Depuis septembre, les Golden Knights de Vegas ne cessent d'étonner le monde du hockey. Ils vont devoir trouver une autre façon de le surprendre, cette fois-ci.

Non, personne ne voyait ces Golden Knights en grande finale, et probablement que ce groupe de sceptiques inclut aussi les dirigeants du club, qui se retrouvent encore à travailler sur des notions de hockey en juin, et non à plancher à temps plein sur le repêchage comme le font en ce moment 29 autres équipes.

Mais les Golden Knights sont-ils à court de petits miracles? Est-ce que leur chance a cessé, comme la chance des parieurs leur fait trop souvent défaut dans les grands casinos qui font de l'ombre au T-Mobile Arena?

«Lors des 10 premières minutes lundi soir, nous avons bien joué, a expliqué l'entraîneur Gerard Gallant en conférence téléphonique hier. Nous avons frappé deux fois les poteaux, [Braden] Holtby a fait quelques bons arrêts et nous avons raté un filet ouvert. C'est ça, le hockey, je ne sais pas quoi vous dire. Nous avons amorcé le match en réussissant ce qu'on voulait faire. La seule chose: nous n'avons pas mis la rondelle dans le filet, ce qui est la chose importante...»

Comprendre par là que depuis le début des séries, et puis pourquoi pas depuis le début de la saison tout court, le facteur chance, la rondelle qui tourne du bon bord, tout ça a l'habitude de favoriser les Golden Knights.

Mais ce n'est pas ce qui arrive depuis le début de cette finale.

«Avouons-le, quand nous avons commencé la saison, il n'y avait aucune attente dans notre cas, a souligné Gallant. Est-ce que les attentes ont changé en séries? Bien sûr, parce que nous avons connu une excellente saison et nous avons gagné le titre de notre division...»

Avec un retard de 1-3 dans cette finale face aux Capitals de Washington, les Golden Knights se retrouvent en terrain inconnu. D'ordinaire, ils ne sont pas ceux qui doivent essayer de rattraper un adversaire trop rapide, ils ne sont pas ceux qui se retrouvent en position de faiblesse. Ces Golden Knights, doit-on le rappeler, n'ont perdu que trois rencontres au total lors des trois premiers tours des présentes séries. Les Capitals leur ont fait subir le même nombre de défaites en seulement quatre matchs.

Autre léger détail qui saute aux yeux: depuis le début du printemps, c'est Marc-André Fleury qui a l'habitude de gagner ses duels face au gardien d'en face. Plus maintenant.

Mais Gerard Gallant n'allait certes pas montrer son gardien d'un doigt accusateur lors de la conférence téléphonique d'hier.

«Plusieurs de leurs buts [lundi soir] ont été réussis sur des passes de gauche à droite, a expliqué l'entraîneur. Les Capitals ont vraiment effectué de belles passes. Quelques buts en avantage numérique ont été réussis à la suite de jeux depuis l'arrière du filet. Il faut couvrir le joueur qui n'a pas la rondelle [...] et il faut donner à notre gardien la chance de pouvoir effectuer ces arrêts. Sur ces jeux-là, il n'avait aucune chance de faire l'arrêt.»

Gallant semble connaître la solution aux ennuis défensifs de son club («trop de gars qui regardent le joueur qui a la rondelle», a-t-il résumé), mais avec un très important cinquième match qui est prévu pour demain soir à Las Vegas, il faut se demander si les Golden Knights, embarqués à fond de train sur la route du succès depuis octobre, ne sont pas tout simplement en train de manquer d'essence. Après une explosion offensive de six buts au premier match de la finale, les joueurs de Vegas n'ont pu faire mieux que cinq buts lors des trois matchs suivants, trois défaites.

Un club différent

S'il y a pour eux une petite lueur d'espoir dans ce ciel gris, c'est que les Capitals de Barry Trotz ont déjà bousillé une avance de 3-1 auparavant. Lors des séries de 2015, le club de Washington avait trouvé le moyen d'échapper sa série de deuxième tour face aux Rangers de New York, même avec une avance de 3-1.

Mais ce club-là n'a rien à voir avec ce club-ci, selon Trotz.

«Je ne crois pas que, mentalement, nous étions là où nous sommes actuellement, a répondu l'entraîneur des Capitals hier, lui aussi en conférence téléphonique. Nous sommes un club complètement différent. Oui, tu peux repenser à tout ça et te demander ce qu'il aurait fallu faire de mieux, mais nous sommes ailleurs maintenant. Je n'y pense même plus.»