Drew Doughty aura 21 ans le 8 décembre, mais ça fait déjà plus d'un an que les observateurs comparent son style de jeu à celui du légendaire Raymond Bourque.

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin?

Hier, dans le vestiaire des Kings de Los Angeles, le centre Anze Kopitar a dit de Doughty qu'il était le Nicklas Lidstrom de l'équipe.

Le jeune défenseur a contourné le compliment comme il contourne un adversaire lorsqu'il déplace la rondelle. «Je sais que je dois être au mieux de ma forme à tous les soirs, de la même manière que Lidstrom est devenu un modèle de régularité, explique Doughty. J'aspire à devenir la moitié du joueur qu'est Lidstrom.»

Les attentes, la pression, très peu pour lui. À la limite, ce ne sont que des irritants susceptibles de nuire à son plaisir de jouer.

«Le fait d'être un gars décontracté dans la vie, c'est ce qui me permet d'être au mieux à titre de joueur de hockey», explique le deuxième choix universel au repêchage de 2008, après Steven Stamkos.

Détendu, cool, confiant en ses moyens, Doughty est taillé sur mesure pour la Californie. Il a beau être originaire de l'Ontario, il a adopté le tempérament de la côte Ouest.

«On a perdu quatre de nos cinq derniers matchs, ou trois de nos quatre derniers, quelque chose comme ça», a-t-il glissé à un confrère en répondant à une question. D'autres hockeyeurs qu'on connaît savent non seulement par coeur la fiche de leur équipe, mais aussi un tas de statistiques plus précises.

Mais Doughty, en génie ingénu, se contente de laisser parler son talent. Et de laisser parler ses coéquipiers qui le trouvent peut-être un peu rondouillet!

«Rob Scuderi est sur mon dos sur ces questions-là, lance Doughty en riant. Mais j'ai appris depuis mes années dans l'OHL, où je n'étais pas du tout dans une forme physique optimale.

«Je me nourris mieux maintenant, je prends soin de mes jambes avant les matchs... J'ai appris un tas de choses en deux ans dans la Ligue nationale.»

Une année de rêve

Il en a appris en deux ans, et il en a fait apprendre à plusieurs aussi. À sa deuxième campagne seulement, Doughty a récolté 59 points, ce qui lui a valu une nomination pour le trophée Norris.

Et en cours de route, sa performance sans bavure à Vancouver dans le cadre du tournoi olympique a révélé son talent à tous ceux qui se couchent trop à l'heure de l'Est...

«Gagner cette médaille olympique m'a apporté une expérience énorme et ç'a gonflé ma confiance. Quand je suis revenu à Los Angeles, je me suis mis au défi d'être le meilleur sur la glace tous les soirs. J'estime avoir tout fait pour y arriver.»

C'est la raison pour laquelle, à l'image des Kings eux-mêmes, on attend de belles choses de Doughty cette saison.

Il est vaguement au courant.

«La seule pression que j'ai ressentie, c'est de faire aussi bien que l'an dernier. Mais je laisse tout cela très loin dans mon esprit et je me concentre à faire mes trucs.

«Ça ne fonctionnait pas trop pour moi en début de saison, même si je ne faisais pas les choses différemment. Mais là, on dirait que les rebonds me sont plus favorables.»

Doughty a subi une commotion cérébrale le 20 octobre lorsqu'il a été mis en échec par Erik Cole, des Hurricanes de la Caroline. Il a raté six rencontres.

«C'est toujours frustrant de devoir composer avec une commotion cérébrale, explique-t-il. Mais c'est du passé, j'ai déjà oublié que j'avais subi une commotion...

«Et surtout je ne joue pas avec la crainte qu'il y en ait une autre qui m'attende dans le détour.»

Vous voyez? Il n'y en a pas, de problème...