Championnes de la saison régulière, les Canadiennes de Montréal retrouvent leurs partisans ce week-end pour la série demi-finale de la Coupe Clarkson contre le Thunder de Markham.

Le retour de plusieurs olympiennes a un peu modifié l'équilibre des forces dans la CWHL et les Canadiennes n'ont pas manqué d'en profiter elles aussi. La défenseure Lauriane Rougeau et l'attaquante américaine Hilary Knight se sont en effet jointes à l'équipe lors du dernier week-end de la saison régulière et elles seront appelées à jouer un rôle important en séries.

Rougeau, qui a joué la finale du tournoi olympique malgré une fracture du nez, avait prévu faire une pause au retour de PyeongChang. «C'est sûr que la défaite contre les Américaines a été dure à digérer et ça n'a pas été facile de composer avec toutes les émotions des dernières semaines», a-t-elle raconté, mercredi, en entrevue.

«Je ne pensais revenir avec les Canadiennes que la saison prochaine, mais c'est Caroline Ouellette qui a commencé à m'envoyer des messages me disant que ça leur donnerait un bon coup de main si j'étais là pour les séries. Et on ne dit pas non à Caroline Ouellette! D'autant plus qu'elle m'a dit que ce serait probablement sa dernière saison et qu'il s'agit peut-être de ma dernière chance de jouer avec elle.»

Rougeau avoue aussi que ce retour rapide sur la glace lui permet d'oublier un peu la déception des Jeux. «Je commençais à tourner en rond dans mon salon et ça m'a fait du bien de retrouver les filles des Canadiennes, comme une façon de passer à autre chose.»

Elle a pris part aux deux derniers matchs de la saison régulière, disputés à guichets fermés devant un public enthousiaste. Ce week-end, contre le Thunder, elle fera face à trois équipières de l'équipe olympique canadienne, les défenseures Laura Fortino et Jocelyne Larocque ainsi que l'attaquante Laura Stacey.

«Ce ne sera pas facile, a-t-elle insisté. Elles ont une équipe de "cols bleus", avec des joueuses qui travaillent sans relâche. Tous les matchs entre nous sont très physiques et il va falloir être prêtes à ça. Au hockey, le talent est important, mais il ne t'amène qu'à un certain point; après ça, c'est le travail qui fait la différence entre la victoire et la défaite.»

À l'heure des choix

À 27 ans, avec deux participations aux Jeux derrière elle, Rougeau se retrouve de nouveau au début d'un cycle olympique. «Je suis encore jeune et j'aimerais aller aux Jeux de 2022, mais je vais y aller une année à la fois pour l'instant.»

«Il y a quatre ans, en revenant de Sotchi, j'avais décidé de retourner aux études et j'ai fait une maîtrise en gestion du sport à l'Université d'Ottawa [elle est aussi diplômée de l'Université Cornell]. Là, je ne sais pas encore si je vais encore étudier ou si je vais aller sur le marché du travail.»

Chose certaine, Rougeau entend continuer de travailler au développement du hockey féminin. «J'ai la chance d'avoir un soutien financier avec le programme de l'équipe nationale, mais la plupart de mes coéquipières des Canadiennes doivent travailler pour gagner leur vie. Nous avons accompli de grands pas depuis quelques années, mais il y a encore beaucoup à faire.»

Photo Nathan Denette, Archives La Presse canadienne

À l'instar de sa compatriote Rebecca Johnston (6), la Montréalaise Lauriane Rougeau (5) a eu beaucoup de difficulté à digérer la défaite contre les Américaines en finale du tournoi olympique, qui s'est déroulé le mois dernier à PyeongChang.