Malchance? Fragilité? Relâchements temporaires coûteux? Ces trois ingrédients ont tous une incidence dans ce qui est, et de loin, le pire début de saison du Canadien de Montréal de l'ère Marc Bergevin.

Lors de chacune de leurs quatre premières sorties, les joueurs du Canadien ont connu de longs moments où ils ont joué du hockey de qualité. Du hockey inspiré. En fait, à l'exception de samedi contre les Capitals de Washington, ils ont bien amorcé leurs matchs.

Mardi soir, face aux Blackhawks de Chicago, la troupe de Claude Julien a complètement dominé la première moitié de l'engagement initial.

Elle a pris l'avance à 1:15 grâce à un but de Tomas Plekanec, qui présentait une légère ressemblance à celui d'Alex Ovechkin qui avait donné l'avance aux Capitals après seulement 20 secondes de jeu trois soirs plus tôt. Si ce n'est que Carey Price n'avait aucune chance tandis que Corey Crawford a été un peu généreux.

La différence, c'est que les Capitals ont assommé le Canadien avec deux autres buts moins de trois minutes plus tard, ce que le Tricolore n'a pas réussi à faire contre les Blackhawks et Crawford, malgré une séquence de sept tirs aux buts en moins d'une minute et deux punitions consécutives aux visiteurs avant que ne soient écoulées les dix premières minutes de jeu.

Par la suite, l'intensité a diminué d'un cran et une rondelle qui n'est pas allée où elle le devait ont mené à deux buts des Blackhawks marqués à la vitesse de l'éclair. Après celui de Brandon Saad, qui brisait l'égalité de 1-1, on avait ce pressentiment que le Tricolore aurait de la difficulté à égaler le score même s'il restait encore plus de 40 minutes à jouer.

Quand Artem Anisimov a complété un jeu à trois en milieu de deuxième, ce pressentiment s'est confirmé.

«Les 15 premières minutes ont été à notre avantage. Il fallait marquer pendant ces 15 minutes. Premièrement, il fallait jouer 20 minutes en première période», a résumé Charles Hudon, qui a livré une solide performance du début à la fin, à son premier match d'ouverture au Centre Bell.

Lorsque l'inertie du Canadien s'est prolongée jusqu'au milieu du deuxième vingt, Claude Julien a posé des gestes pour secouer sa troupe et celle-ci a réagi en reprenant le contrôle de la rondelle et du territoire. Mais la lumière rouge ne s'est pas allumée derrière le gardien adverse.

La frustration était facilement perceptible parmi les joueurs qui ont rencontré les médias après le match. L'incapacité à faire vibrer les cordages commence à peser. Mais Claude Julien a livré un message axé sur la confiance et l'optimisme, même s'il voit cette frustration.

«C'est peut-être l'une des raisons principales pour expliquer qu'on ne vient pas à bout de finir (nos jeux) parce que tout le monde ressent la pression qui vient avec le fait de ne pas marquer, a reconnu Julien, en faisant allusion à la nervosité qui semble s'être installée chez ses joueurs.

«Par contre, à un moment donné, ça va débloquer. On va continuer à travailler en fonction d'aider les joueurs à débloquer. Mais pour l'instant, c'est sûr que c'est frustrant. C'est frustrant pour tout le monde.»