Deux jours après avoir quitté la patinoire du Centre Bell sous les applaudissements de la foule, les joueurs du Canadien ont eu droit à une réaction plus hostile de la part des partisans jeudi, quittant plutôt sous les huées.

Contrairement à mardi après une victoire de 5-1 face aux Panthers de la Floride, les gradins étaient déjà dégarnis avec environ cinq minutes à faire à la défaite de 4-0 du Canadien face aux Kings de Los Angeles, jeudi. Quelques partisans ont aussi offert des applaudissements sarcastiques au gardien Carey Price quand il a stoppé un dégagement. Le nuage noir est donc rapidement revenu au-dessus de la tête du Canadien.

«Les partisans ont le droit de faire ce qu'ils veulent, a rappelé l'entraîneur-chef Claude Julien vendredi, après l'entraînement de l'équipe au Complexe sportif Bell. Je sais que nous avons de bons partisans et qu'ils sont derrière nous. Je ne vais pas m'attarder à ça. Ils ont droit à leurs opinions et leurs réactions.»

Du côté des joueurs, le message lancé par les partisans semblait plus difficile à accepter.

«Nous ne gagnons pas et ils paient le gros prix pour venir nous voir jouer. Nous devons donc tout donner sur la glace, a affirmé l'attaquant Andrew Shaw. Ils devraient quand même voir que nous travaillons fort, que nous avons dominé pendant de longs moments (face aux Kings).»

«On le dit souvent que les partisans sont plus passionnés ici qu'ailleurs, a ajouté l'attaquant Brendan Gallagher. Ils ont l'équipe à coeur et ils l'ont vue gagner souvent dans le passé. C'est normal qu'ils soient frustrés par notre manque de victoires. Mais ils ne peuvent pas dire que nous ne nous battons pas à chaque match. L'éthique de travail est là. La différence entre une victoire et une défaite est mince et nous devons renverser la tendance rapidement.»

Pour les raisons évoquées par les joueurs, personne ne tient à faire de changements majeurs dans la manière de jouer.

«À part les résultats, toutes les autres statistiques démontrent qu'on est sur la bonne voie, a indiqué Julien. Oui, c'est une industrie basée sur les résultats et nous devons avoir des résultats positifs. Mais toutes les personnes qui connaissent le hockey sont conscientes qu'on n'était pas la pire équipe sur la glace (jeudi) en première période, et même en deuxième.

«On doit rester positifs et continuer de jouer sur le bout des orteils, et non sur les talons. On ne peut pas attendre le mauvais, mais plutôt créer le positif. Une fois qu'on aura tourné la page, je suis confiant que l'équipe va retrouver la bonne voie.»

Questionné sur ce que l'équipe avait appris de sa saison difficile en 2015-16, quand Price s'était blessé et que le Canadien avait raté les séries, Gallagher a tenu à remettre les choses en perspective.

«Je crois que la leçon la plus importante est de ne pas paniquer, a dit le vétéran âgé de 25 ans. Ce n'est pas parce que vous perdez trois ou quatre matchs que tout est fini. Il y a toujours un moyen d'apporter des correctifs.

«Quand nous arrivons à l'aréna, vous ne devriez pas être en mesure de savoir si nous avons gagné ou perdu la veille. Nous devons garder la même attitude et nous préparer pour le match suivant. Oui, les 10 premiers matchs ne nous ont pas été favorables, mais il en reste 72 autres. Il y a encore du temps pour renverser la situation.»

Par ailleurs, Julien n'avait pas de mise à jour à donner sur l'état de santé de l'attaquant Nikita Scherbak. Ce dernier a raté la séance d'entraînement de vendredi après avoir subi une blessure au bas du corps la veille face aux Kings.

Âgé de 21 ans, Scherbak en était à son deuxième match avec le Canadien cette saison. Il n'a toujours pas amassé de point. La saison dernière, Scherbak avait inscrit un but en trois parties avec le Tricolore.

Le Canadien (2-7-1) accueillera les Rangers de New York (3-6-2) samedi soir. Julien a confirmé que Price défendra la cage du Tricolore.