale de hockey pendant deux mois sans encaisser un seul revers en temps réglementaire.

Lundi soir, cependant, il a été chanceux.

Si les lancers décochés vers lui par ses adversaires avaient été juste un peu plus précis, il aurait sans doute perdu.

Milieu de la deuxième période, à Rogers Arena. Les Sénateurs d'Ottawa venaient de marquer deux buts rapides. Ils tiraient désormais de l'arrière par un seul but.

Durant une supériorité numérique, Jason Spezza a frappé un poteau. Quelques secondes plus tard, Sergeï Gonchar a frappé à son tour un poteau.

Puis, durant une infériorité numérique, vers la fin de cet engagement, Milan Michalek s'est échappé. Il a battu le gardien adverse, mais son lancer... a frappé un poteau.

Les Canucks de Vancouver ont fini par gagner la partie 4-2.

«J'ai l'impression d'être un vieux disque brisé. Je ne sais plus combien de fois je vous ai dit que nous avons bien joué, cette saison, après un match où nous avons perdu. Je ne compte plus non plus le nombre de parties où nous avons perdu avec un seul but d'écart. Combien de fois avons nous alloué un but en fin de partie dans un filet désert?», se demandait Cory Clouston après la partie.

L'entraîneur-chef était déçu et il avait raison de l'être. Son équipe venait d'encaisser un 10e revers consécutif.

Cette fois, ils ont été battus par les détenteurs du premier rang au classement général. Et ils avaient suffisamment bien joué pour l'emporter.

Même si les Canucks ont marqué les trois premiers buts de la rencontre, les Sénateurs ont pris les commandes de la partie dès le départ.

Disons que le gardien débutant des visiteurs, Brian Elliott, n'a pas connu un gros début de soirée.

Alexandre Burrows, Ryan Kesler et Mikael Samuelsson l'ont battu, chacun leur tour, dans les 23 premières minutes de jeu. Les Canucks ont eu besoin de lancer huit fois vers son filet pour se forger une avance de trois buts.

Pendant ce temps, à l'autre bout de la patinoire, Luongo multipliait les gros arrêts. Il a volé des buts à Ryan Shannon, à Jesse Winchester ainsi qu'à Peter Regin.

«Je ne dirais pas que je suis dans une zone. Je dirais que je joue comme je suis capable. Je ne dirais pas que je suis en feu. Je dirais que je suis en contrôle. Comme nous gagnons souvent, il est très agréable de venir à l'aréna chaque jour pour jouer au hockey», avait déclaré le gardien de Saint-Léonard, en début de journée.

Jason Spezza a été le deuxième meilleur joueur sur la patinoire de Rogers Arena, lundi.

À son deuxième match de l'hiver 2011, il a récolté deux points.

Il a récolté son premier point en servant une passe parfaite dans l'enclave à son ailier gauche Nick Foligno. Ce dernier a marqué son premier but en six parties.

Un peu plus tard, parce que Chris Phillips a bien lu le jeu, Spezza, Foligno et Daniel Alfredsson se sont présentés en échappée à trois contre zéro.

Le centre numéro un des Sénateurs a saisi son propre retour de lancer pour marquer.

«Il faut penser à toutes les choses que nous avons fait correctement dans cette partie et essayer de toutes les reproduire dans notre prochain match, dans deux jours, à Calgary. Le fait d'avoir bien joué ne nous suffit pas. Il faut commencer à gagner des matches bientôt», déclare-t-il.

Elliott a connu une bien meilleure fin de partie. Il a finalement réussi 26 arrêts.

Samuelsson a complété la marque en fin de soirée dans un filet désert.

Les deux équipes ont perdu un joueur durant cette partie.

Le défenseur vancouvérois Keith Ballard a été le premier à tomber au combat. Lors d'une collision avec Michalek derrière le filet de son équipe, au tout début de la partie, il s'est blessé à une jambe.

L'attaquant Winchester s'est infligé une blessure au «bas du corps» un peu plus tard durant le premier engagement. Il n'est pas revenu au jeu par la suite.