Des temps désespérés réclament des gestes désespérés.

Aux grands maux les grands moyens. Appelez ça comme vous le voulez, les Flyers de Philadelphie sont dans le trouble!Minés par des blessures à trois gardiens de l'organisation, et coincés avec un autre en qui, chuchote-t-on, ils n'auraient pas confiance, les Flyers devaient trouver une solution de rechange à Brian Boucher.

Sa fiche de 6-13-3 et son taux d'efficacité de ,893 ne sont guère rassurants.

Pour le seconder, le DG Paul Holmgren a annoncé l'embauche du Québécois Sébastien Caron, un ancien de l'organisation des Penguins de Pittsburgh qui a évolué à Fribourg, dans la Ligue de Suisse, lors des trois dernières années.

Le gardien de 29 ans, le septième gardien à porter les couleurs des Flyers cette saison, viendra leur donner un coup de main pour les cinq derniers matchs de la saison. Mais puisque Caron a signé un contrat après la date limite des transactions, il ne pourra pas jouer en séries éliminatoires.

«Je ne me souviens pas vraiment de lui, mais j'aime le fait qu'il soit un gardien d'expérience», a commenté l'entraîneur Peter Laviolette.

Dans le rôle de substitut, les Flyers ont récemment dû se tourner vers Jérémy Duchesne, un Québécois de 23 ans qui, lui, a passé la majorité des trois dernières saisons dans l'ECHL et la LAH.

Les Flyers devaient se protéger. Mais voilà qu'en toute fin de saison, ils pourraient maintenant confier leur destinée entre les mains d'un gardien loué pour 30 000$ qui n'a pas joué un match dans la LNH depuis 2006-2007. Des temps désespérés, disions-nous...

Mardi, soit deux jours après l'élimination du club de Fribourg, l'agent de Caron a sondé l'intérêt des Flyers.

«Puisque Sébastien a joué la majorité de ses matchs dans la LNH avec les Penguins de Pittsburgh, qui évoluent dans la même division, je savais que Paul Holmgren le connaissait bien, a expliqué Paul Corbeil. Voyant qu'ils étaient mal pris et que l'équipe de Sébastien était éliminée, l'appel a été fait au bon moment.»

Caron est arrivé à Philadelphie jeudi matin, et il a dû passer au ballottage avant d'être assuré de pouvoir porter l'uniforme des Flyers. «Je le fais davantage pour le thrill, a raconté le gardien de 29 ans. C'est une belle occasion. Mais c'est impossible de renoncer à la LNH. C'est la meilleure ligue au monde.»

S'il arrive à se faire justice en un laps de temps si court, qui sait s'il n'attisera pas l'intérêt?

Chose certaine, il n'y a rien de mal à ce que son nom circule à nouveau, fût-ce dans des circonstances inusitées pour les Flyers. «Pour l'instant, ces cinq matchs sont un clin d'oeil, un aide-mémoire pour les autres équipes qui vont le revoir», soutient Corbeil.

«Quand on part en Europe, c'est souvent extrêmement difficile de revenir dans la LNH», a rappelé le gardien originaire d'Amqui, qui revendique dans le circuit Bettman un dossier de 25-47-12, une moyenne de 3,45 et un taux d'efficacité de ,892.

Pour l'instant, Peter Laviolette ne sait pas encore de quelle façon il utilisera Caron. Brian Boucher est encore dans le portrait et les joueurs des Flyers se disent derrière lui.

«Notre homme c'est Brian Boucher, affirme Ian Laperrière. On va aller aussi loin qu'il va nous mener.»