Derick Brassard. Le jeune centre des Blue Jackets de Columbus était en tête du classement des compteurs chez les recrues de la LNH, avec 25 points en 31 matchs, lorsqu'il s'est disloqué l'épaule droite, le 19 décembre.

Ses espoirs de remporter le trophée Calder sont disparus, mais Brassard s'accroche à l'idée de revenir au jeu d'ici la fin des activités de son équipe, ce qui n'était pas dans les plans initiaux. « Si on participe aux séries, j'ai peut-être une petite chance de revenir. Ça nous mènerait aux alentours du 20 avril et j'en serais à trois mois et demi d'absence. On avait dit que je raterais entre quatre et six mois, mais je suis vraiment en avance sur mon programme de réhabilitation. Je vais rencontrer le médecin la semaine prochaine et j'en saurai plus long «, a-t-il confié hier au bout du fil.

 

Fait encourageant, Brassard, qui poursuit sa réhabilitation à Montréal en compagnie des spécialistes Paul Gagné et Jay Kiss, s'est aussi fait dire par les médecins que son épaule serait plus stable que jamais.

« Mes épaules ont toujours été un peu instables, je suis né comme ça. Quand je me suis fait opérer à l'autre épaule dans les rangs juniors (en septembre 2006), ça l'a solidifiée de façon incroyable. Au gymnase, je sentais qu'elle était deux fois plus solide. Mais la gauche, avant cette dernière blessure, je sentais qu'elle n'était pas stable quand je faisais un faux mouvement. Maintenant, si je m'entraîne fort et que je mets un peu de viande là-dessus, il n'y aura plus de problème. «

Brassard, premier choix des Blue Jackets (sixième au total) en 2006, assure que sa blessure n'est pas aussi sérieuse que celle de Martin Havlat, qui confie sa carrière à la même agence que le Québécois.

« Ma première blessure à l'épaule pouvait ressembler à celle de Havlat, mais pas aussi grave. La première fois, il a été opéré par le même médecin que le mien (à Cleveland) et il n'y a pas eu de problème. Mais il s'est fait opérer ailleurs la deuxième fois, on a oublié de rattacher quelque chose à son épaule et il s'est blessé à nouveau. Ils ont dû la réarranger deux ou trois fois, cette fois avec le médecin de Cleveland. Et ça va mieux depuis. «

Fini les bagarres

Une chose est sûre, Brassard y pensera deux fois avant de jeter les gants devant un adversaire, un combat ayant provoqué sa blessure.

« Ça faisait deux semaines qu'on en parlait; à une réunion d'équipe, on nous avait dit que ça n'allait jamais changer à Columbus, qu'on ne se tenait pas, qu'on ne jouait pas en équipe, et je me faisais dire que je jouais mollement. Alors j'ai voulu bien faire. Quand (mon coéquipier) Fedor Tyutin s'est fait frapper dans le dos - ça se passe vite dans le feu de l'action - j'ai voulu le défendre. J'ai poussé James Neal (des Stars de Dallas) et je me suis agrippé pour commencer à frapper. Au même moment, il a poussé lui aussi et mon épaule s'est déplacée. J'étais mal en point. J'essayais de lui dire d'arrêter de frapper en le tenant à une main pendant que j'avais l'autre épaule à la hauteur du triceps... «

L'entraîneur de Brassard, Ken Hitchcock, qui aime voir ses joueurs faire preuve de robustesse, n'a néanmoins pas apprécié voir sa jeune vedette se battre.

« Il est venu me voir dans la chambre après et il m'a dit que c'était la dernière fois que ça arriverait. Je m'étais battu une fois l'an dernier et une autre fois dans les rangs juniors, c'est tout. Quand même, il ne peut pas haïr le caractère que j'ai mis là-dedans. Le directeur général et le directeur du développement des joueurs m'ont dit que les Blue Jackets avaient commencé à mieux jouer après ça, qu'on jouait plus en équipe. Mais je ne recommencerai plus. «

Brassard entend recommencer à patiner la semaine prochaine. « J'aurais pu le faire depuis trois semaines mais j'avais une entente avec l'équipe; ils me permettaient de faire ma réhabilitation à Montréal mais je laissais mes patins à Columbus. Parce que si je m'étais blessé sur la glace ici, ils n'auraient pas vraiment apprécié. La semaine suivante, je vais suivre l'équipe pendant un mois. J'ai hâte. Parce qu'à part m'entraîner, je ne fais pas grand-chose. «

Commence-t-il à surmonter sa déception? « J'ai commencé à mieux l'accepter après le match des Étoiles à Montréal. Parce qu'on m'a annoncé une semaine après ma blessure que j'aurais été invité à participer au défi des Étoiles et je voulais vraiment y être, surtout parce que c'était à Montréal. C'est très décevant, cette blessure. Mon début de saison avait été bon, je n'avais plus cette pression sur les épaules de produire, j'étais rendu confiant. «