La direction du Canadien a promis que des changements allaient survenir à l'intérieur de son organisation, mais à Laval, Sylvain Lefebvre et Larry Carrière entrevoient avec optimisme leur avenir immédiat.

Les deux hommes, respectivement entraîneur-chef et directeur général du Rocket de la Ligue américaine, ont tracé le bilan du club-école du Canadien, hier midi, au lendemain d'une défaite, une autre, lors du dernier match de la saison, à Toronto.

Le club de Laval aura connu une saison aussi décevante que celle du club qui patine au Centre Bell. La défaite de samedi soir a forcé le Rocket à conclure le calendrier avec une récolte de seulement 58 points en 76 matchs. L'équipe a ainsi terminé sa saison au 30e et dernier rang de la Ligue américaine.

«On a connu des creux de vague et on a appris énormément, a expliqué Lefebvre calmement. Quand il y a de l'adversité comme ça, tu dois apprendre. Ça vaut pour les joueurs, mais aussi pour tout le personnel qui est ici. Alors on a appris beaucoup. J'ai grandi dans tout ça.»

«On est très déçus des résultats, mais les gars ont travaillé. Nos résultats, ça ne met pas en évidence les efforts, tout le travail qui a été accompli. Il y a du positif, des joueurs qui ont progressé, qui ont eu droit à des rappels à Montréal. Il y a quand même de bonnes choses à tirer de notre saison.»

Lefebvre, qui a encore une année de contrat à écouler à titre d'entraîneur-chef du Rocket, n'a pas voulu confirmer s'il allait ou non rencontrer la direction du Canadien au cours des prochains jours pour discuter de son avenir à la tête du club, lui qui vient de boucler une sixième saison avec le club-école.

En fait, il s'est déclaré confiant quant à son avenir à la barre du Rocket.

«Je suis confiant, non seulement en mon avenir, mais aussi en rapport avec ce que je suis capable de faire, a-t-il répondu. Je pense que je peux avoir une bonne relation avec les joueurs. En tant qu'ancien joueur moi-même, je suis passé par où ils passent. Je n'ai pas été repêché, j'ai dû travailler plus fort que d'autres et j'ai réussi à faire carrière quand même.

«La pression, j'en avais quand j'étais jeune; quand j'ai commencé ma carrière chez les professionnels, j'avais trois jeunes enfants à la maison et il fallait que je mette de la nourriture sur la table. Ça, c'était de la pression. Je suis dans une situation très différente maintenant. »

Larry Carrière, le DG du club, a répété qu'il ne savait pas lui non plus à quoi s'attendre par rapport à son statut en vue de la prochaine saison.

«Notre saison vient de se terminer, c'est encore trop tôt, a-t-il répondu. C'est sûr qu'on n'a pas eu les résultats qu'on voulait. Mais il y a eu du positif. Nos jeunes joueurs ont été rappelés par le Canadien, nos vétérans aussi. Ça leur a donné de l'expérience. Nos entraîneurs ont fait du très bon travail ici. On aura des rencontres pour améliorer l'équipe. Ça n'a pas été facile, on a eu environ 51 joueurs en tout qui ont joué ici cette saison, mais on a fait de notre mieux.»

«Un gros trou»

Lefebvre a insisté pour dire que les blessures «en haut», chez le Canadien, ont fini par avoir son groupe à l'usure. «Les rappels [du Canadien], ça a fait un gros trou... Personne ne prévoyait ça. On a peut-être manqué un peu de caractère pour se sortir de nos creux de vague. C'est difficile d'avoir une grosse saison quand tu as autant de rappels qui surviennent.»

Avant de partir pour l'été qui s'en vient, Lefebvre a exprimé son souhait d'être de retour derrière le banc du Rocket la saison prochaine.

«J'étais assistant avec l'Avalanche au Colorado et j'ai décidé de venir ici parce que j'aime ce que je fais, parce que je suis content d'être ici, a-t-il plaidé. Je suis très heureux d'être ici et je veux revenir avec l'équipe. Des fois, ce n'est pas facile. Mais je ne peux pas demander mieux.»

Photo Robert Skinner, La Presse

Larry Carrière, directeur général du Rocket de Laval