-- Bonne année, Max.-- Bonne année. Nouvelle année, mêmes visages. Mêmes questions ? -- Ça dépend des réponses.

C'est par cet échange avec les journalistes que Max Pacioretty a lancé l'année 2018, sourire en coin. En ce 1er janvier, comme c'est souvent le cas, il a longuement répondu aux nombreuses questions des journalistes. Et il n'a pas eu peur d'entrer dans le vif du sujet.

Parce qu'il faut bien lui donner ça, Pacioretty est là jour après jour, avant et après les matchs. C'est tout à son honneur, car son règne de capitaine n'est pas de tout repos.

« C'est dur, mais j'espère que les gens respectent le fait que je suis ici tous les jours. C'est difficile pour moi de ne pas toujours me blâmer, mais je dois aussi être honnête. C'est difficile de marquer beaucoup de buts année après année, mais je l'ai déjà fait. Je dois trouver de nouvelles manières de le faire encore. »

Son dernier but le 30 novembre

Pacioretty a marqué un seul but lors de ses 21 derniers matchs.

Le capitaine du Tricolore n'a pas marqué sur cette échappée le 27 décembre dernier à Raleigh, en Caroline du Nord. Le gardien Cam Ward a bloqué son tir. Photo: USA Today

Il vient de vivre son premier mois sans but depuis janvier 2010. Il voit bien qu'il est au coeur des critiques des partisans et des analystes. Il voit bien le sac de papier brun de la honte qui a été installé sur la tête d'une statue des légendes du Canadien.

Surtout, il entend les rumeurs de transactions qui ont fait irruption il y a quelques jours. Rumeurs qui s'expliquent, il faut le dire, car il ne reste qu'une saison et demie à son contrat actuel. Et qu'à regarder son pedigree de marqueur étoile, il est en droit de s'attendre à un salaire princier que le Canadien refusera peut-être de lui accorder.

« Tu dois vivre ta vie et penser à ta famille. Si une transaction arrive, elle arrive. Je suis fier de mes succès passés, pas de ce qui arrive en ce moment. Je n'ai jamais vécu une telle situation. J'ai eu des hauts et des bas, mais jamais si bas. Quand je vais m'en sortir, quand l'équipe va s'en sortir, je veux tirer des leçons de ces moments. »

Le rôle de Claude Julien

Pacioretty a marqué 197 buts depuis le début de la saison 2011-2012. Seulement cinq joueurs en ont obtenu plus que lui, pas les moindres : Alex Ovechkin, Steven Stamkos, John Tavares, Joe Pavelski et Patrick Kane.

Bref, Pacioretty sait marquer, preuves à l'appui. En revanche, c'est plus ardu depuis que Claude Julien est en place. Entre la saison 2011, moment de l'éclosion de Pacioretty, et l'arrivée de Julien, Pacioretty marquait en moyenne 0,44 but par match, avec une efficacité de tirs de 12,1 %. Depuis le 14 février dernier, c'est 0,24 but par match, avec une efficacité de tirs de 6,5 %.

Même dehors et avec une tuque, Max Pacioretty n'a pas marqué. On le voit ici le 15 décembre à l'entraînement avant la classique hivernale, à Ottawa. Photo: Presse Canadienne

MAX PACIORETTY DE 2011 À L'ARRIVÉE DE CLAUDE JULIEN

Matchs : 416

Buts : 182

Moyenne but / match : 0,44

Moyenne point / match : 0,83

Efficacité des tirs : 12,1 %

Tirs par match : 3,62

DEPUIS L'ARRIVÉE DE CLAUDE JULIEN

Matchs : 62

Buts : 15

Moyenne but / match : 0,24

Moyenne point / match : 0,6

Efficacité des tirs : 6,5 %

Tirs par match : 3,74

Trouver d'autres façons de marquer

« Je dois marquer avec des chimies différentes, des systèmes différents.»

«Mon style de jeu a changé cette saison, pas en mieux ou en pire, mais je dois jouer différemment. De la façon dont on joue, plusieurs de nos buts dévient sur des joueurs, proviennent de tirs de la ligne bleue. C'est une manière de marquer, j'ai déjà marqué comme ça, mais pour moi, pour marquer chaque soir, je dois aussi trouver d'autres manières de le faire. »

L'entraîneur, lui, tente de relancer son capitaine à grand renfort de nouvelles combinaisons. La plus récente, avec Phillip Danault et Charles Hudon, plaît beaucoup à Pacioretty.

Mais le rôle de Julien transcende plus que jamais ce qui se passe sur la glace. Il doit aussi tenter d'isoler ses joueurs du bruit ambiant, surtout négatif en ce moment.

Y'en a pas de facile. Photo: Bernard Brault, La Presse

« Max veut aider l'équipe à gagner, la volonté est là, mais pas les résultats, a dit Julien. C'est important de rester dans une bulle qui nous garde positifs. Si on s'attarde à ce qui nous entoure qui est négatif, et c'est normal que ce le soit, on va se nuire plus qu'on va s'aider. Notre travail est d'appuyer les joueurs, de les aider à devenir meilleurs, et espérer que les résultats viennent. »

Julien s'assure donc de présenter à ses joueurs des vidéos les montrant sous leur meilleur jour.

Une question de confiance, selon lui. Après tout, ajoute-t-il, il ne peut pas non plus rester à côté du joueur sur la glace et l'aider dans sa prise de décision.

Surtout, il jure n'avoir jamais mis en place un style de jeu qui brime la créativité offensive.

« Je leur dis toujours de ne jamais jouer sur les talons, d'aller chercher l'autre but. Qu'on le voie ou non, c'est autre chose, mais on ne retient personne, je vous assure. »

Et que pense-t-il des rumeurs de transaction entourant son capitaine ?

« Ce sont des rumeurs. Pourquoi les alimenter en en parlant ? Un joueur est mon joueur jusqu'au jour où il ne l'est plus. Je ne sais pas quand ça va arriver, et parfois ça n'arrivera jamais. »

Claude Julien jure n'avoir jamais mis en place un style de jeu qui brime la créativité offensive. Photo: Bernard Brault, La Presse

LA FORMATION DU CANADIEN À L'ENTRAÎNEMENT HIER :

Pacioretty - Danault - Hudon

Galchenyuk - Drouin - Lehkonen

Byron - Plekanec - Gallagher

Deslauriers - Shaw - Carr

Benn - Petry

Alzner - Schlemko

Morrow - Jerabek