Trois matchs ne font pas une saison et les joueurs du Canadien de Montréal sont très bien placés pour le savoir après les péripéties des deux dernières campagnes. Mais une chose est sûre ; après sa défaite de 2-0 aux mains des Rangers de New York dimanche soir, la troupe montréalaise sème déjà l'inquiétude dans bien des chaumières de la province.

« On a fait beaucoup de bonnes choses, mais en bout de ligne, on n'a pas eu la victoire et c'est de trouver le moyen de marquer des buts », a résumé Claude Julien après un revers qui a rappelé les douloureux souvenirs du mois d'avril et l'élimination de l'équipe aux mains de ces mêmes Rangers dès le premier tour des dernières séries.

Le premier bilan partiel de la saison du Canadien n'est pas très rose et ramène sur le tapis ses éternelles lacunes offensives.

Après la première semaine complète du calendrier régulier, le Canadien n'a pas détenu l'avance pendant une seule seconde d'un match.

À cinq contre cinq, elle n'a inscrit qu'un but, marqué vers la fin de la première période du match inaugural, jeudi à Buffalo. Ça commence déjà à faire un petit bout de temps.

Si seulement l'avantage numérique du Canadien avait pu profiter de ses opportunités, le discours serait sans doute différent. Mais la formation montréalaise a été tenue en échec en neuf tentatives et a été limitée à 15 tirs.

De ce total, quatre tirs ont été enregistrés lors de la toute première opportunité de la saison, à Buffalo, et six en deuxième période du match de samedi contre les Capitals de Washington, au moment où l'équipe cherchait à revenir dans le match après une affreuse première période.

Ça laisse un total de cinq tirs lors du déploiement des sept autres supériorités numériques.

Heureusement pour la formation montréalaise qu'elle a obtenu deux buts en infériorité numérique, dont un, jeudi, qui a éventuellement poussé le match en prolongation.

Pourtant, le Canadien décoche des rondelles en direction du filet adverse, tel que le démontrent ses 113 tirs.

Ce piètre pourcentage d'efficacité de 2,7 % amène une grande question : s'agit-il d'une mini-léthargie comme toutes les équipes de la Ligue nationale de hockey en vivent au fil d'une saison de 82 matchs, de la simple malchance temporaire ou d'une tendance qui est appelée à s'implanter de nouveau ?

Doutes à la ligne bleue

Par ailleurs, malgré les belles paroles de Marc Bergevin lors du tournoi de golf annuel du Canadien - paroles qu'il a reprises sur d'autres tribunes depuis - la défensive de l'équipe n'a pas encore démontré qu'elle est meilleure que celle de l'an dernier. Surtout au niveau de la relance de l'attaque.

Weber connaît un départ convenable, d'autant plus qu'il passe beaucoup de temps avec Victor Mete, une verte recrue qui continue de laisser une impression favorable.

Jordie Benn, Mark Streit et Brandon Davidson ne sont rien de plus que des cinquième et sixième défenseurs et ont joué comme tels la semaine dernière.

David Schlemko et Joe Morrow n'ont participé à aucun des trois matchs pour des raisons différentes. Le premier est blessé depuis la mi-septembre et le second n'a rien montré pendant le calendrier préparatoire. Par ailleurs, doit-on rappeler que personne n'a encore osé comparer Schlemko à Bobby Orr.

Il reste Jeff Petry et le nouveau venu Karl Alzner, qui forment un tandem depuis les premiers jours du camp d'entraînement, mais qui semblent encore chercher à bâtir une forme de cohésion. Leur week-end a été difficile.

Avec une journée de congé lundi, Julien a peut-être déjà commencé une réflexion sur la composition de ses trios. Que faire pour relancer Alex Galchenyuk ? Devrait-on le muter sur le flanc droit, hors l'aile, auprès de Jonathan Drouin et de Max Pacioretty ?

Est-ce que ce privilège devrait être accordé à Paul Byron, qui mérite sans doute mieux que de jouer sur un quatrième trio après sa récolte de 22 buts l'an dernier ?

Ce n'est pas que Brendan Gallagher a été inefficace. Le combatif attaquant a été visible lors des trois matchs avec sept tirs au but. Mais on ne provoque pas des étincelles en ne faisant rien.

Par ailleurs, à moins que Bergevin ne bouge immédiatement et obtienne du renfort, les solutions devront venir de l'intérieur. Le dernier camp d'entraînement a démontré que le Rocket de Laval, malgré ses deux victoires du week-end, n'est pas en mesure, pour l'instant, de dépanner le Tricolore.

Peut-être que Michael McCarron et Nikita Scherbak finiront par débloquer et que Brett Lernout va acquérir l'expérience dont il a besoin pour jouer à la ligne bleue sur une base régulière dans la LNH. À court terme, le défenseur Jakub Jerabek pourrait aider, une fois qu'il aura démontré qu'il est familier avec les surfaces nord-américaines.

La bonne nouvelle, c'est que le Canadien retrouve son château-fort le temps de deux matchs, mardi et samedi. La moins bonne, c'est que les visiteurs seront les Blackhawks de Chicago et les Maple Leafs de Toronto, deux formations qui savent marquer des buts. Et beaucoup.