Il y a parfois de ces chiffres qui ne mentent pas, et chez le Canadien, il y en a un qui s'avère particulièrement troublant en ce début de saison : 12,2. C'est le taux de réussite de l'équipe en avantage numérique.

Si l'on considère qu'en haut de cette liste, le Lightning de Tampa Bay convertit ses chances à 5 contre 4 dans 31,1 % des cas, on comprend assez vite que le Canadien a beaucoup de chemin à faire. Dans plusieurs aspects du jeu, mais assurément dans celui-là.

Au moment où le Canadien se prépare à accueillir les Rangers de New York, samedi soir au Centre Bell, est-ce que le bateau est en train de couler à cause de l'impuissance du jeu de puissance ? Jonathan Drouin pense que non.

« Je ne suis pas prêt à dire que ça ne fonctionne pas pour nous à 5 contre 4, a tenu à dire le jeune attaquant, vendredi midi, dans le vestiaire à Brossard. On a marqué deux buts en avantage numérique l'autre soir [contre les Panthers de la Floride au Centre Bell, mardi].

« Et lors du dernier match [jeudi soir contre les Kings de Los Angeles], je pense qu'on a créé de très bonnes occasions de marquer dans ces situations-là. On a eu de très bons lancers. Alors, de dire que ça ne marche pas, je ne suis pas d'accord avec ça. »

Ce qu'il faut comprendre, c'est que Drouin, comme plusieurs autres de ses coéquipiers, estime que le Canadien est bien meilleur en avantage numérique que ces 12,2 % qui collent à sa fiche comme un insecte fatigant qui ne veut pas disparaître.

« Si on ne faisait rien de bon à 5 contre 4, si on ne créait pas d'occasions, alors là, je pense que ce serait bien différent, a-t-il ajouté. Là, il y aurait des choses à changer à notre jeu, mais on ne change rien, justement parce qu'on est capables de créer des choses en avantage numérique. Les chances, elles sont là. Shea [Weber], il a encore son lancer de la pointe. »

« Je pense que ça revient un peu à notre jeu à 5 contre 5, c'est la même affaire : la rondelle ne veut pas rentrer. Ce n'est pas le temps de paniquer pour autant. »

- Jonathan Drouin

Brendan Gallagher, lui, a un point de vue un peu différent sur la question.

« Notre jeu en avantage numérique est différent de match en match, a-t-il expliqué. Certainement que lors du dernier match [jeudi soir], on a été très décevants en avantage numérique. On a eu la chance de se replacer dans le match à 5 contre 4 et on ne l'a pas fait. C'est une différence avec le match d'avant, contre la Floride, quand notre jeu à 5 contre 4 avait été l'un des facteurs pour expliquer notre victoire.

« Ça peut faire une différence lors d'un match, parce que ça peut te permettre de saisir le rythme et de prendre le contrôle d'un match. C'est ce qu'il faut chercher à faire dans ces situations. »

Encore une fois, rappelons-le : les chiffres ne mentent pas. Avec sa fiche de 5 en 41 en avantage numérique cette saison, le Canadien n'aide certes pas sa cause. Après tout, il est ici question d'une équipe qui a déjà des ratés en attaque, une équipe qui n'a marqué que 17 buts en temps réglementaire depuis le début de la saison.

Le Canadien a d'ailleurs été blanchi lors de six rencontres au chapitre de l'avantage numérique en 2017-2018. Si cette glissade doit cesser sous peu, il faudra que le jeu avec un homme en plus retrouve un peu de mordant, qu'il donne des résultats aussi.

« Plus on aura nos chances à 5 contre 4 et plus on va trouver une forme de cohésion, a ajouté un Gallagher tout de même optimiste. On va finir par être capables de réussir nos jeux. »

Photo Bernard Brault, Archives La Presse

Shea Weber a inscrit trois buts depuis le début de la saison, dont deux en supériorité numérique.