Evgeni Malkin l'avait dit il y a deux moins, quelques minutes après que les Penguins de Pittsburgh eurent réussi un match spectaculaire face aux Sharks de San Jose, le 30 janvier, pour signer un neuvième gain en 12 rencontres.

«C'est comme si nous étions de retour en séries pour de bon», avait alors déclaré Malkin.

Même si ce n'était pas nécessairement risqué de prévoir que les Penguins, doubles champions de la Coupe Stanley, se tailleraient de nouveau une place en séries, la promesse de Malkin est survenue alors que l'équipe sortait à peine d'une période difficile où elle a oscillé entre des performances dignes de leur nom et des défaites lamentables.

«Comme nous avons beaucoup discuté cette saison, nous avons perdu quelques bons joueurs, mais nous demeurons une bonne équipe», a souligné l'attaquant russe.

Les Penguins n'ont cependant pas joué à la hauteur de leur talent durant la première moitié de la saison. Sidney Crosby a admis que les joueurs des Penguins avaient peut-être subi une amnésie sélective l'automne dernier lorsqu'ils ont amorcé la saison en tentant de devenir la première franchise depuis les 35 dernières années à remporter un troisième titre consécutif.

«Lorsque tu disputes plusieurs saisons avec des matchs importants comme ceux-ci, tu retournes au jeu et tu te rappelles des bons moments vécus en mai et en juin, lorsque tout était bien et que ton équipe était en feu, mais tu ne te rappelles pas nécessairement de tous les petits détails et des petites choses qui sont arrivées au cours de la saison précédente», a expliqué Crosby.

Le capitaine évolue dans la ligue depuis assez longtemps pour être en mesure de comprendre que toutes les équipes rencontrent leur lot de difficultés durant la saison. Ce groupe de joueurs, qui arrivait à peine à garder la tête hors de l'eau d'octobre à décembre, a semblé soudainement oublier comment gérer ce genre de situations.

«Chaque équipe passe au travers des épreuves au courant de la saison et parfois, ce n'est pas aussi frais dans la mémoire des joueurs que le souvenir de la victoire, a-t-il raconté. Je crois que ça nous a pris un certain moment pour nous ajuster.»

Les Penguins ont notamment dû se bâtir une nouvelle identité après les départs de Chris Kunitz, Marc-Andre Fleury, Nick Bonino, Trevor Daley et Matt Cullen, des pièces maîtresses au succès du club lors des deux dernières conquêtes du titre. Ils ont également dû composer avec les longues absences du défenseur Justin Schultz et des attaquants Patric Hornqvist et Bryan Rust, en raison des blessures.

À la barre de l'équipe, Mike Sullivan n'a toutefois pas cédé à la panique et a rappelé à ses joueurs que rien n'était inévitable, même une place en séries pour l'équipe avec la plus longue séquence active à ce chapitre dans la LNH. L'entraîneur-chef n'a pas tenu de discours enflammé implorant ses joueurs de redresser l'échine, parce qu'il n'en ressentait pas le besoin.

«Il n'y avait rien de plus à dire, a mentionné Bryan Rust. Tout le monde le savait. Nous nous sommes tous regardés dans le miroir et tout le monde a commencé à s'améliorer et à en donner un peu plus.»

Même si les joueurs s'entendent pour dire qu'il n'y a pas vraiment eu de moment qui leur a permis de sortir de leur torpeur, Patrick Hornqvist a souligné la victoire de 4-0 contre les Islanders de New York, le 5 janvier, comme étant le match où les Penguins ont commencé à voir la lumière au bout du tunnel.

«Depuis, je crois que nous avons joué du bon hockey», a reconnu Hornqvist.

Le fait que Crosby et Malkin eurent retrouvé leurs repères a certainement aidé à faire progresser le club.

Même si les Capitals de Washington ont été en mesure de s'emparer du titre de la section Métropolitaine pour une troisième année consécutive, les Penguins n'ont pas semblé particulièrement préoccupés. Les trois coupes Stanley à l'ère Crosby-Malkin sont survenues après que le club ait terminé deuxième de sa section.

Tout ce qui importe pour Malkin, c'est que le nom des Penguins se retrouve dans les discussions. Tout comme il l'a toujours été depuis son arrivée avec le club en 2007.

«Je vais toujours croire en mon équipe, a affirmé Malkin. J'ai toujours cru en ce groupe de joueurs. Je vois ces gars-là tous les jours et nous avons encore la soif de vaincre.»