La journée est toujours attendue avec fébrilité parmi la confrérie des journalistes. Les joueurs, surtout ceux dont le statut est nébuleux, voudraient voir les aiguilles de leurs horloges et de leur montre tourner aussi vite que possible jusqu'à l'heure H afin d'être fixés une fois pour toutes.

Ce sera encore le cas cette année avec la journée du lundi 26 février, dernière où il sera possible de transiger dans la Ligue nationale de hockey.

Marc Bergevin et le Canadien de Montréal sont au coeur de beaucoup de rumeurs, comme il faut s'y attendre. Toutefois, le mystère le plus complet entoure les intentions potentielles du directeur général du Tricolore.

En principe, Bergevin se trouve dans la position de vendeur face à ses collègues. Mais deux questions se posent. D'abord, a-t-il vraiment les actifs nécessaires pour vendre et donner immédiatement une nouvelle allure à son équipe en prévision de la prochaine saison ? Ensuite, veut-il vraiment vendre ?

La deuxième question est plus importante que la première car elle dictera le plan d'action de Bergevin. Or, quand on regarde sa feuille de route depuis son entrée en scène à Montréal, Bergevin ne fait pas nécessairement partie de la famille des directeurs généraux qui aiment bouleverser les assises de la LNH à la date limite des transactions.

Ses deux principaux coups d'éclat à ce stade de la saison ont été les acquisitions de Tomas Vanek, en 2014, et du défenseur Jeff Petry, un an plus tard.

Il y a deux ans, Bergevin s'était fait très discret alors que son équipe traversait une saison semblable à celle qu'elle vit cette année. Il n'avait effectué que deux transactions, dont celle qui lui avait permis d'obtenir les services de Phillip Danault pour Dale Weise et Tomas Fleischmann. Un bon coup.

Dans l'autre, il avait cédé Devante Smith-Pelly au New Jersey pour Stefan Matteau, qui n'a fait que passer. Rien pour écrire à sa mère.

Bergevin n'est pas à court d'actifs s'il veut continuer de bouger en vue d'une mini-reconstruction dès maintenant. Dimanche, il a échangé Tomas Plekanec aux Maple Leafs de Toronto. Ce dernier n'avait pas joué samedi soir contre le Lightning de Tampa Bay, par mesure de précaution, justement parce qu'il y avait de l'intérêt pour lui. Le Tchèque de 35 ans pourra réclamer son autonomie cet été.

Les dernières heures du capitaine ?

La liste d'actifs de Marc Bergevin inclut aussi Max Pacioretty. Le capitaine du Canadien connaît une saison de misère mais sa valeur ne peut être inférieure à celle de Rick Nash, pour lequel les Rangers de New York ont obtenu des Bruins de Boston trois joueurs, un choix de premier tour en 2018 et un autre choix en 2019, dimanche.

Pacioretty est plus jeune que Nash, il touche un salaire nettement moins élevé, ne sera pas joueur autonome avant la fin de la saison 2018-2019 et affiche des statistiques nettement supérieures à celles de Nash si l'on recule au début de 2012-2013.

Bien qu'il répète ad nauseam aux journalistes qu'il veut demeurer à Montréal, des rumeurs laissent croire que Pacioretty voudrait partir.

Ce qui semble sûr, c'est qu'un changement de décor pourrait lui être salutaire. Samedi soir, dans le revers aux mains du Lightning, il a marqué un premier but et connu un premier match de deux points depuis le 25 janvier. On parle d'une disette d'un mois pour celui qui est vu comme le pilier offensif de l'équipe.

Toutefois, il s'est fait chahuter en prolongation lorsqu'il s'est présenté seul devant Andrei Vasilevskiy sans même décocher un tir. On ignore s'il s'agit d'une coïncidence, mais Pacioretty n'a pas été envoyé dans la mêlée lors de la fusillade, Claude Julien lui préférant Charles Hudon à titre de troisième tireur.

Plusieurs autres noms ont circulé, comme ceux d'Alex Galchenyuk, du défenseur Jordie Benn et du gardien Antti Niemi, qui se débrouille bien depuis qu'il a renoué avec Stéphane Waite.

Si jamais Galchenyuk quitte Montréal, il y a plus de chances que le troc se fasse autour du repêchage.

Benn pourrait intéresser un directeur général au même titre qu'il a intéressé Bergevin il y a un an, c'est-à-dire avec l'intention d'ajouter de l'expérience et de la profondeur à la ligne bleue.

Benn ne sera jamais un candidat au trophée Norris, mais il est un solide coéquipier qui ne viendra pas bouleverser la chimie d'une équipe qui a besoin de demeurer unie durant le sprint final et pendant les séries éliminatoires.

Quant à Niemi, le Canadien n'est pas dans une position idéale pour l'échanger lundi car Carey Price est sur le carreau et on ignore quand il sera de retour.

Par ailleurs, qui nous dit que Charlie Lindgren n'est pas le gardien que le Canadien pourrait laisser aller, plutôt que Niemi, pour obtenir des actifs de plus grande valeur ?

Lindgren a toujours fait belle impression lors de ses brefs passages à Montréal. Il est jeune, il vient de signer un contrat de trois ans qui va lui rapporter 750 000 $ par saison et il a le potentiel pour devenir un numéro un. Voilà des atouts qui pourraient plaire à certaines équipes qui veulent s'améliorer devant le filet.

Jusqu'à 15 h lundi, le sort de tous ces joueurs est dans les mains de Marc Bergevin et de ses confrères directeurs généraux de la LNH. D'ici là, tout le reste demeure de la spéculation.