Victor Mete disputera ce soir son 10e match de la saison, à l'occasion de la visite des Kings de Los Angeles à Montréal.

À moins qu'il soit soudainement atteint de gigantisme ou qu'il tombe dans un trou noir, Mete atteindra donc un premier plateau important, plateau qui changera donc les plans que le Canadien avait faits à son égard.

Ce 10e match signifie que la première année de son contrat de recrue de trois ans sera écoulée, et qu'il aura donc besoin d'une nouvelle entente en 2020. Avant ce 10e match, le Tricolore pouvait encore le renvoyer dans les rangs juniors et repousser cette première année à 2018-2019.

Les méchantes langues souligneront que le CH ne peut pas vraiment se passer de lui, tant les autres défenseurs ont connu des difficultés. Mais Mete joue avec un tel aplomb qu'encore aujourd'hui, il forme un duo avec Shea Weber. Ça ne ressemble pas exactement à un gars qui est là par défaut!

«Ils se comprennent de mieux en mieux, donc ils sont confortables ensemble, même si ça ne veut pas dire qu'ils seront toujours ensemble, a souligné l'entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien, à l'issue de l'entraînement matinal à Brossard. À Washington, on a essayé de les séparer. Ça n'a pas nécessairement fonctionné, mais on l'a fait pour une raison. C'est un gars très apprécié par ses coéquipiers, très respectueux. Il est ici parce qu'il n'y a aucun doute qu'il mérite sa place.»

«Je voulais me rendre à ce match-là, sachant ce qui arrive après le 10e match. Je suis heureux de me retrouver dans cette position», a ajouté Mete.

Le 10e match est une étape. Et ensuite? Il y a la fameuse question de la résidence. Pour l'heure, il demeure à l'hôtel, et Marc Bergevin a évoqué hier la possibilité qu'il demeure chez un vétéran, comme Brendan Gallagher l'avait fait avec Josh Gorges à ses débuts.

Reste aussi une autre étape contractuelle: le 40e match. Selon la convention collective, un joueur doit en effet passer 40 matchs «au sein de la formation active» (il n'a donc pas à jouer lesdits 40 matchs) afin que ce soit comptabilisé comme une «saison complète». L'enjeu: Mete aura droit à l'arbitrage après quatre saisons, et à l'autonomie complète après sept saisons.

C'est donc dire que si le Tricolore décidait de le renvoyer dans le junior en décembre, avant le 40e match, Mete ne serait pas plus près de l'arbitrage et de l'autonomie.

Le collègue Elliotte Friedman rappelait d'ailleurs cette semaine que ce plateau des 40 matchs préoccupe nettement plus les équipes que celui des 10 matchs. Dossier à suivre d'ici au 2 janvier 2018, date du 40e match du Canadien.

Cela dit, si Mete maintient son niveau de jeu actuel, la décision ira de soi...

Pas de changement

Deux gardiens et 16 patineurs ont pris part à l'entraînement optionnel ce matin. Shea Weber, Brendan Gallagher, Phillip Danault, Paul Byron, Andrew Shaw et Max Pacioretty ont sauté leur tour.

On n'a donc pas pu observer de trios, mais Claude Julien a confirmé qu'il n'y aura pas de changements à la formation. Joe Morrow, Torrey Mitchell et Jacob De La Rose seront donc laissés de côté.

En avantage numérique aussi, on peut s'attendre à voir les mêmes effectifs, après une performance de deux buts en quatre occasions de la part de ces unités, mardi. Parmi ces effectifs, on note depuis quelques matchs la présence d'Andrew Shaw au sein de la première unité, avec Weber, Pacioretty, Jonathan Drouin et Artturi Lehkonen. 

Shaw fait figure d'intrus parmi ces joueurs doués offensivement, lui qui n'a que deux passes en neuf matchs. Par contre, ses habiletés dans les mises au jeu font de lui un ingrédient complémentaire essentiel, pendant que Drouin se cherche dans cet aspect du jeu. En avantage numérique cette saison, Drouin affiche un taux de succès de 34,5% cette saison, tandis que Shaw montre un impeccable 68,8%.

«Shaw a de l'expérience. Il est bon dans les mises au jeu, mais il passe sous le radar! C'est un bon droitier», soulignait Danault, rencontré hier.

Une mise au jeu gagnée par Shaw tard en deuxième période, mardi, a d'ailleurs été cruciale sur le but gagnant de Weber. Mise au jeu gagnée sur une jolie manoeuvre du numéro 65. «Le gars te bat, mais il tombe un peu vers l'avant, donc t'essaies le plus possible de ramener la rondelle avec ton bâton, expliquait Shaw, hier. Il y avait peut-être un peu de chance, mais en tant que centre, tu dois faire ce deuxième effort pour avoir un meilleur taux de succès.»

«Il est quand même bon dans les mises au jeu, a répondu Julien. Mais il fait aussi du bon travail devant le filet. Il a un bon bâton, il est bon pour dévier les rondelles, pour récupérer les rondelles libres. [...] Ces deux choses-là font de Shaw un bon joueur en avantage numérique.»