Les équipes d'expansion ne sont pas censées gagner des matchs de hockey sur une base régulière, encore moins de façon consécutive. C'est un détail que semblent ignorer les Golden Knights de Vegas.

Forts d'un dossier de 6-1-0 pendant une séquence de sept matchs devant leurs nouveaux partisans - incluant des gains contre les Blues de St. Louis et les Blackhawks de Chicago - les Golden Knights se présenteront à Montréal, mardi, avec le meilleur palmarès de l'histoire de la LNH pour une équipe d'expansion après 14 rencontres depuis l'élargissement des cadres en 1967, peu importe le résultat du match de lundi soir contre les Maple Leafs de Toronto.

En 1967, les Kings de Los Angeles avaient amorcé leur existence avec un dossier de 7-4-3 avant de clore la saison avec une fiche de 31-33-10, au deuxième rang dans la section Ouest. Aucune des six équipes de l'expansion n'a complété cette campagne avec un dossier de ,500.

N'eut été du départ canon des Kings cette saison, les hommes de Gerard Gallant trôneraient au sommet de la section Pacifique! Et sans un revers aux mains des Islanders de New York le 30 octobre, les Golden Knights seraient devenus la première formation de première année dans la LNH à connaître une séquence victorieuse de six matchs.

Et non seulement l'équipe connaît-elle un succès inespéré sur la patinoire, elle a joué ses sept premiers matchs à domicile devant des foules moyennes de 17 815 spectateurs, dans une enceinte qui contient 17 500 sièges selon le site internet du T-Mobile Arena.

Des règles avantageuses

Contrairement à des organisations comme les Capitals de Washington (1974), les Sharks de San Jose (1991) et les Sénateurs d'Ottawa (1992), qui ne comptaient qu'une seule victoire après 14 matchs à leur campagne inaugurale, les Golden Knights ont profité d'un bassin de joueurs nettement plus alléchant.

Ainsi, ils ont pu mettre la main sur le gardien Marc-André Fleury mais aussi sur des attaquants comme James Neal, David Perron et Jonathan Marchessault. Neal domine les Golden Knights avec sept buts et 11 points, Perron en totalise dix et Marchessault en compte neuf malgré une absence de trois matchs.

Gallant en est fort conscient.

«Après le repêchage d'expansion, quand j'ai vu notre liste de joueurs, je me suis dit qu'il s'agissait d'une bien meilleure équipe que ce que tout le monde prévoyait, a admis Gallant à la veille du match à Toronto.

«Est-ce que je pensais que nous aurions une fiche de 9-4-0? Jamais de la vie. Mais je savais que nous avions de bons joueurs de hockey, compétitifs. Ce n'est pas comme les équipes d'expansion avant nous qui se sont retrouvées surtout avec des joueurs de troisième et quatrième trios. Les règles de la ligue ont été bonnes pour nous, mais les gars sont affamés tous les soirs.»

Cette soif de succès est d'autant plus importante que les Golden Knights ont été frappés par une véritable hécatombe chez leurs gardiens de buts.

Tout a commencé un vendredi 13, lorsque Fleury a été victime d'une commotion cérébrale de laquelle il n'est toujours pas revenu.

Neuf jours plus tard, son adjoint Malcolm Subban a subi une blessure au bas du corps, et il en a encore pour au moins deux semaines avant de reprendre le collier.

Forcés de faire confiance à Oscar Dansk, un Suédois de 23 ans qui n'avait encore jamais joué dans la Ligue nationale, les Golden Knights ont été contraints de rappeler le Longueillois Maxime Lagacé des Wolves de Chicago, dans la Ligue américaine, un autre gardien sans la moindre expérience de la LNH.

Mais les malheurs n'allaient pas s'arrêter là. Le 30 octobre, quelques heures à peine après avoir été choisi la deuxième étoile de la semaine dans la LNH, Dansk s'est à son tour blessé au bas du corps.

Du coup, les Golden Knights ont dû se tourner vers Dylan Ferguson, un gardien qui affiche une moyenne de 4,05 et un taux d'arrêts de ,878 avec les Blazers de Kamloops de la Ligue junior de l'Ouest, pour camper le rôle de réserviste.

Après des défaites aux mains des Islanders de New York, des Rangers de New York et des Bruins de Boston, Lagacé a signé sa première victoire en carrière, samedi après-midi, contre les Sénateurs d'Ottawa, devant les membres de sa famille.

«C'est exactement ce à quoi nous nous attendions, a déclaré l'entraîneur-chef des Sénateurs, Guy Boucher, après cette défaite. De toutes les équipes que nous avons vues cette saison, c'est celle qui travaille le plus fort. C'est difficile de venir à bout d'eux.»

Selon plusieurs, dont Shane Hnidy, analyste aux matchs des Golden Knights, le crédit revient en grande partie à Gallant qui, il n'y a pas tout à fait un an, était cavalièrement mis à la porte par les Panthers de la Floride.

«Il réussit à les faire jouer à l'unisson. C'est l'élément constant avec cette équipe. Les joueurs travaillent toujours avec ardeur.»