À sa première saison dans la LNH, l'entraîneur-chef Guy Boucher se sait chanceux de pouvoir compter sur un joueur aussi talentueux que Steven Stamkos et des vétérans de premier plan pour l'épauler en Martin St-Louis et Vincent Lecavalier.

Mais bien qu'il ait troqué les autobus pour les avions nolisés et qu'il se retrouve dans la LNH alors qu'il était dans la LHJMQ il n'y a que deux ans, Boucher assure ne pas vouloir changer la recette qui lui a permis de se rendre où il est rendu.

«La belle réponse serait de vous dire que je me suis adapté, mais la vraie réponse est que je ne l'ai pas fait», a lancé l'entraîneur du Lightning qui s'efforce d'ailleurs à ne pas changer son approche parce qu'il dirige aujourd'hui les meilleurs joueurs de hockey au monde.

«Que ce soit dans les rangs juniors, dans la Ligue américaine ou ici depuis le début de l'année, j'ai tiens à maintenir la même philosophie: responsabiliser mes joueurs en leur dictant ce que j'attends d'eux. Je leur parle tous les jours, je les rappelle à l'ordre tous les jours et ils me parlent tous les jours. Ce n'est pas parce qu'ils sont des professionnels de la LNH qu'on doit arrêter de leur parler. Et si ce n'est pas moi qui le fait, ce sont mes adjoints (Daniel Lacroix, Martin Raymond, Wayne Fleming).»

Guy Boucher assure que cette communication est la seule façon d'aller puiser au fond des réserves de ses joueurs pour les rendre meilleurs.

«J'ai coaché de grands joueurs au cours de ma carrière. Sidney Crosby à Rimouski, John Tavarès au Championnat mondial junior et les gars qui sont ici. En plus d'être talentueux, ces joueurs veulent apprendre. Ils ont des passions démesurées pour ce qu'ils font. Ils ne sont jamais satisfaits. Je vous assure que j'ai dirigé des gars qui avaient des meilleures mains que Sidney Crosby. Ils ne sont jamais sortis des rangs juniors parce qu'ils se contenaient de ce qu'ils avaient accompli. Stamkos, Martin St-Louis, Vincent Lecavalier, ne sont jamais contents. Ils en veulent plus. Ils t'en demandent plus et tu dois en contrepartie leur en demander davantage en leur donnant des moyens pour y arriver. C'est de cette façon qu'on grandit comme équipe», expliquait l'ancien entraineur du club-école du Canadien.

Un pour tous, tous pour un

Dans le vestiaire du Lightning, Guy Boucher a tout changé. Il a ramené les photographies commémorant la conquête de la coupe Stanley en 2004. Il a aussi fait inscrire bien en vue les mots : «Pack Mentality»

Une expression dont il se sert pour rappeler à ses joueurs que c'est en meute qu'ils seront les meilleurs.

«Sur la glace, mes joueurs doivent se supporter. Ils doivent se défoncer pour que s'il y en a un qui se fait battre quelque part, que deux autres puissent venir à sa rescousse. On se bat pour prendre possession de la rondelle le plus vite possible, pour la transporter dans l'autre zone le plus vite possible, afin de marquer des buts et de garder le jeu le plus loin possible de notre zone. Tu n'arrives pas à faire ça seul. Ça se fait en groupe», expliquait le jeune entraineur.

Bien qu'il ait quitté les autobus et la vie difficile des rangs mineurs, Guy Boucher a vécu à la dure ses premiers mois dans la grande ligue. Non seulement a-t-il perdu les services de Vincent Lecavalier et Simon Gagné, mais il a dû composer avec un horaire ardu qui l'a contraint à disputer 15 matchs sur une séquence de 21 sur la route, avec deux séquences distinctes dans l'Ouest. Une fois en Californie, l'autre dans l'Ouest canadien.

«Mon patron Steve Yzerman a 27 années d'expérience dans la LNH et il m'assurait n'avoir jamais vu un calendrier aussi difficile. Ça nous a permis de nous connaître rapidement et de garder un contrôle serré de nos joueurs», a conclu Boucher avec un sourire qui témoignait une satisfaction évidente d'être dans la LNH, peu importe les aléas reliés aux blessures et au calendrier.