Double médaillée olympique, désignée joueuse par excellence des Jeux de PyeongChang, Mélodie Daoust s'impose depuis plusieurs saisons comme l'une des meilleures joueuses de hockey du monde.

L'athlète de Valleyfield a obtenu tous ses succès en choisissant un parcours un peu atypique au cours duquel elle a toujours eu à faire ses preuves. De toutes les joueuses canadiennes aux Jeux de 2018, elle était la seule qui avait étudié au Canada, à McGill, où elle a obtenu un diplôme en éducation physique en plus de briller avec les Martlets.

Pas étonnant donc qu'elle ait choisi d'amorcer sa carrière d'entraîneure au pays, même si elle a opté pour les Carabins de l'Université de Montréal, les grandes rivales des Martlets dans le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

Hier midi, quelques heures avant de sauter sur la glace pour la première fois avec les Carabins, Mélodie était déjà visiblement dans son élément: «Quand on est passionnée par le hockey, on n'est jamais assez sur la glace! Pouvoir travailler avec les Carabins, c'est exceptionnel. Je vais pouvoir apprendre avec des gens que je respecte beaucoup. Isabelle [Leclaire, entraîneure-chef] et Danielle [Sauvageau, directrice du programme] vont être de bonnes mentores pour moi.

«Et je pense que je peux apporter beaucoup aux filles de l'équipe. J'ai suivi le même parcours qu'elles, j'ai étudié et j'ai joué au Québec, je pense que je vais pouvoir partager avec elles cette expérience et les aider à progresser comme athlètes, comme étudiantes et comme personnes. Et c'est sûr qu'elles vont aussi m'apporter beaucoup.»

«Un choix audacieux»

Isabelle Leclaire s'est évidemment réjouie d'une telle addition au programme des Carabins. «Je connais Mélodie depuis longtemps et j'ai toujours admiré son caractère et son attitude très respectueuse envers ses adversaires. Elle a fait un choix audacieux en venant ici, et ça montre qu'elle est prête à apprendre, prête aussi à partager sa belle expérience.»

Depuis son retour de PyeongChang en février, Daoust n'a pas eu le temps de chômer. Elle a dirigé cet été les premières sessions de l'École de hockey Mélodie Daoust, à Valleyfield, et entend bien répéter l'expérience à l'avenir. Comme joueuse, elle va aussi amorcer bientôt sa première saison avec les Canadiennes dans la CWHL, tout en continuant de faire partie du programme national féminin.

«J'irai à Calgary en septembre pour un camp de l'équipe canadienne, a expliqué l'athlète de 26 ans. Je vise une troisième participation aux Jeux olympiques [en 2022 à Pékin], et il n'est pas question de laisser les plus jeunes prendre ma place. Le niveau évolue tellement rapidement, il faut travailler sans relâche, progresser continuellement, sinon, on est vite dépassée par les autres.»

Visiblement en pleine forme, Daoust pourra vivre sa passion à fond au cours des prochains mois, sans oublier sa vraie priorité: elle et sa conjointe Audrey ont accueilli il y a quelques mois leur premier enfant, Mathéo. «Ça transforme vraiment une vie, a-t-elle souligné hier. Avoir un enfant donne un tout autre sens à tout ce qu'on fait. Le temps passe si vite...»