Le mystère entourant Max Pacioretty continue de s'épaissir.

Le Canadien a confirmé que le tournoi de golf caritatif du capitaine aurait bel et bien lieu cet été, à un moment et dans un lieu toujours à déterminer. Pacioretty en a avisé l'équipe.

La première présentation de l'événement, le 17 août 2016, avait permis d'amasser 145 000 $ pour la Fondation des Canadiens pour l'enfance et la Fondation de Max Pacioretty. La deuxième, tenue le 29 août 2017, avait valu aux deux mêmes fondations un don de 257 440 $.

En organisant ce tournoi, Pacioretty montre en tout cas qu'il n'est pas intimidé par sa situation. De toute façon, tant qu'à aborder le malaise devant les journalistes, aussi bien le faire le plus rapidement possible.

C'est le plus récent chapitre de cet interminable feuilleton. La tempête a pris de la vigueur à la date limite des transactions et ne s'est jamais calmée ensuite. Au bilan de fin de saison, un Pacioretty émotif s'était même ouvert sur son amour de la ville de Montréal, même s'il s'était parfois montré plus détaché dans les semaines précédentes.

«C'est difficile de le dire avec autant de caméras devant moi, ce ne sera pas toujours parfait, mais je sais que les partisans m'aiment, avait-il dit. Je l'entends tous les jours des partisans eux-mêmes, pas de quelqu'un qui me dit ce que les partisans pensent.»

«Je pense que je vivrai toujours ici, même à la fin de ma carrière. J'aime tout de cette ville, ma famille aussi. Nous aimons la manière de vivre.»

Il avait aussi rappelé qu'avec une seule année à écouler à son contrat, un joueur comme lui, auteur de cinq saisons de 30 buts, devait commencer à penser à l'avenir. Bref, que le statu quo qu'il vit en ce moment n'était pas viable.

«Je serais ouvert à commencer la prochaine saison sans prolongation de contrat, mais je ne crois pas que ce serait idéal pour l'organisation. Ils voudront soit s'engager à long terme, soit éviter de laisser un contrat expirer sans rien obtenir en retour. C'est ainsi que les choses fonctionnent. Donc, je serais ouvert à ça, mais normalement, ça ne fonctionne pas ainsi avec les capitaines ou les joueurs de mon statut.»

La suite

Après ce bilan, les rumeurs ont persisté. Le directeur général Marc Bergevin a refusé de les commenter à la fin de la saison, ajoutant simplement que Pacioretty faisait encore partie des plans de l'équipe, et ce, comme capitaine.

Au repêchage, la machine s'est emballée. L'espace d'un instant, Pacioretty a été membre des Sharks de San Jose, avant que la rumeur ne soit démentie. Puis Bob McKenzie, de TSN, a révélé qu'une mésentente contractuelle avait fait avorter une transaction avec les Kings de Los Angeles. Pacioretty aurait refusé la prolongation de contrat offerte par les Kings, avant de congédier son agent Pat Brisson pour se tourner vers Allan Walsh.

Dans son point de presse du 1er juillet, Bergevin a refusé de revenir sur les derniers développements. Mais il a exclu Pacioretty, intentionnellement ou pas, quand il a énuméré les membres du noyau du Canadien. Mardi, Athlétique Montréal en a rajouté: Pacioretty se serait fait dire qu'il n'y aurait pas de prolongation de contrat à Montréal.

Le malaise est palpable. Phillip Danault avait ceci à dire lors d'une rencontre avec La Presse à la veille de son tournoi de golf plus tôt cet été: «Cette situation est bizarre. Il est tellement fier. Je souhaite que tout se règle pour lui, qu'il reste ou peu importe. Ça doit être difficile pour lui, ce qui lui arrive. Ça fait partie du sport. C'est sûr qu'il est très content d'être notre capitaine. Max est excellent. J'ai pu jouer avec lui il y a deux saisons, avec Alex Radulov.»

«C'est un très bon capitaine pour moi. On se pousse tous les soirs. Il est très exigeant, mais c'est ce que les bons joueurs font. En même temps, ça met de la pression sur tout le monde. Marc [Bergevin] aussi a de la pression, ce n'est pas une situation idéale.»

Une froide analyse pourrait pencher du côté de Pacioretty. Il aime Montréal, il connaît la réalité de porter ce logo. C'est un joueur d'élite, et tous les joueurs d'élite disponibles au 1er juillet ont décliné l'invitation du Canadien. Il pourrait aider à préparer la prochaine génération. 

D'autant plus que Pacioretty n'est pas le seul à blâmer pour sa dernière saison de 17 buts seulement. La responsabilité est partagée avec Bergevin, qui ne l'a pas toujours bien entouré. David Desharnais reste le meilleur centre qui ait joué avec Pacioretty, et l'autre joueur avec lequel il avait développé une belle chimie, Alexander Radulov, est parti.

En revanche, un joueur avec un tel curriculum vitae demandera un somptueux contrat, perte de vitesse ou pas. Avec qui dans la formation pourra-t-il relancer sa carrière? Vaudra-t-il tous ces dollars? Aussi, en échangeant le capitaine, Bergevin pourrait s'attaquer à d'autres problèmes dans sa formation. C'est un pensez-y-bien.

On croyait que la tête de Pacioretty était rendue ailleurs depuis un moment déjà. Mais avec la confirmation du tournoi, on voit qu'elle est encore à Montréal, en partie du moins. Peut-être même plus qu'on l'imaginait. On le disait plus tôt, le mystère s'épaissit.