Charles Hudon a été le meilleur joueur du Canadien de Montréal jeudi soir contre les Hurricanes de la Caroline. Mais le jeune attaquant originaire d'Alma était incapable de sourire dans le vestiaire de l'équipe après la défaite de 6-5, et ce n'était pas seulement à cause du score final.

Hudon a fait son mea culpa sur le filet victorieux de Justin Williams, inscrit seulement dix secondes après que Max Pacioretty eut créé l'égalité en milieu de troisième période lors d'une supériorité numérique.

«C'est de ma faute, le dernier but, a-t-il déclaré la voix basse. J'aurais dû être plus responsable, j'aurais dû rester plus dans le centre, et c'est mon joueur qui a marqué. C'est vraiment frustrant. Je prends le blâme pour le dernier but.»

En se pointant du doigt de la sorte, Hudon a lui-même relégué à l'arrière-plan sa deuxième soirée de trois points dans la LNH. Ses deux buts ont été les points de départ de deux remontées de deux buts du Canadien.

Il a testé Cam Ward en six occasions, distribué trois mises en échec et gagné huit de ses 14 mises en jeu.

Tout en identifiant la faute de Hudon, l'entraîneur-chef Claude Julien avait de bonnes choses à dire de son jeune attaquant.

«Hudon est un joueur de caractère, un bon joueur. Il ne s'est pas bien positionné sur le but gagnant, il l'a réalisé tout de suite. Il nous a donné deux buts et il a connu un bon match. Charles est un bon joueur et il s'en va dans la bonne direction», a déclaré Julien.

La défaillance de Hudon sur ce jeu spécifique n'a pas été la seule du Canadien. De nombreux joueurs ont connu une soirée difficile et Julien l'a répété à plusieurs reprises lors de son point de presse d'après-match.

Julien n'a nommé personne, mais il aurait pu parler du trio de Jonathan Drouin, Alex Galchenyuk et de Nicolas Deslauriers, qui a terminé la soirée avec un ratio défensif collectif de moins-9. Il aurait également pu identifier Jordie Benn, qui a connu l'un de ses pires matchs depuis son arrivée avec le Canadien il y a 11 mois.

«C'est difficile à digérer. Tu gagnes et tu perds en équipe, mais tu t'attends à ce que les joueurs soient prêts. Certains l'étaient, plusieurs ne l'étaient pas. Les professionnels doivent être des professionnels. Ce n'est pas une garderie. Ils doivent être prêts à jouer, c'est ce qui fait les bonnes équipes.»

Comme les 30 autres formations du circuit Bettman, le Canadien est en congé jusqu'à mardi prochain. Il disputera alors le premier de ses 33 matchs à écouler au calendrier en visitant les Blues de St. Louis.

Avec 46 points au classement et un recul de dix points sur les Devils du New Jersey et les Flyers de Philadelphie, détenteurs des deux dernières positions donnant accès aux séries éliminatoires, les joueurs du Canadien seront confrontés à un imposant défi.

S'ils croient vraiment en leurs chances de combler un tel recul, avec quatre autres équipes devant eux de surcroît, ils devront le faire en disputant 19 matchs à l'étranger, dont dix lors de séquences distinctes de quatre et six parties.

Et ce n'est pas en livrant des performances inégales comme celle de jeudi qu'ils réaliseront pareil tour de force. Paul Byron l'a d'ailleurs reconnu après cette défaite, malgré les belles remontées.

«Dans notre position, c'est difficile de trouver du positif. Ça prend un effort de 60 minutes de tout le monde. On ne peut pas donner des avances aux autres équipes, jouer une première période comme celle-là (jeudi) et s'attendre à gagner.»