Jean-Jacques Daigneault espérait une prolongation de contrat avec le Canadien au cours de la dernière saison, mais cette offre n'est jamais arrivée.

Au bout du compte, Daigneault, qui a été congédié par le club montréalais la semaine dernière, a passé la saison en sentant un peu le tapis lui glisser sous les pieds.

«C'était ma dernière année de contrat, et je savais où ça s'en allait, a-t-il confié en entrevue téléphonique avec La Presse. J'espérais pouvoir rester, j'aurais voulu passer 10 ans avec l'équipe, mais ce n'est pas arrivé.»

Daigneault, qui était entraîneur adjoint avec le Canadien depuis 2012, a commencé à avoir des doutes sur son avenir avec l'équipe il y a un an, après avoir discuté avec le directeur général Marc Bergevin et l'entraîneur-chef Claude Julien, à la suite de l'élimination de l'équipe au premier tour des séries éliminatoires face aux Rangers de New York.

«Suite à mes conversations avec Marc et Claude, je savais dans quelle direction ça s'en allait, a-t-il ajouté. Cette saison, pour moi, ce fut très difficile. Ce fut extrêmement difficile, surtout lors des 20 ou 25 derniers matchs. En plus, à cause de la situation du club, disons que ce fut un peu astreignant.

«Marc [Bergevin] m'avait dit qu'on allait se parler après les Fêtes, mais cette conversation-là n'est jamais arrivée. Peut-être qu'il a juste oublié, je ne sais pas. Alors c'est sûr que mon avenir avec le club était nébuleux, mais quand on est coach dans cette ligue, on essaie de ne pas penser à ça, parce qu'on a un travail à faire. Ce n'est pas un métier pour les sensibles...»

Sans compter que Daigneault faisait partie de l'administration précédente, celle de l'entraîneur-chef Michel Therrien, congédié en février 2017. Autrement dit, il n'était pas le choix de l'entraîneur actuel. «Absolument. Mais ça, c'est des choses qui arrivent. On voit des situations comme celle-là un peu partout dans la ligue», ajoute-t-il.

«Naufrage collectif»

Les lacunes défensives du club ont aussi été un chaud sujet de discussion cette saison, et Daigneault, à titre de responsable de la défense montréalaise, allait assurément être montré du doigt tôt ou tard. Mais il insiste pour parler d'un «naufrage collectif» quand vient le temps d'expliquer les piètres résultats du Canadien cette saison, et il refuse de croire que les performances du club en désavantage numérique ont eu un impact direct sur ce qui est arrivé.

Le Canadien, rappelons-le, a conclu 2017-2018 au 30e rang de la LNH en désavantage numérique, avec un taux de réussite de 74,1%.

«Le jeu en désavantage numérique, c'est seulement un des aspects du naufrage, répond-il. C'est pas pour ça que le club a raté les séries. Regardez le Lightning, qui a fini la saison au 28e rang en désavantage numérique, et qui est rendu en deuxième ronde... On peut toujours blâmer quelqu'un en citant des statistiques.»

«Ceux qui connaissent le hockey n'ont pas besoin qu'on leur explique. Pendant les 20 derniers matchs de la saison, on a eu le mandat de faire jouer nos jeunes de la Ligue américaine. En plus, on avait perdu Pacioretty, Weber, Plekanec qui avait été échangé à Toronto... C'est sûr que nos chiffres en désavantage numérique allaient chuter.»

Daigneault estime maintenant qu'il est temps de passer à autre chose, mais il ne veut pas quitter le monde du hockey pour autant. En fait, il espère un retour assez rapide dans la Ligue nationale à titre d'adjoint, ou encore un poste d'entraîneur-chef au hockey junior ou dans la Ligue américaine.

En attendant de connaître la suite, il insiste pour dire qu'il ne conserve aucune forme d'amertume envers le Canadien.

«Il n'y a personne chez le Canadien qui peut être content de la saison qu'on a eue, a-t-il ajouté. Shea [Weber] m'a appelé l'autre jour, il ne se sent pas bien dans tout ça. Et puis moi, de vivre un congédiement comme ça, c'est une première. Mais je ne blâme personne. Je sais que je vais rebondir.»