«Il y a plusieurs nouveaux visages, c'est le propre d'une reconstruction, mais ceux qui sont revenus, ils ont pris ça personnel la saison dernière. Ils sont revenus motivés pour prouver que l'on peut être meilleurs.»

C'est ainsi que l'entraîneur Jared Bednar a expliqué le nouvel optimisme qui règne chez l'Avalanche du Colorado. Il faut dire que la dernière saison a été misérable.

À quel point misérable? En termes de points, l'Avalanche a connu en 2016-2017 la pire saison depuis... les Thrashers d'Atlanta de 1999-2000. À la décharge des Thrashers, c'était quand même leur saison recrue.

«Pour les joueurs encore ici, c'est notre motivation, a expliqué le capitaine de l'Avalanche Gabriel Landeskog. C'était difficile de ne pas le prendre personnel. De ne pas aller à la maison et de se demander si tu es vraiment à ta place dans la LNH. Tu te mets à te poser plein de questions comme ça.»

Cette saison, l'Avalanche va beaucoup mieux. L'équipe se retrouve à quatre points d'une place en séries et elle a même réussi une séquence de 10 victoires pour lancer la nouvelle année. Ça s'est calmé depuis, mais pour le gardien Jonathan Bernier, l'échange de Matt Duchene n'est pas étranger à la nouvelle ambiance dans le vestiaire. 

«Tout le monde savait que ça s'en venait. Ça a fait du bien dans le vestiaire de passer à autre chose. Des fois, dans des villes comme Montréal ou Toronto, la pression devient trop grosse et on doit faire une transaction rapidement. Ici, Joe Sakic a pu attendre et faire une bonne affaire.»

Girard et les autres

La bonne affaire, c'est notamment Samuel Girard, défenseur de 19 ans obtenu justement dans la transaction de Duchene.

«Il apprend encore à trouver le bon moment pour créer de l'attaque, a dit Landeskog. Il est agréable à regarder, on dirait qu'il peut créer des occasions subitement. Ça marche parfois, mais pour lui, c'est de savoir quand utiliser sa vitesse et quand faire un jeu simple. Il n'y a aucune limite à son potentiel. Il est agréable à regarder et à côtoyer. Il reçoit aussi de l'aide des vétérans qui lui donnent des conseils.»

Alex Kerfoot aussi impressionne beaucoup à sa première saison dans la LNH. Puis, il y a les jeunes Mikko Rantanen, Nikita Zadorov, Tyson Jost et JT Compher qui font tranquillement leur place. 

Il est intéressant de constater que l'Avalanche d'aujourd'hui s'est reconstruit de trois manières différentes.

Certains joueurs ont été repêchés, comme Rantanen et Jost. Kerfoot était joueur autonome après ses années universitaires. Puis certains autres comme Zadorov et Compher sont le résultat de la méga-transaction qui a envoyé Ryan O'Reilly aux Sabres.

«On prend un chemin plus jeune. On a eu mal sur le coup avec le départ de Ryan O'Reilly, mais on comprend cette année ce que les jeunes peuvent nous apporter. Il y a aussi Kerfoot, Jost, Girard. Ce sont de bons jeunes, de bonnes personnes, et on veut bâtir notre équipe autour d'eux.»

Landeskog parle avec éloquence de la saison dernière, du processus de reconstruction que l'équipe a entrepris. Tout au long de ce pénible exercice, le capitaine n'a jamais perdu la foi en l'équipe de direction.

«Il n'y a plus beaucoup de joueurs qui étaient là à l'époque de Patrick Roy. Soudainement, c'est un nouveau vestiaire. Je vois le vent tourner, comme groupe on doit continuer à grandir ensemble. On doit penser à long terme ensemble pour connaître du succès.»

Bref, tout pour ne pas revivre la saison de misère 2016-2017. «C'était tellement difficile. Si tu as dit l'inverse, tu as menti.»