Carey Price n'a jamais été le plus grand tribun. Ceux qui l'ont côtoyé à ses débuts professionnels assurent qu'il en a toujours été ainsi.

Reste que c'est encore plus frappant depuis son retour au jeu. Le gardien du Canadien ne nous avait pas habitués aux grandes envolées, mais depuis quelques semaines, il est à peu près impossible de soutirer plus de deux minutes de commentaires à Price.

Voici, pratiquement dans leur intégralité, trois mêlées de presse depuis son retour. D'abord celle de samedi qui a fait énormément jaser.

R: J'ai eu du plaisir.

Q: Dirais-tu que le résultat n'est pas celui qui vous aviez en tête?

R: Non, pas du tout.

Q: Pas du tout?

R: Non, on a perdu, on a perdu.

Q: Comment t'es-tu senti à mesure que le match progressait?

R: Plutôt bien. J'étais bien habillé.

Q: Veux-tu parler du match?

R: (Sourire) Je peux parler de l'expérience. C'était plaisant.

Q: Peux-tu nous dire pourquoi?

R: Jouer dehors, c'était spécial pour les partisans et c'est bon pour le sport.

Puis, après la difficile défaite contre les Oilers d'Edmonton.

Q: Y a-t-il un bon mot pour décrire le match?

R: Non.

Q: Qu'est-ce qui a été le plus décevant?

R: Le potentiel d'un bon match. Gros match, samedi soir, pas d'énergie.

Q: Le Canadien est un club qui fonctionne par séquences. Pourquoi, selon toi?

R: Je ne sais pas. Je ne sais pas.

Q: Pourquoi penses-tu que vous manquiez d'énergie?

R: Je ne sais pas. Il n'y avait aucune raison.

Q: Comment réagis-tu au fait d'avoir été retiré du match?

R: Je ne me suis pas réveillé ce matin en espérant être retiré du match.

Pour être juste, voici aussi la mêlée de presse qui a suivi son retour au jeu victorieux contre les Sabres de Buffalo.

Q: Comment t'es-tu senti sur la glace?

R: Bien.

Q: As-tu trouvé que la révision de but était trop longue?

R: Peu importe, j'attendais le prochain tir.

Q: Qu'as-tu pensé du jeu de l'équipe?

R: On a bien joué. Ils étaient fatigués, on en a profité.

Q: Avais-tu des papillons pour ton retour?

R: J'étais prêt. J'ai longtemps pensé à ce match, je suis content que ça se soit bien passé.

Q: Les blessures ne sont jamais faciles, mais as-tu pu profiter de la pause pour te reposer mentalement?

R: J'étais prêt. Les blessures ne sont pas des vacances. J'ai beaucoup travaillé pour ce match.

Q: T'es-tu senti bien dès le départ ou as-tu eu besoin d'une période d'ajustement?

R: Comme j'ai dit, j'étais prêt.

Q: Quand ils ont retiré le gardien, as-tu pensé essayer de marquer?

R: Non. Pas du tout.

Q: Qu'as-tu pensé des encouragements de la foule?

R: C'était un bel accueil.

Q: Quel a été le premier vrai test auquel tu as fait face?

R: J'étais concentré, rien ne ressort.

Q: Tu as reçu un tir sur le masque?

R: Je vais bien. Je dois y aller, j'ai des choses à faire.

Personne ne voit dans la tête du gardien. Personne ne connaît l'état réel de son bonheur, sauf ce qu'il veut bien laisser voir aux journalistes. On cherche le sourire, on cherche l'enthousiasme, on ne les trouve pas. On les a déjà vus, donc ça ne veut pas dire que les choses ne changeront jamais.

Si son public des huit prochaines années n'y trouve pas son compte dans le vestiaire en ce moment, c'est l'inverse sur la glace. Price est redevenu lui-même depuis son retour au jeu après une absence de 10 matchs. L'entraîneur Claude Julien se demandait samedi où était la constance? Elle est là, devant le filet. C'est la seule qu'il a sous la main en ce moment.

Avant la blessure: fiche de 3-7-1, taux d'efficacité de ,877, moyenne de 3,77, 39 buts accordés. Après la blessure: fiche de 6-3-1, taux d'efficacité de ,935, moyenne de 2,14, 20 buts accordés. Et dans ces quatre défaites, il a été mauvais une seule fois, contre les Oilers.

Bref, le jour et la nuit. Julien a depuis longtemps déchiré le fameux «plan» d'utilisation de Price. Le gardien a amorcé les 10 matchs depuis son retour. C'est que le temps presse. Le Canadien est encore en retard au classement, et la fin du mois sera brutale.

Il visite d'abord l'Ouest canadien, avec des matchs à Vancouver, Calgary et Edmonton, avant de se rendre dans le sud-est des États-Unis avec des arrêts à Raleigh, en Caroline du Nord, puis à Tampa Bay et à Sunrise, en Floride. Toutes ces équipes sont exclues des séries éliminatoires, sauf l'extraordinaire Lightning, meilleure équipe de la ligue. Les points sont à portée de main.

Julien a souvent dit qu'il se préoccupait bien peu de ce qui se passait avec ses gardiens, «tant qu'ils arrêtent les rondelles». S'ils le font durant le long voyage, le Canadien sera de retour dans la course aux séries. Dans le cas inverse, 2018 sera l'année du changement.

Prochain match: Canadien c. Canucks, demain soir (22h) à Vancouver