Il y a des joueurs qui, après leur saison recrue, sont atteints de la guigne de la deuxième année. Et puis il y en a, comme David Perron, qui se sentent plus à l'aise à mesure que le temps passe.

L'an dernier, les Blues ne l'ont pratiquement pas fait jouer au mois d'octobre. Ils ont attendu que le jeune ailier originaire de Sherbrooke prenne une dizaine de livres avant de le faire rivaliser avec les hommes.

Puis ils l'ont jeté dans la fosse aux lions. Tout était nouveau pour lui.

«Ce n'est pas qu'il avait un problème d'attitude ou de travail, mais il ne savait pas comment les choses se passaient», a expliqué l'entraîneur Andy Murray.

«David n'avait joué qu'une saison au niveau midget et une saison dans le junior majeur avant de faire le saut dans la LNH.

«En comparaison, Erik Johnson, notre autre recrue de l'an dernier, avait participé à deux Championnats du monde junior, avait joué deux ans sur l'équipe de développement des États-Unis, et avait passé une saison à l'université»

Il n'y a pas que sur la patinoire que Perron trahissait son jeune âge.

«Quand il a obtenu son poste, au début de l'année dernière, il n'a pas encaissé ses premiers chèques, raconte Andy Murray. Il les gardait sur une table dans sa chambre d'hôtel.

«Lorsque les gens de la paie m'en ont parlé, je suis allé voir David. Et il m'a répondu: «je n'ai pas besoin de les encaisser. Je vis encore sur le per diem que vous avez donné au camp d'entraînement!»»

Plus mature

Perron lui-même se dit plus à l'aise cette saison. «J'ai commencé la saison en étant plus familier avec l'environnement de l'équipe, avec le groupe d'entraîneurs et même les journalistes, a-t-il expliqué. Ça fait toute une différence.

«Et puis, quand j'étais recrue, on me laissait faire ma petite affaire. Tandis qu'à ma deuxième année, j'ai l'impression que mes coéquipiers me parlent plus.»

Et lui aussi s'implique davantage.

L'été dernier, les Blues lui ont demandé de retourner à leur camp de développement afin de travailler encore sur sa condition physique et son endurance.

C'est son attitude, et non son travail physique, qui a attiré l'attention de Murray. «L'année précédente, il était arrivé à ce camp en rêvant à la LNH, a rappelé le coach des Blues. Cet été, il y est retourné en montrant aux autres ce que ça prenait pour y arriver. Il s'impliquait et il parlait beaucoup aux autres jeunes. Ce n'est pas nous qui lui avons demandé d'adopter ce genre d'attitude.»

Complicité avec Berglund

Patrik Berglund, un autre ancien choix de première ronde des Blues, accompagnait Perron à ce camp de développement.

Il a réussi à se tailler un poste avec l'équipe et avant le match d'hier, il menait les Blues avec une fiche de "9.

Et depuis quelques matchs, les deux jeunes jouent sur un trio complété par Lee Stempniak. «On a tous les deux a récolté sept points à nos six derniers matchs, note Perron.

«Berglund est très grand (6'4) et il possède un bon lancer. J'ai voulu l'encourager à protéger davantage la rondelle. Avec le physique qu'il a, peu de joueurs pourront lui enlever s'il s'y met.»

L'efficacité de ce trio a permis aux Blues de remporter leur premier match en près de trois semaines, vendredi à Chicago. Perron a marqué son deuxième but en deux matchs - ses deux premiers filets de la saison, en fait.

«Dernièrement, ces deux-là ont eu l'air de vrais joueurs de la LNH, a dit Andy Murray. Ils sont beaucoup plus acharnés sur la rondelle.

«Auparavant, il y a des soirs où ils avaient l'air de jouer pour notre filiale de Peoria!»