Le Canadien connaît une saison de misère au cercle des mises en jeu, et un ancien joueur estime qu'il aurait pu aider l'équipe à trouver des solutions à ce chapitre.

Marc Bureau, qui a joué pour le Canadien pendant trois saisons, de 1995 à 1998, a proposé ses services au directeur général Marc Bergevin en début de saison. Bureau, autrefois un joueur de centre émérite au chapitre des mises en jeu, estime que la formation montréalaise aurait intérêt à embaucher un entraîneur comme lui, spécialisé de cet aspect du jeu.

Mais la direction du Canadien n'a pas donné suite à cette proposition.

«J'ai été en contact avec Marc [Bergevin] en début de saison, on se connaît, j'ai joué avec lui à Tampa Bay, a expliqué Bureau hier à La Presse. J'ai beaucoup regardé les matchs du Canadien la saison dernière et je me disais que l'équipe pourrait bénéficier d'un entraîneur spécialisé pour aider les joueurs aux cercles des mises en jeu cette saison. Marc [Bergevin] n'a pas donné suite à ma proposition cet automne; l'équipe commençait à aller mal, et j'imagine qu'il avait d'autres chats à fouetter.»

Marc Bureau, qui travaille aussi comme consultant avec les Huskies de Rouyn-Noranda, n'exagère pas quand il affirme que le Canadien connaît des ratés au cercle des mises en jeu. En fait, l'équipe est parmi les pires formations de la LNH à cet égard.

Avant les matchs d'hier soir, le Canadien arrivait au 28e rang des clubs du circuit au chapitre des mises en jeu, avec un taux de réussite de seulement 47,7%. En guise de comparaison, les Stars de Dallas, installés au sommet de ce classement, remportent 53,3% de leurs mises en jeu.

«Au football, il y a maintenant des entraîneurs pour chacune des positions, ajoute Marc Bureau. Au hockey, ce n'est pas encore spécialisé comme ça, mais ça change. À Chicago, les Blackhawks ont engagé Yanic Perreault pour aider les joueurs aux mises en jeu. Ce n'est pas que le Canadien a de mauvais centres, mais ils n'ont probablement jamais eu quelqu'un pour leur enseigner la bonne manière de procéder au cercle des mises en jeu.»

«Un élément crucial du jeu»

Marc Bureau, qui a naguère enseigné l'art de la mise en jeu avec beaucoup de succès à Patrice Bergeron dans les rangs juniors à Acadie-Bathurst, rappelle que vers la fin de sa carrière, les Flyers de Philadelphie l'avaient embauché, en 1998-1999, principalement en raison de ses succès dans cet aspect du jeu.

«Enseigner les mises en jeu, ce n'est pas seulement aller sur la glace avec un seau et laisser tomber des rondelles devant deux gars; ça va plus loin que ça, tient-il à dire. Je ne veux pas prendre la place de personne chez le Canadien, mais je pourrais aider.»

Marc Bureau estime par ailleurs que les équipes de la LNH, de plus en plus au fait des statistiques avancées, vont se mettre à engager des entraîneurs spécialisés dans un avenir rapproché.

«Dans le hockey d'aujourd'hui, avec l'importance de la possession de la rondelle, les mises en jeu, c'est devenu un élément crucial du jeu, ajoute-t-il. Les gars du Lightning de Tampa Bay ne sont pas si bons aux mises en jeu, mais ils ont des joueurs tellement rapides qui peuvent aller chercher la rondelle quand même. Ce n'est pas tout le monde qui peut faire ça. Quand tu perds ta mise en jeu en avantage numérique, tu perds 25 secondes à aller récupérer la rondelle dans le fond de ton territoire. Ce sont des détails importants.»

Photo archives La Presse

Marc Bureau a joué pour le Canadien pendant trois saisons, de 1995 à 1998.