Le DG des Red Wings de Detroit, Ken Holland, est dans une situation semblable à celle de Bob Gainey: plusieurs joueurs formant le noyau de son équipe deviendront joueurs autonomes l'été prochain.

Mais si, chez le Tricolore, il s'agit surtout de vétérans approchant la croisée des chemins, les attaquants que les Wings pourraient perdre sont dans la fleur de l'âge : Henrik Zetterberg, Marian Hossa, Johan Franzen, Mikael Samuelsson...

Avec déjà plus de 41 millions engagés pour la saison prochaine, Ken Holland aura de la difficulté à tous les retenir.

«C'est probablement vrai, admet le DG. À moins que je me départisse d'autres joueurs. Chose certaine, tous les membres de cette équipe ne seront pas de retour l'an prochain.» Holland est déjà au travail pour façonner le portrait de sa formation dans les années à venir.

«Je ne suis pas devin, mais ma perception est que le plafond salarial restera sensiblement le même l'an prochain, et qu'il subira une baisse significative en 2010-2011, estime Holland. «C'est dans cette optique-là qu'on travaille.»

Et le DG des Wings n'attendra les mauvaises surprises pour commencer à négocier!

«Ma feuille de route démontre que je n'ai jamais hésité à négocier durant la saison, rappelle Holland. J'ai signé Pavel Datsyuk en avril, Chris Osgood en janvier dernier et Daniel Cleary en mars dernier.

«Je ne veux pas me retrouver en juin avec la moitié de l'équipe qui pourrait partir deux semaines après.

«Une équipe, ça se sculpte par petits coups, graduellement. »

Garder le noyau intact

Robert Lang, qui a évolué pour les Red Wings pendant un peu plus de deux ans, nous a décrit l'état d'esprit qui imprègne le vestiaire de cette équipe.

«À chaque année, les joueurs s'attendent à gagner la Coupe, a dit Lang. Ils n'en parlent pas ; ils posent seulement les gestes nécessaires pour y arriver.

«Et les Wings gardent leur noyau intact. Ils ont cinq joueurs qui sont là depuis au moins dix ans!»

Le travail de Ken Holland y est pour quelque chose dans la stabilité de la formation. Son travail est entre autres de convaincre ses troupes d'accepter des «rabais maison».

«Les joueurs veulent jouer avec de bons joueurs, explique Holland. Si tous ceux qui seront autonomes l'été prochain veulent être payés selon les prix du marché, on ne pourra pas en retenir beaucoup. «Car tu peux faire la meilleure offre à trois ou quatre gars, mais tu ne peux pas avoir la meilleure offre pour tes 20 joueurs.»

La popularité du «hometown discount» se vérifie rapidement dans le vestiaire des Wings.

«Ici, les joueurs acceptent de gagner moins d'argent pour avoir une chance de gagner la Coupe», affirme Johan Franzen, qui est devenu une pièce maîtresse de l'attaque des Wings depuis un an.

«C'est ce qu'il faut faire si tu veux garder ton noyau intact.»

Hossa, seulement de passage ?

On raconte entre les branches que Zetterberg, un des piliers de l'équipe, serait lui aussi prêt à accepter un peu moins d'argent pour rester à Detroit.

Cela pourrait donc laisser en plan Marian Hossa, le meilleur marqueur des Wings, avec lesquels il n'a signé qu'une entente d'un an.

«Je ne pense pas à ces choses-là, fait valoir Hossa. Il reste encore beaucoup de temps et l'on ne sait pas encore quel sera le plafond salarial l'an prochain.

«Pour l'instant, j'ai beaucoup de plaisir. J'ai choisi de venir ici parce que l'équipe gagne.

«Il y avait beaucoup de talent dans chacune des équipes pour lesquelles j'ai joué auparavant, mais la différence chez les Wings, c'est leur l'expérience.»

Et le Canadien, Marian, ça ne te tentait pas ?

«J'ai reçu un appel de leur directeur général le 1er juillet, a raconté Hossa. J'ai posé des questions, comme je me suis informé auprès de mon frère Marcel.

«Mais en bout de ligne, mes deux premiers choix étaient les Red Wings et les Penguins de Pittsburgh.»