Avis à tous ceux qui le croyaient rendu à la croisée des chemins: Martin Biron a retrouvé le goût du hockey et surtout confiance en ses moyens depuis qu'il s'est joint aux Rangers de New York et qu'il profite des conseils, de l'enseignement et de l'appui de l'entraîneur des gardiens Benoit Allaire.

«Comme c'est parti, je me sens prêt pour six, sept ou huit autres années», a dit avec la voix enjouée qui le caractérise le gardien originaire de Lac-Saint-Charles, en banlieue de Québec, lorsque joint par La Presse hier après-midi.

Tout un contraste avec le gardien qui affichait une mine basse l'an dernier après sa 12e saison dans la LNH, sa première, et dernière, avec les pauvres Islanders de New York.

«C'est vrai que j'étais pas mal découragé le printemps dernier, a convenu Biron. J'ai connu une mauvaise année à tous les points de vue. L'équipe ne gagnait pas, j'ai eu des ennuis sur la patinoire (neuf victoires, 18 revers, dont quatre en prolongation ou fusillade, avec une moyenne de 3,27) - en plus d'être séparé de mes trois enfants et de ma femme qui en attendait un quatrième. Ils sont restés à Buffalo alors que j'étais à Long Island. Je les visitais le plus souvent possible et je croyais vraiment que ça fonctionnerait, mais j'ai trouvé ça bien plus difficile à vivre que je l'avais évalué. Tout allait mal et c'est vrai que je me suis posé des questions.»

Heureusement pour lui, il n'a pas eu à se poser des questions trop longtemps. Peu de temps après l'ouverture du marché des joueurs autonomes, les Rangers ont répondu pour lui en lui offrant un contrat de deux ans qui l'assure d'un salaire annuel moyen de 875 000$.

«L'argent était secondaire dans mes négociations. Je voulais un contrat de plus d'une saison afin de pouvoir déménager la famille. Je ne voulais pas revivre ce qu'on a vécu l'an dernier. Les Rangers m'ont dit oui. Alors, j'ai signé.»

Et le Canadien? Aurait-il aimé remplir le rôle d'adjoint de Carey Price à Montréal?

«Tous les Québécois pensent un jour au Canadien, mais l'offre des Rangers est venue rapidement. Je n'ai pas eu à me gratter la tête. Les Rangers m'intéressaient parce que c'est un club gagnant et aussi parce que je pouvais retrouver Benoit Allaire. Quand je regarde ce qu'il a fait pour relancer la carrière de gars comme Sean Burke, je me dis qu'il pourra faire la même chose avec moi. J'ai perdu technique et confiance l'an dernier. Je retrouve tout ça avec lui cette année. De plus, je sais que les entraîneurs voudront donner plus de repos à Henrik (Lundqvist) au cours de la saison. Ça reste l'un des bons gardiens de la Ligue, mais je sais que j'aurai ma part», a souligné Biron.

Samedi, à St. Louis, le gardien québécois a repoussé 24 des 25 tirs de l'adversaire pour mener son club à une victoire de 2-1 aux dépens de Jaroslav Halak et des Blues. Ce faisant, il a récolté la première étoile du match. Après 12 sorties devant la cage des Rangers, Biron présente un dossier de sept victoires et trois revers, une moyenne de 2,26 par match et une efficacité de 92%.

À moins d'un imprévu, Biron n'affrontera pas le Canadien; John Tortorella fera confiance à son numéro 1. Il faut dire que l'an dernier, avec les Islanders, Biron a encaissé trois revers (un en prolongation) en quatre matchs contre le Tricolore.

«Nous sommes installés à 45 minutes au nord de New York. Lorsque je joue, je me rends en ville après l'entraînement à notre centre. Je prends une chambre à l'hôtel pour me reposer. Quand je ne joue pas, je reste avec les enfants (l'aîné, un garçon, a trois soeurs, dont l'une qui n'a pas encore 1 an). Mais je dois être prêt parce que John (Tortorella) a changé d'idée à la dernière minute un soir que Buffalo était en ville. Je me suis reviré sur un 10 sous et j'ai gagné 3-2 en prolongation. Si ça arrive demain, je serai prêt.»