Loin de la pression accablante de Montréal et d'Edmonton, loin de l'effervescence de Los Angeles, Mathieu Garon a trouvé un coin de paradis à Columbus.

Discret, calme, posé tant comme gardien de but que comme jeune père de famille, Garon profite de l'anonymat des Blue Jackets pour travailler en paix. Un mauvais but ne lui vaut pas des huées. Une mauvaise sortie ne lui vaut pas une condamnation en règle en gros titres dans les journaux ou sur les tribunes téléphoniques.

«C'est vraiment le meilleur environnement possible pour moi», reconnaît le gardien qui a amorcé sa carrière dans la LNH avec le Canadien.

Choix de deuxième ronde du Tricolore en 1996, Garon, malgré une technique sans faille, n'a jamais pu rivaliser avec les Jocelyn Thibault, Jeff Hackett et José Théodore dans sa quête d'un poste de numéro un dans la LNH. Un rôle qu'il a finalement assumé à Los Angeles où il a fait 63 sorties au retour du lock-out en 2005-2006. Depuis cette saison avec les Kings, le gardien originaire de Chandler, en Gaspésie, a pris part à 47 matchs à Edmonton avant de voir son utilisation fondre. À sa deuxième saison à Columbus, Garon assume d'ailleurs le rôle d'adjoint de Steve Mason.

«J'ai acquis de la maturité et je comprends ce qu'on attend de moi. En fait, je compose très bien avec cette idée. C'est Steve, l'avenir du club. Pas moi. Un peu à l'image de ce qui se passe à Montréal avec Carey Price», explique le gardien de 32 ans.

Garon contre le CH?

Mais attention: ce n'est pas parce que Garon accepte de jouer le second violon qu'il est prêt à céder toute la place. Il espérait d'ailleurs obtenir le défi d'affronter le Canadien ce soir. Une décision que l'entraîneur-chef Scott Arniel a refusé de dévoiler aux journalistes après l'entraînement des Jackets, hier midi.

«Je ne le sais pas moi non plus», s'est empressé d'assurer Garon comme s'il ne voulait pas subir un barrage de questions sur le sujet.

«Mais je vais le savoir avant vous. L'entraîneur nous enverra un courriel en fin d'après-midi pour nous faire part de son choix», a ajouté Garon qui présente une fiche de deux victoires et aucun revers, avec une excellente moyenne de 1,61 but accordé par match et une efficacité tout aussi excellente de 93,8%.

«Comme tous les gardiens, je veux gagner lorsque j'ai l'occasion de jouer. Je vais sur la glace pour me battre. J'ai quand même disputé 35 matchs l'an dernier. Je suis à la dernière année de mon contrat et j'en vise un autre. Je me sens meilleur aujourd'hui que je ne l'ai jamais été. L'environnement est parfait quand on parle de la ville, de l'équipe et du climat. Mais l'atmosphère autour du club est aussi super», assure le gardien.

S'il a trouvé un environnement idéal pour jouer, Mathieu Garon et sa famille en ont aussi trouvé un pour vivre également. Il s'est installé à Dublin, banlieue située à une vingtaine de minutes de Columbus et renommée pour le parcours de golf de Murfield Village, un des chefs-d'oeuvre de Jack Nicklaus qui y tient le tournoi Memorial au début du mois de juin chaque année.

«Je ne suis pas un golfeur, mais je me suis rendu là l'été dernier en attendant la fin des classes des enfants (un garçon de 6 ans et une fillette de 3 ans) pour rentrer à Québec. C'est fantastique. Et comme on n'a pas le droit d'y mettre les pieds le reste de l'année, c'était une belle occasion pour moi de découvrir l'endroit», raconte Garon. Quand La Presse lui demande si son statut de gardien des Blue Jackets pourrait lui permettre une visite privée avec Nicklaus lui-même, le gardien s'esclaffe: «On est à Columbus ici. Pas à Montréal!»