Le début de saison difficile de Carey Price a beaucoup fait jaser à Montréal... et aussi dans le reste de la Ligue nationale de hockey.

À Detroit, par exemple.

Alors que le Canadien s'amène à Detroit pour y affronter les Red Wings, ce soir, c'est avant tout le gardien-vedette qui était le sujet de discussion dans le vestiaire des Wings, hier. La formation en rouge et blanc devra inévitablement lui faire face sous peu, puisque les deux équipes s'affrontent ce soir et samedi soir, lors de rendez-vous de grande importance pour la suite des choses dans la division Atlantique.

Comme un peu tout le monde, Jeff Blashill, l'entraîneur-chef des Red Wings, a entendu parler des problèmes de Price cette saison. Et ça le fait bien rigoler.

«J'ai vu le match l'autre soir [contre Columbus, lundi] et il n'avait pas l'air perdu ou quoi que ce soit, a répondu l'entraîneur des Wings. Quand il y a de l'attention sur toi chaque jour, les gens ont tendance à exagérer un peu, et je crois qu'il y a eu amplement d'exagération à Montréal au sujet du jeu de Carey Price cette saison. Tout le monde a des hauts et des bas, ç'a probablement été son cas un peu... J'espère qu'il aura des ennuis contre nous quand il va nous affronter cette saison ! Mais je ne m'attends pas à ça.»

Justin Abdelkader, un attaquant du Michigan qui joue devant les siens à Detroit depuis le début de sa carrière, en 2007, comprend un peu ce que Price doit vivre dans une ville comme Montréal, où le hockey est tout ce qui compte, ou presque.

«C'est drôle d'entendre dire que Carey Price ne va pas bien, a-t-il répondu. Mais ça fait partie de la réalité du hockey, surtout dans un marché comme Montréal, qui peut être un bel endroit pour jouer, mais aussi un endroit où les fans peuvent être durs envers les joueurs.

«Carey a tant fait pour cette équipe, c'est dommage qu'il se retrouve à être autant critiqué à cause d'une mauvaise série de matchs. Gardien de but, c'est une position qui est différente, parce que la rondelle va dans le filet, et puis on dit que c'est la faute du gardien. Mais il y a cinq autres joueurs devant lui.»

«Le meilleur joueur du Canadien»

Les Red Wings, qui tenteront ce soir de sortir d'une mauvaise série de cinq défaites, ont eu à affronter un autre gardien solide mardi soir, en la personne de Jonathan Quick, des Kings de Los Angeles.

«On vient de jouer contre un autre très bon gardien, Quick, qui fait des arrêts acrobatiques, a ajouté Abdelkader. Carey Price est différent de lui ; il se tient en bonne position, et il n'a pas besoin de bouger pour arrêter les tirs.

«Quick et Price représentent tous deux des défis différents pour un joueur d'attaque, mais c'est toujours difficile d'affronter un gardien comme Price, qui reste droit devant chaque tir, et qui est presque toujours bien placé. C'est Carey Price qui est le meilleur joueur du Canadien, certainement.»

Il y a aussi que le match de ce soir, comme celui de samedi soir entre les deux mêmes équipes au Centre Bell, est à classer dans la catégorie des «matchs de quatre points». Parce que les Wings et le Canadien commencent à se suivre au classement de l'Atlantique.

«Tout est tellement serré dans cette ligue, a tenu à dire Blashill. Tu perds quelques matchs, tu perds un peu de confiance, puis tu gagnes quelques matchs, et tu retrouves cette confiance. Je pense que le Canadien sera dans la course jusqu'à la fin. Nous voudrons être dans cette course aussi, alors il faudra bien jouer face à lui. »

---

Un aréna de luxe

Le Little Caesars Arena, le nouveau domicile des Red Wings, est probablement l'aréna le plus luxueux de toute la LNH. Installé en plein centre-ville, à côté des vieux théâtres et des restaurants, il est un peu construit à la manière d'un stade de la NFL, avec d'énormes corridors à aire ouverte tout autour des gradins. Les joueurs des Wings, eux, ont même une glace d'entraînement au sous-sol.

«C'est idéal pour nous et ça fait une différence, a noté le défenseur Xavier Ouellet. On n'a plus besoin de courir partout, tout est là pour nous à l'aréna. Les joueurs, on ne pourrait pas demander mieux. Il faut seulement se mettre à gagner plus souvent pour que ça devienne aussi bruyant que le Joe Louis Arena.»

---

Photo Raj Mehta, archives USA TODAY Sports

Le Little Caesars Arena de Detroit

De vieilles habitudes à perdre

Jeff Blashill n'a pas hésité à montrer du doigt Anthony Mantha la semaine dernière, à la suite d'une raclée face aux Oilers d'Edmonton. Mantha se retrouve maintenant avec un seul point à ses six derniers matchs.

«Il a eu un très bon départ, puis il ne jouait pas assez bien, mais il joue déjà mieux depuis trois matchs, a expliqué l'entraîneur-chef des Wings. C'est seulement une question de perdre de vieilles habitudes dans son cas. Il doit être constamment en mouvement. Toute sa vie, il a eu du succès en restant sur place, et maintenant, il doit perdre ses vieilles habitudes.»