Geoff Molson assistait à l'annonce d'un partenariat à long terme entre Bell et les Francos de Montréal, propriété d'une des divisions du Groupe CH.

Mais dans cet entre-saison qui n'a rien d'ordinaire pour le Canadien, et le jour même de la nomination de Joël Bouchard chez le Rocket de Laval, impossible de ne pas parler hockey avec le propriétaire des deux équipes.

M. Molson s'est évidemment réjoui de l'arrivée d'un homme de hockey comme Bouchard, reconnu pour sa capacité à développer les jeunes talents. Joël Bouchard, a-t-il ajouté, arrive avec une réputation de gagnant, avec deux finales de la LHJMQ et l'or avec Équipe Canada junior pour le prouver. Il espère qu'il pourra transposer cette mentalité chez le Rocket, bon dernier de la Ligue américaine l'an dernier.

Il assure toutefois que Joël Bouchard n'avait pas carte blanche pour choisir son rôle au sein de l'organisation. Et ce, même si le poste de directeur général du Rocket est vacant depuis que Larry Carrière a été affecté à de nouvelles fonctions.

«C'était à nous de choisir le rôle pour lui. Mais c'était une situation parfaite. Il voulait rester ici, travailler avec les jeunes. Nous sommes contents et chanceux de l'avoir.»

Cela dit, cette embauche, tout comme celle de Dominique Ducharme comme adjoint de Claude Julien, veut dire beaucoup.

On avait promis des changements, et tous ceux qui ont été sacrifiés travaillaient au développement des joueurs, Sylvain Lefebvre, Jean-Jacques Daigneault et Dan Lacroix en tête de liste. L'équipe de recruteurs a été épargnée, à l'approche de l'un des repêchages les plus importants de l'histoire récente du Canadien.

«Il faut s'assurer d'avoir un système de développement solide, a reconnu M. Molson. C'était une priorité. C'est un aspect très important pour nous, en particulier parce que nous avons tellement de choix cette année au repêchage. On regarde un peu partout, et ça, c'est un endroit où on devait s'améliorer.»

C'est un commentaire intéressant, qui indique un peu mieux la position de l'organisation dans ce débat digne de celui de l'oeuf ou de la poule. Le développement était-il déficient en raison des erreurs des recruteurs, ou les choix des recruteurs étaient-ils brimés par les lacunes du développement? Marc Bergevin, et par la bande Geoff Molson qui appuie publiquement les décisions de son DG, ont tranché.

«Ducharme et Bouchard, c'est une nouvelle façon de penser. Ils arrivent avec une différente perspective. On avait besoin d'amener des gens avec d'autres idées qui vont nous aider à nous améliorer sur la glace.»

M. Molson prévient qu'il reste encore quelques postes à pourvoir à Laval et à Montréal, mais que pour l'essentiel, «en termes de gestion de l'équipe, développement et repêchage, on est prêts».

Communications

Geoff Molson avait également promis dans son bilan de revoir les communications du Canadien. Déjà, il admet évaluer la possibilité d'offrir aux partisans un accès inédit aux coulisses de l'équipe, un peu une version renouvelée de 24CH. La tendance est plus présente que jamais au sein des plus grandes organisations sportives du monde, de Manchester City à l'écurie McLaren. Le Canadien n'y échappe pas.

«C'est quelque chose qu'on regarde, oui. Mais aucune décision n'a été prise.»

Il a également admis que le ton sur les réseaux sociaux serait dorénavant «plus osé [edgy], plus jeune». Il reconnaît toutefois que le jab virtuel à Brad Marchand était une erreur.

Le Canadien avait établi un lien entre un article soulignant les dangers de lécher ses balles de golf et la peste des Bruins, qui avait fait la manchette en séries avec ses coups de langue. Marchand avait contre-attaqué, et gagné la manche: «C'est drôle, venant d'une équipe exclue de la course aux séries depuis octobre.»

«Parfois, on va dépasser la limite. On a eu une situation où on a dépassé la limite du respect. On se regarde dans le miroir et on repense à notre façon d'utiliser les réseaux sociaux. Je ne suis pas quelqu'un qui aime critiquer un joueur d'une autre équipe. Ce n'est pas notre style. En rétrospective, on n'aurait peut-être pas dû faire ça.»