Martin Biron aurait bien voulu remporter une deuxième victoire de suite et une 14e en carrière aux dépens du Canadien en saison régulière. Mais c'est de son lit, où il est cloué depuis mardi, et non devant le filet des Flyers que le gardien québécois suivra la rencontre de ce soir au Centre Bell.

«J'ai une grippe d'homme. Une vraie de vraie. Je vais me faire une petite soupe tantôt et ce sera la première fois que je mangerai en deux jours.

C'était, hier, la première fois de ma carrière dans la LNH que je ratais un match à cause de la maladie», a lancé Biron, joint par La Presse à son domicile en matinée hier.

Quand on lui a demandé quel courant d'air lui avait transmis le virus qui l'accable, Biron a démontré que la fièvre, aussi élevée soit-elle, était loin d'être venue à bout de son sens de l'humour.

«On joue tellement bien et les gars patinent tellement vite autour de moi que ça doit être ça qui m'a donné le rhume», a lancé le gardien.

Tout un revirement

Cette blague cachait toutefois un fond de vérité.

Car depuis leur triste série de six revers consécutifs (0-3-2-1) pour amorcer la saison, les Flyers n'ont subi que quatre revers en temps réglementaire en 24 matchs (17-4-2-1) et un seul (13-1-2-1) à leurs 17 dernières parties.

«Au début de l'année, on inventait des façons de perdre. Là, on trouve des moyens de gagner. Nos trois leaders – Simon Gagné, Jeff Carter et Mike Richards – sont extraordinaires, mais les gars de soutien, les Hartnell, Knuble, Upshall, Lupul refusent de les regarder aller et contribuent à tous les matchs. Malgré les blessures – Daniel Brière est à l'écart pour un bon mois et les défenseurs Randy Jones et Ryan Parent n'ont pas encore joué cette année – on est dangereux en attaque et très solides en défensive. On joue comme on le faisait en fin de saison l'an dernier. On commence chaque match en sachant qu'on peut le gagner», a indiqué Biron, qui laissera la place à son coéquipier Antero Niittymaki.

Scott Munroe, du club-école des Phantoms, sera son adjoint.

Remontée toute spéciale

Des 17 victoires remportées jusqu'ici par les Flyers, sept l'ont été en prolongation et une autre en tirs de barrage.

Et si les Flyers avaient bêtement laissé filer une avance de 3-1 après deux périodes pour s'incliner 5-3 devant le Canadien le 13 octobre, ils se sont repris de brillante façon jeudi dernier, transformant un déficit de 5-1 aux mains des Hurricanes de la Caroline en gain de 6-5 remporté en fusillade.

«Ça prend une équipe spéciale pour réaliser ça et nous l'avons cette année.

John (Stevens) nous a brassés au deuxième entracte. C'était une mauvaise journée à Philly. Ils nous a dit d'au moins jouer une bonne troisième pour remercier ceux qui avaient bravé le mauvais temps. On a marqué en sautant sur la glace, puis on est partis en fou. J'étais sur le banc ce soir-là et quand ça s'est mis à tourner de notre bord, on a tout de suite su qu'on allait gagner», a raconté Biron.

Brière dans tout ça?

Le brio des jeunes joueurs de centre Mike Richards et Jeff Carter, qui ont pu relancer Simon Gagné après une saison anéantie par les contrecoups d'une commotion cérébrale l'an dernier, fait oublier l'absence de Daniel Brière.

Le Gatinois embauché à fort prix par les Flyers il y a deux ans (47 millions pour six ans) ratera un sixième match de suite ce soir, un 21e cette saison en raison d'une blessure à l'aine.

On commence à chuchoter à Philadelphie que ce contrat deviendra un boulet dont les Flyers pourraient vouloir se débarrasser.

«C'est de la folie tout ça. Quand nous étions à Buffalo, Dan et moi, il y avait deux autres très bons centres, Chris Drury et Derek Roy. Il y a de la place pour Daniel, Jeff et Mike chez les Flyers et nous ne serons que meilleurs lorsqu'ils seront tous avec nous et en forme.»