Lorsqu'il regarde vers le banc des joueurs, le capitaine Blake Wheeler, des Jets de Winnipeg, voit beaucoup de choses.

Il y a l'acharnement de Mark Scheifele, le tir ultra-précis de Patrik Laine et les talents de fabricant de jeu de Nikolaj Ehlers. Josh Morrissey, Jacob Trouba et Tyler Myers composent une partie d'une solide brigade défensive pendant que le gardien Connor Hellebuyck est sorti de l'ombre au point d'avoir été nommé parmi les trois finalistes pour l'obtention du trophée Vézina.

Puis, il y a Dustin Byfuglien.

«Il est le grand stabilisateur», a résumé Wheeler à la suite de la victoire de 7-4 contre les Predators de Nashville qui permettait aux Jets de prendre une avance de 2-1 dans leur série de deuxième tour mardi.

«Il n'y a personne comme lui.»

Byfuglien était partout pour les Jets lors du troisième match, tout particulièrement après une peu mémorable première période après laquelle son équipe accusait un recul de 3-0.

Le défenseur de six pieds, cinq pouces et 260 livres a marqué deux buts, en plus d'en préparer un autre. Il a navigué dans les trois zones à sa guise et mené la charge physique des Jets face à un adversaire qui n'avait pas de réponse.

Il a inscrit le deuxième de trois buts dans un spectaculaire intervalle de deux minutes et 51 secondes tôt en deuxième période - qui a clairement annoncé que la remontée était commencée - avant de donner l'avance 4-3 aux Jets et d'entamer le troisième vingt, dans une atmosphère électrisante au Bell MTS Place.

«Il peut laisser sa marque dans un match de toutes les façons imaginables, a déclaré l'entraîneur-chef Paul Maurice. Il peut jouer en défensive, il peut être très robuste et personne ne veut jeter les gants contre lui.

«Et il y a le côté offensif; c'est un tir parfait, des mains rapides, et toutes les autres choses qu'il peut accomplir à l'attaque.»

Byfuglien peut aussi danser, comme il l'a démontré en enlevant l'un de ses gants et y allant d'une routine inattendue après son deuxième but du match mardi.

«C'est bien de le voir s'exciter un peu. Ce n'est pas facile de lui arracher un sourire», a lancé Wheeler au sujet de son coéquipier réputé pour ses expressions de marbre.

«Je ne sais pas d'où de telles façons de faire viennent», a déclaré Byfuglien, rare sourire aux lèvres, lorsqu'il a été questionné au sujet de sa manifestation de joie.

Ce que les Jets savent, c'est à quel point Byfuglien est essentiel aux succès de l'équipe, à la veille du quatrième match jeudi contre les Predators.

«Le fait de l'avoir au sein de notre formation nous procure un avantage, peu importe qui nous affrontons, a renchéri Wheeler. Il a été tout simplement dominant. Vous ne pouvez pas l'arrêter.»

Au fil des huit premiers matchs éliminatoires, Byfuglien s'est montré irrésistible. Jusqu'à maintenant, il a amassé trois buts et sept mentions d'aide et sa moyenne de points par match s'élève à 0,71 en carrière, alors qu'elle se chiffre à 0,60 en saison régulière.

Sa performance de trois points mardi a été la meilleure de sa carrière depuis une récolte de quatre points lors du cinquième match de la série finale de 2010 alors qu'il portait les couleurs des Blackhawks de Chicago.

Lors du troisième match, Byfuglien a joué davantage le rôle de patrouilleur que de défenseur. On l'a souvent vu profondément en zone des Predators, ou encore à l'affût d'un adversaire qu'il pourrait frapper avec vigueur. L'ailier Viktor Arvidsson a évité de justesse une mise en échec, en troisième période, qui rappelait celles de l'ancien défenseur vedette Scott Stevens.

Toutefois, les choses n'allaient pas nécessairement bien pour Byfuglien en début de saison, surtout au chapitre des statistiques.

Il a notamment connu une séquence de 33 matchs sans marquer un seul but, une série qui remontait à mars 2017 et qui s'est terminée au début du mois de janvier.

Malgré toute la frustration que Byfuglien a pu ressentir, son entraîneur voyait une amélioration dans le jeu d'ensemble de son défenseur format géant.

«Les buts vont attirer les caméras en sa direction, mais il a connu une longue période de temps en première moitié de saison pendant laquelle il a été vraiment, vraiment bon», a analysé Maurice.

«Il ne marquait pas, il y avait des doutes sur le niveau de son jeu, mais c'était à point. Il a bâti son jeu cette année. Maintenant, il excelle des deux côtés. Il fait les bonnes lectures et il maîtrise vraiment bien le jeu défensif.»

Homme de peu de mots, Byfuglien donne l'exemple dans cette ville folle de hockey, qui commence à caresser un rêve.

«C'est seulement une question de se présenter à l'aréna, de jouer avec ardeur, de faire mon travail du mieux possible. Souhaitons que les gars puissent suivre et en soutirer de l'énergie.»

Ça semble avoir été le cas lors du troisième match.