Un aspect ressort clairement de la discussion de Phillip Danault avec les médias, lundi, au lendemain de la signature de son contrat de trois ans.

Il est «prêt à plus» en vue de la prochaine saison. Il prévient qu'il a «un autre niveau», pour utiliser exactement ses mots.

Et cet autre niveau semble synonyme de plus grande contribution offensive.

«Je ne veux pas parler trop vite, mon jeu dans les deux sens de la patinoire est bien, mais il pourrait être encore meilleur. Je veux jouer offensivement, défensivement, en désavantage numérique, en avantage numérique. Je n'ai à peu près jamais touché à l'avantage numérique, je veux voir ça et m'améliorer dans cette facette-là.»

Danault a joué un peu moins de 53 minutes en avantage numérique la saison dernière, cinq fois moins que Jonathan Drouin, meneur chez le Canadien de ce côté. C'est en moyenne 1 min 1 s par match. Onze attaquants ont terminé la saison avec une moyenne supérieure, dont Ales Hemsky.

Cette volonté de jouer un rôle offensif accru ne surprend pas. D'abord parce qu'il l'a répété sur toutes les tribunes cet été. Ensuite parce que le Canadien a à peine changé son organigramme au centre par rapport au début de la saison dernière. Un seul ajout, le rapide Matthew Peca - à suivre, soit dit en passant.

Ce qui place Danault pour l'instant dans le rôle de deuxième centre. Une fascinante analyse de Sportlogiq publiée il y a quelques semaines par RDS faisait l'apologie des qualités offensives de Danault, un aspect souvent négligé du joueur. Il est meilleur que l'attaquant moyen du Canadien dans les catégories suivantes: passes complétées en zone offensive, passes complétées depuis la zone défensive, sortie de zone en contrôle et rondelles récupérées. Il lui reste à tirer plus souvent, et avec plus de précision - son talon d'Achille.

Une telle situation pourrait faire croire que Danault était «dans le siège du conducteur» au moment des négociations, pour reprendre le cliché consacré du monde sportif. Or, à aucun moment Danault n'a soulevé la moindre doléance sur la durée de son contrat. Au contraire, même. Il assure qu'un pacte de quatre, cinq ou six ans n'a jamais même fait partie des discussions.

«Premier, deuxième, troisième trio, je serai prêt. Peu importe l'argent, je suis heureux d'être ici pour trois ans.»

Concrètement, il avait bien fait dans un rôle résolument offensif il y a deux ans au centre de Max Pacioretty et d'Alex Radulov. Avec à la clé sa meilleure saison chez les professionnels, 13 buts et 27 aides en 82 matchs. La saison dernière, Danault a obtenu une aide sur 6 des 17 buts du capitaine, plus que n'importe quel attaquant (4 pour Drouin, 6 pour Jeff Petry). D'ailleurs, au sujet du feuilleton Pacioretty, le Québécois avait ceci à dire: «Je suis sûr que c'est difficile pour lui et sa famille, mais ça fait partie du hockey. C'est une des mauvaises choses. On veut Pacioretty au camp, c'est un bon capitaine qui travaille fort.»

Histoire de contrats... avec un «s»

Danault s'est dit très heureux d'éviter de passer devant l'arbitre, pour deux raisons. La première: «J'ai tellement entendu d'histoires d'horreur, la plupart des joueurs veulent éviter ça, les équipes aussi.» C'est sûr qu'il y a plus plaisant que de passer ton vendredi à te faire plomber par ta propre équipe pour réduire ton salaire.

La deuxième: «C'était trop près du mariage.» Danault, en effet, convolera en justes noces samedi prochain, à Québec. Son audience devant l'arbitre avait lieu la veille, à Toronto. «Ça bouge côté mariage, on est pas mal là-dedans [ma conjointe et moi], a-t-il dit, très enthousiaste. C'est super agréable, ma blonde est pas mal bonne et elle m'enlève beaucoup de travail de sur les épaules.»

Au bilan de fin de saison, Danault, avec son habituel franc-parler, avait souligné que l'amélioration au centre devait être une priorité pour l'avenir. Or, les joueurs autonomes les plus convoités ont tous tourné le dos au Canadien le 1er juillet. Comment se sent-il aujourd'hui, maintenant que l'aide se fait toujours attendre?

«Seuls Claude Julien et Marc Bergevin savent. Mais je sais qu'il y a Tomas Plekanec [qui revient], Joel Armia même s'il n'est pas au centre, Peca au centre. Il y a aussi Jesperi Kotkaniemi et Ryan Poehling, je ne les ai pas vus, mais peut-être vont-ils jouer bientôt [au centre]. On verra au camp. On va tous être prêts. Ce sera une année différente.»

Il jure du coup que l'équipe sera plus compétitive, que tout le monde se présentera au camp le couteau entre les dents, pour ne plus revivre l'affront de la dernière saison. «Tout le monde va répondre à l'appel.»