Alors que les Capitals de Washington célébraient leur toute première conquête de la Coupe Stanley au beau milieu des gants et des bâtons éparpillés un peu partout sur la patinoire, jeudi soir, les partisans réunis au T-Mobile Arena se sont levés pour applaudir une dernière fois les joueurs aux visages déconfits, qui se tenaient debout dans leurs chandails gris à l'autre extrémité de la surface glacée.

Les Golden Knights de Vegas n'ont pas remporté le précieux trophée à leur saison inaugurale. Mais leur seule présence en finale de la Coupe Stanley était en soi une prouesse remarquable - et leurs supporters leur ont rapidement rappelé que cet exploit allait sembler encore plus formidable lorsque la douleur de la défaite serait un peu moins vive.

«Tu arrives à Las Vegas en pensant que tu vas jouer au hockey et tu y trouves plutôt ton chez-toi», a raconté l'attaquant des Knights Pierre-Édouard Bellemare.

Après avoir joué un rôle crucial dans la guérison d'une ville qui a subi un énorme traumatisme à la suite d'une fusillade survenue peu de temps avant le tout premier match de la saison régulière, les Knights sont allés au-delà des espérances et ont accompli plus que n'importe quelle équipe d'expansion dans l'histoire moderne du hockey. La formation de Las Vegas a fracassé le record pour le nombre de victoires (51) et le nombre de points récoltés au classement (109), tout en devenant championne de la section Pacifique. Et le tout, avant de surprendre toutes les équipes de l'Association de l'Ouest en séries éliminatoires en récoltant 12 victoires en 15 matchs, afin de se tailler une place en grande finale.

Les Golden Knights ont cependant rencontré un obstacle qu'ils n'ont pas été en mesure de surmonter.

«Lorsque vous êtes si proche du but, ça fait mal. Ça fait très mal, a admis le défenseur Luca Sbisa, vendredi, avec des trémolos dans la voix. En ce moment, je n'arrive pas à trouver les mots. Mais nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli.»

Lorsque le propriétaire de l'équipe, Bill Foley, avait proposé un échéancier de six ans pour mettre la main sur un premier titre de la Coupe Stanley, il avait fait rire de lui partout à travers la planète hockey. Alors que son équipe a presque devancé cette prédiction de cinq ans, le directeur général de l'équipe, George McPhee, aura du pain sur la planche afin de réaliser un autre coup de maître.

Trouver un moyen de parvenir à garder le noyau de la 31e franchise de la LNH intacte sera complexe, mais pas impossible. Les Knights devront également déterminer quelles pièces ajouter à la formation, qui semble être une destination intéressante pour les vétérans qui aiment le beau temps et les victoires.

Ils devront également se pencher sur les dossiers notables des joueurs autonomes sans restriction, notamment ceux de Sbisa, James Neal et David Perron. D'autres joueurs-clés, comme le marqueur William Karlsson et le défenseur Shea Theodore, deviendront joueurs autonomes avec restrictions le 1er juillet.

Même s'ils n'ont pas droit à un autre repêchage d'expansion, les Knights pourront profiter des munitions acquises lors du repêchage de l'été dernier pour mettre le grappin sur des vétérans, via le marché des joueurs autonomes et des transactions. McPhee a déjà amorcé une grande partie du travail, mais a affirmé qu'il n'apporterait pas de grands changements à la formation.

Après tout, cette recette s'est avérée gagnante.

Malgré les derniers matchs, Marc-André Fleury est demeuré l'une des pièces maîtresses de l'équipe en signant 29 victoires à sa toute première saison dans son nouvel uniforme. Le Québécois a également maintenu un pourcentage d'arrêt de ,927 en saison régulière avant de connaître un succès fulgurant lors du tournoi printanier, conservant cette moyenne au cours des 20 duels disputés en plus d'afficher une moyenne de buts alloués de 2,24.

«Parfois, lorsqu'on a une bonne histoire, le livre ou le film n'est pas nécessairement obligé d'avoir une fin parfaite, a affirmé McPhee. Ça demeure une excellente histoire.»