La direction du Canadien avait été plutôt limpide au mois d'avril dernier, après la saison désastreuse que l'on sait : en 2018-2019, les joueurs du Canadien allaient devoir se présenter à l'aréna dans de meilleures dispositions. Dans de bien meilleures dispositions.

Il fallait donc corriger cette «attitude» qui avait tant plombé le club la saison dernière, et la direction a voulu régler une partie du problème au cours de l'été. Comment ? En échangeant certains joueurs qui étaient devenus un peu lourds pour l'ambiance (on ne nommera personne, mais il y en a un qui est maintenant en Arizona et un autre à Las Vegas), et en insistant pour que tout le monde applique à la lettre le plan fourni par l'entraîneur.

Phillip Danault, comme bien du monde, a remarqué que ça fonctionne assez bien jusqu'ici.

«Tout part de ça. On respecte le système de l'entraîneur, il n'y a personne qui bougonne et on comprend qu'on est tous dans le même bateau, a expliqué l'attaquant québécois hier matin à Brossard. C'est notre force en ce moment; notre identité est claire, on travaille plus fort à chaque match.»

Au-delà des attentes

Au moment où le Canadien se prépare à accueillir les Blues de St. Louis, ce soir au Centre Bell, l'équipe montréalaise fait partie des surprises du hockey en ce début de saison. Pour un club que l'on croyait à la dérive, 7 points sur une possibilité de 10, c'est certes bien au-delà des attentes les plus optimistes.

On a donc voulu changer des choses, changer cette culture de perdant, faire de ce Canadien un Canadien plus fort que celui d'il y a un an, qui s'écrasait devant le moindre obstacle.

Danault offre un exemple très récent: cette défaite de 3-0 contre les Kings de Los Angeles la semaine dernière, qui a été suivie d'une victoire contre les Penguins de Pittsburgh.

«Celle-là contre les Kings, c'est une défaite qui aurait fait mal l'an passé, mais pas cette année; on s'en est remis rapidement et on a continué de croire en nos moyens. La saison passée, c'est sûr qu'on ne gagnait pas et personne n'était content de ses performances... Ce n'est pas tout le monde qui avait choisi d'embarquer dans le système. Avec notre équipe, ça prend tout le monde. Sinon, la chaîne débarque.»

C'est aussi tout le monde qui l'a rappelé hier à Brossard, des vétérans du vestiaire à l'entraîneur Claude Julien: le problème avec les bons débuts de saison, c'est qu'ils ne garantissent pas que le reste du calendrier va être aussi joyeux. Cette équipe en sait quelque chose, nous ayant déjà habitués aux départs canon qui finissent en queue de poisson.

«D'où l'importance de pouvoir rester d'humeur égale, dans la victoire comme dans la défaite, a précisé Brendan Gallagher. Sur 82 matchs, il va y avoir de ces soirées où ça va aller moins bien, et ce sera important de se ressaisir rapidement quand ça va arriver... comme on l'a fait après le match face aux Kings.»

Enfin, il convient de rappeler que le Canadien a encore 77 rencontres à son calendrier...

«Mais on joue en équipe maintenant, a tenu à préciser Gallagher. Les attaquants et les défenseurs, on s'entraide, ce qui n'était peut-être pas le cas il y a un an, quand tout le monde faisait sa petite affaire, ce qui ne menait pas à beaucoup de victoires. Tout le monde pousse dans la même direction maintenant.»