Oui, il est possible de remporter un septième match contre les Bruins à Boston. Si les joueurs du Lightning de Tampa Bay en doutent, ils n'ont qu'à en parler au coéquipier Simon Gagné.

Gagné était un membre des Flyers de Philadelphie il y a un an quand son club, à la surprise générale, a remonté un déficit de 0-3 pour finalement voler le septième match de la série dans la cour des Bruins. Le Lightning n'a pas eu à surmonter un déficit aussi immense cette fois, mais il a quand même eu à gagner un sixième match à Tampa avant d'arriver ici.

En sortant de l'avion hier, Gagné s'est mis à repenser à ce fameux septième match d'il y a un an.

«J'y pense un petit peu, oui, a-t-il avoué hier après-midi, dans un hôtel du centre-ville de Boston. J'ai un peu ces images-là dans la tête. Avoir la chance de disputer un autre septième match ici comme l'an passé... c'est sûr que ça rappelle des souvenirs.»

Lorsque Bruins et Lightning vont croiser les lames, ce soir au TD Garden de Boston, l'enjeu sera clair: une place en grande finale, contre des Canucks de Vancouver qui sont en mode attente. Gagné et ses collègues du club à l'éclair savent très bien qu'ils vont devoir jouer devant un public hostile, mais cela ne semble pas trop les déranger.

En fait, selon Gagné, cela est même un avantage.

«C'est sûr, si on doit jouer un septième match à la maison, on est contents... Mais en même temps, c'est plus de pression. Il y a du monde autour de soi. Il y a un paquet de distractions. Nous autres, on arrive ici, on va directement à l'hôtel, et tout ce qu'on a à faire, c'est de se concentrer sur le match.»

Bien sûr, les Bruins de Boston ne sont pas d'accord.

«On joue pour ça pendant toute l'année, pour obtenir l'avantage de la glace, a tenu à dire l'entraîneur Claude Julien. Ce qui est important à mes yeux, c'est ça; plus on termine la saison en bonne position au classement, plus on a un avantage en séries. Je préfère jouer à la maison présentement plutôt que d'aller jouer à Tampa.»

En tout cas, les gars du Lightning avaient l'air bien heureux de se retrouver de nouveau à Boston. Peut-être parce que le club n'a jamais perdu un seul septième match depuis sa naissance (fiche de 3-0 dans ces circonstances). Peut-être parce que le gardien Dwayne Roloson a une fiche de 7-0 quand il dispute un match où son club pourrait être éliminé...

C'est d'ailleurs Roloson qui sera devant le but des visiteurs ce soir, même s'il a parfois semblé hésitant devant son filet mercredi soir à Tampa.

«J'ai joué un bon match, s'est-il défendu hier. Pour moi, il n'y a qu'une seule statistique qui compte, qu'une seule chose qui compte, et c'est la victoire. On a gagné mercredi soir. C'est le détail le plus important.»

Roloson y sera, donc, mais les prévisions sont moins bonnes pour l'attaquant Sean Bergenheim qui va, de toute évidence, devoir se contenter d'un rôle de spectateur. Encore une fois. «Ça ne regarde pas très bien», s'est contenté de dire l'entraîneur Guy Boucher à son sujet.

Alors, nous y voici. Un septième match, deux équipes, et une seule place disponible en grande finale. Ça ne saurait être plus clair. Avantage à qui? Dur à dire, puisque les deux clubs sont déjà passés par là cette saison, en obtenant le même résultat; le Lightning a vaincu les Penguins lors d'un septième match, les Bruins ont fait la même chose au Canadien, eux aussi lors du premier tour.

«Nous avons beaucoup appris de ce septième match contre le Canadien, et nous savons que nous sommes capables de l'emporter, a ajouté l'attaquant Patrice Bergeron, des Bruins. Nous devons donc nous servir de cette expérience cette fois-ci, et nous devons simplement faire notre travail.»

On peut affirmer que la table est mise. La suite ce soir... ou peut-être samedi matin!