Le passage de Brandon Davidson à Montréal s'est terminé en queue de poisson.

Il a bien connu quelques matchs encourageants à la fin de la dernière saison, après être arrivé d'Edmonton dans l'échange avec David Desharnais. Puis cette saison, plus rien. Davidson s'était éteint.

Claude Julien l'a bien défendu à maintes reprises. L'entraîneur soutenait que certains joueurs pouvaient être bien meilleurs qu'ils ne démontraient, Davidson faisait partie du lot. Mais plus les matchs passaient, plus Davidson disparaissait.

Jusqu'à ce qu'il soit réclamé au ballottage par les Oilers d'Edmonton, après avoir été laissé de côté 14 fois en 27 matchs. Au moment de quitter le Canadien, il avait passé quatre matchs de suite dans les gradins. Marc Bergevin avait pris sa décision.

«Le problème était ma confiance, a raconté le sympathique défenseur, tout récemment acquis par les Islanders de New York. Je n'arrivais plus à créer ma confiance. C'était un problème constant pour moi à Montréal. Je devais prendre un pas de recul et comprendre la situation dans laquelle j'étais: je devais faire mieux ou je ne jouerais plus dans la LNH. J'ai dû réapprendre à me faire confiance. C'est un long processus, mais qui démontre mon caractère.»

Davidson raconte qu'il a dû se concentrer sur son jeu, sur lui-même, une fois à Edmonton. Ses jours à Montréal lui avaient laissé un goût amer: il jouait mal, et c'était entièrement de sa faute, juge-t-il. Il devait se retrouver, un match à la fois.

Davidson ignore ce qui lui est arrivé à Montréal. Il explique que certaines équipes siéent mieux à certains joueurs que d'autres, tout simplement. Y avait-il aussi la pression de devoir jouer devant un public qui s'était fait promettre «une meilleure défense que l'an dernier»?

«Marc avait toutes les raisons de dire ça, insiste Davidson. Quand on regardait les joueurs en place, il avait raison. On aurait dû être bien meilleurs que nous l'avons été. Ç'a n'a pas fonctionné pour je ne sais trop quelle raison. Je n'inspirais pas la confiance. Il n'y avait pas beaucoup de bon hockey qui se jouait. C'était la faute des joueurs et on aurait dû être meilleurs.»

Du ballottage à un choix de troisième tour

À Edmonton aussi il a été écarté de l'équation un long moment. Il a été laissé de côté 9 matchs sur 11 en janvier. Puis à son retour, il a marqué deux buts et n'a plus jamais quitté la formation des Oilers. Jusqu'à ce qu'il soit échangé aux Islanders contre un choix de troisième tour.

Une prise de valeur qui a laissé Marc Bergevin de glace lors de son bilan de date limite des transactions: «Offre et demande. En décembre le prix n'était pas là, mais il était là à la date limite des transactions.»

«Quand Edmonton m'a réclamé, j'étais familier avec l'équipe, a expliqué Davidson. J'ai pu me rebâtir, refaire mes fondations et jouer du bon hockey. C'est pour cette raison que les Islanders sont venus me chercher. Ç'a été difficile, mais j'ai aimé le voyage. Je dois tirer du positif de tout ça. Je suis heureux de finir à Long Island en lutte pour les séries.»

Davidson parle avec fierté d'un parcours qui l'a fait passer de paria à joueur convoité en quelques mois. Son récit est ponctué de ces mots: «ç'a été difficile». Difficile de s'habituer à de nouvelles villes, de nouveaux coéquipiers, de nouveaux systèmes de jeu. Son premier match avec les Islanders, face au Canadien, s'est plutôt bien passé sans toutefois emballer son entraîneur Doug Weight.

Davidson sait trop bien que le travail ne fait que commencer, encore une fois. Un joueur comme lui, autonome à la fin de la saison, ne sait jamais ce que l'avenir lui réserve. À court terme, il espère montrer à ses nouveaux patrons qu'à 26 ans, il est prêt pour un rôle régulier dans la LNH.

«Je veux m'assurer qu'ils vont me garder pour la prochaine saison. Je pense aux séries et à faire de mon mieux. C'est un autre test, je me sens prêt pour l'affronter.»