On respire mieux à Columbus depuis le remplacement de l'entraîneur Ken Hitchcock par Claude Noel.

Surtout les jeunes, qui pouvaient se sentir étouffés par le style autoritaire d'Hitchcock. Celui-ci n'avait pas la réputation d'être tendre envers ses recrues.

Depuis le 3 février, date du congédiement de l'ancien entraîneur des Stars de Dallas et des Flyers de Philadelphie, les Blue Jackets ont une fiche de 8-5-3, et les sourires sont revenus dans le vestiaire même si le club est éliminé des séries éliminatoires.

 

Jeudi, les joueurs des Blue Jackets ont explosé à l'attaque avec une victoire de 8-3 contre les puissants Blackhawks de Chicago. «On est moins stressés, confiait le centre Derick Brassard, 22 ans, hier au bout du fil. Les jeunes de l'équipe jouent tous un peu mieux. Avant, on était sous pression, on avait peur de faire des erreurs. On connaissait notre coach, il était comme ça. On a fait les séries éliminatoires avec lui l'an dernier, il a apporté beaucoup de structure à notre organisation, mais ç'a changé cette année. Je ne sais pas si c'est le message qui ne passait plus, les gars étaient tannés un peu. Il fallait apporter des changements. On joue mieux, on bat de bonnes équipes, c'est juste dommage que la saison soit sur le point de se terminer.»

La nomination de Noel, un Ontarien de Kirkland Lake âgé de 54 ans, a amené un vent de fraîcheur dans le vestiaire. «Il y a eu un petit ajustement à faire parce que dans son rôle d'adjoint, on s'amusait beaucoup avec lui, mais c'est un entraîneur vraiment intelligent qui connaît son sport et qui veut qu'on se serve de notre vitesse. Auparavant, on se préoccupait peut-être trop de notre système de jeu. On a retrouvé notre plaisir de jouer. C'est différent sur le banc et dans le vestiaire aussi. À sa deuxième journée comme entraîneur, il a fait acheter une table de ping pong pour le vestiaire, il a organisé des tournois entre les joueurs, il voulait qu'on ait du plaisir. C'est agréable de jouer dans la LNH, mais quand on perd et que l'atmosphère n'est pas bonne, ce n'est pas le meilleur travail au monde. Ça faisait deux mois qu'on endurait ça.»

Quels enseignements Brassard retient-il de Ken Hitchcock? «Je n'ai rien eu de gratuit. Quand je jouais, il fallait que je le mérite. Il m'a aidé à être un meilleur joueur sans la rondelle.»

L'ancien centre de Guillaume Latendresse à Drummondville prend ensuite une pause, comme s'il cherchait à trouver autre chose à dire de son ancien entraîneur. «Ouais, finalement, c'est pas mal ça...»

 

Nikita Filatov?

Après avoir amassé 25 points en 31 matchs la saison dernière à sa première année complète dans la LNH (écourtée par une blessure), Brassard a vu son rendement offensif chuter à 33 points en 71 rencontres cette année. Sa fiche de -16 est la pire du club.

«J'ai quand même assez bien commencé (10 points à ses 13 premiers matchs), dit-il. Puis, pendant notre séquence de trois victoires en 27 matchs qui a duré deux mois, ç'a vraiment été difficile. Je passais du deuxième, au troisième, au quatrième trio. Depuis que le nouvel entraîneur est arrivé, j'ai recommencé à jouer comme l'an passé, ma confiance revient. Je joue avec Voracek et Umberger, et Voracek et moi, on commence à se connaître de mieux en mieux.»

Derick Brassard est confiant de voir les Blue Jackets connaître l'an prochain le type de saison qu'on attendait d'eux cet hiver. «On va jouer comme on le fait en ce moment et on va tous avoir gagné en maturité. Le changement a été fait. Et (Nikita) Filatov va peut-être revenir. S'il a quitté pour la Russie, c'est qu'il croyait pouvoir jouer sur un trio offensif alors que l'entraîneur n'était pas du même avis. Il a pris la bonne décision de partir parce qu'il joue plus souvent et que c'est une bonne ligue. Mais je sais qu'il veut jouer dans la Ligue nationale. Je le connais bien, je m'en suis occupé pas mal depuis deux ans, il a habité avec moi. On a besoin de lui. On dit que c'est le meilleur espoir à ne pas jouer dans la Ligue nationale. Il est moins gros que les Ovechkin, Kovalchuk et compagnie, mais il est explosif, il a une bonne vision et un bon tir.»

Il y a aussi un jeune défenseur du nom de John Moore, premier choix de l'équipe en 2009, 21e au total, qui a bien fait à son premier camp d'entraînement avec le club l'automne dernier. «Moore patine super bien, il fait bien circuler la rondelle, tout ce dont on a besoin», dit Brassard.

Hitchcock ne sera plus dans le décor. La balle est désormais dans le camp de cette bande de jeunes surdoués.