Pendant le deuxième séjour de Michel Therrien à la barre du Canadien de Montréal, l'équipe avait semé l'espoir chez ses partisans grâce à de spectaculaires départs, année après année. Mais voilà que les trois défaites consécutives du Tricolore ont engendré une inquiétude évidente chez ces mêmes partisans, qui est cependant loin d'être perceptible dans le vestiaire.

Les réseaux sociaux abondent de cinglantes critiques à l'endroit de l'équipe en ce début de campagne laborieux, notamment à l'endroit du directeur général Marc Bergevin et même de joueurs comme Carey Price et Max Pacioretty.

Mais à la veille d'un match contre leurs grands rivaux des Maple Leafs de Toronto samedi au Centre Bell, les joueurs du Canadien rencontrés dans le vestiaire de l'équipe vendredi midi demeuraient détendus et parlaient avec confiance.

«C'est certain!, a lancé Price, sans la moindre hésitation, lorsqu'un journaliste lui a demandé si le Tricolore était meilleur que son dossier d'un gain et trois revers pourrait le laisser croire.

«Nous provoquons des chances de marquer, mais nous sommes tombés sur trois très bons gardiens de but lors de nos défaites. Nous avons des occasions de marquer, il nous reste à capitaliser sur ces occasions», a ajouté le gardien du Canadien.

Lors des quatre dernières saisons, la formation montréalaise s'est rapidement détachée de la plupart des équipes de l'Association Est en affichant un dossier cumulatif de 34-9-2 lors des mois d'octobre.

L'an dernier, le Tricolore a gagné neuf de ses premiers dix matchs du calendrier régulier, sa seule défaite survenant en fusillade. La saison précédente, il avait également amorcé la campagne sur les chapeaux de roues avec neuf gains d'affilée avant de subir des revers à Vancouver et à Edmonton. Le Canadien avait conclu le mois d'octobre avec une victoire à Calgary.

«Il nous faut commencer à remporter des matchs, a admis Shea Weber.

«Quand vous commencez une saison avec neuf ou dix victoires de suite, tout le monde va s'attendre à ce que vous gagniez neuf ou dix matchs de suite (l'année suivante). Les choses ne tournent pas aussi rondement que l'année dernière, mais il y a des points positifs sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Nous provoquons beaucoup d'occasions de marquer, mais il faut aller dans les zones où la circulation est lourde, continuer de faire les choses où nous connaissons du succès et améliorer celles où ça va moins bien. Tout le monde doit en donner un peu plus, donner un petit extra, et ça va nous relancer», a ajouté le défenseur.

Selon Brendan Gallagher, il n'est même pas approprié d'utiliser le terme léthargie pour expliquer le creux de vague de l'équipe.

«Nous avons connu un mauvais départ à Washington et nous nous sommes placés dans une position précaire. On ne peut pas donner trois buts dans les trois premières minutes et espérer gagner, a admis le combatif ailier droit. À New York, nous avons joué plutôt bien, mais nous n'en avons pas fait suffisamment pour loger la rondelle derrière leur gardien. Et contre Chicago, nous avons amorcé le match avec aplomb et fait beaucoup de bonnes choses, mais pas assez pour gagner. Ce n'est pas une léthargie. Nous avons fait de bonnes choses, et il faut en faire un peu plus pour vos coéquipiers et tout donner à chaque présence.»

Ce difficile départ du Canadien s'explique par une attaque en panne, incluant l'avantage numérique, qui n'a pas fait vibrer les cordages en 14 tentatives cette saison. Dans l'espoir de sortir de cette torpeur, Claude Julien a apporté des retouches à l'entraînement vendredi en utilisant Weber et le jeune défenseur Victor Mete sur la première unité. En fait, lors des exercices Weber se trouvait à la hauteur du cercle de mise en jeu.

«Il faut trouver le moyen de marquer des buts, a résumé Julien. Même si notre jeu de puissance n'a pas été mauvais et que nos entrées ont été assez bonnes, il reste que nous n'avons pas marqué de buts encore. On fait des changements qui vont permettre aux joueurs qui, on pense, vont permettre aux joueurs d'être en position de force.»