Michael McCarron estime qu'il est capable de camper un rôle de joueur régulier dans la Ligue nationale de hockey. Reste à voir si la direction du Canadien est du même avis.

Le gros attaquant se prépare à conclure sa saison 2017-2018 en disputant les deux derniers matchs à l'horaire du Rocket de Laval, dans la Ligue américaine, au cours de la fin de semaine. Ensuite, ce sera l'heure des décisions, alors qu'il n'a pas de contrat en vue de la prochaine saison et pourrait devenir joueur autonome avec restriction.

«Chaque été est important, et l'été qui s'en vient le sera aussi, a expliqué McCarron, hier, à la Place Bell de Laval. Je ne sais pas ce qui va arriver au juste, ce sera au Canadien de décider. Il n'y a pas vraiment eu de discussions à propos d'un nouveau contrat. Je veux faire partie de l'équipe et je veux savoir où l'équipe me voit, où je cadre dans l'équation.»

C'est ce dernier bout de phrase qui n'est pas si facile à déterminer, dans le cas de McCarron. Premier choix du Canadien lors du repêchage de 2013, le joueur de 23 ans, après trois saisons dans l'organisation montréalaise, n'a toujours pas réussi à faire sa place au Centre Bell.

Dur coup

Après avoir pris part à 31 matchs du Canadien en 2016-2017, il a dû se contenter de 18 matchs cette saison, récoltant seulement une aide.

Son renvoi dans la Ligue américaine à la fin de septembre, alors qu'il estimait pouvoir devenir un membre du Canadien à temps plein, a été pour lui un coup assez dur à encaisser.

«Je crois à 100% être un joueur de la LNH, et je le croyais aussi il y a un an, déclare-t-il. Je pensais que j'allais être un joueur de la LNH cette saison. Oui, j'ai connu un camp difficile, et je sais que je vais devoir connaître un meilleur camp la prochaine fois. Je ne suis pas trop inquiet parce que j'estime avoir ma place dans cette ligue.»

Sylvain Lefebvre, l'entraîneur-chef du Rocket à Laval, reconnaît qu'il a eu à travailler sur la confiance en soi de McCarron, au moment où ce dernier est apparu dans le vestiaire du Rocket en septembre.

«Il a fallu que je l'aide un peu à se relever, raconte le coach. Cette année, il s'attendait à évoluer dans la Ligue nationale. Ça a été une grosse déception pour lui. Dans les années passées, le retour dans la Ligue américaine, ça faisait partie de son cheminement. Mais cette fois, il s'attendait à rester [avec le Canadien]. Ça a été un dur coup pour lui.»

Quand on lui demande s'il ne commence pas à se faire un peu tard pour McCarron, Lefebvre hésite.

«À un certain moment, le jeune, il faut qu'il débloque de lui-même. Michael, il s'est amélioré lors des dernières années, mais il y a des choses sur lesquelles il doit travailler. L'été qui s'en vient, ça va être un gros été, dans son cas. Ça n'a pas été une saison facile pour lui...

«Nous, on a un travail à faire, on va lui dire sur quoi il doit se concentrer lors de notre meeting de fin de saison. Mais on ne peut pas non plus le prendre par la main. Il a sa part de responsabilités là-dedans.»

Ballottage

Autre élément qui vient encore compliquer ce dossier: à partir de la saison prochaine, le Canadien ne pourra plus renvoyer McCarron dans la Ligue américaine comme il le veut. Il devra d'abord le faire passer par le ballottage. À cet égard, il est permis de croire qu'un ancien choix de premier tour de 6 pieds 6 et 230 livres n'aurait pas de mal à obtenir une deuxième chance ailleurs.

La direction du Canadien fera face à de nombreuses décisions au cours des prochaines semaines, et il est déjà évident que le nom de McCarron figure sur cette très longue liste.

En attendant, le principal intéressé comprend ce qu'il a à faire.

«Améliorer certains aspects de mon jeu, comme ma vitesse, et devenir un joueur que les autres équipes ont du mal à contenir, a-t-il répondu. Je dois m'assurer d'être imposant sur la glace. Il ne faut pas que ce soit facile de jouer contre moi.»